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Inclure des apprenants neuroatypiques (dys, TSA, TDAH) dans vos sessions de formation

De plus en plus de formateurs croisent, sans toujours le savoir, des stagiaires dys, autistes ou concernés par un TDAH. Les formations ne sont pas toujours pensées pour ces profils : un rythme trop dense, un support peu lisible ou une consigne trop rapide peuvent vite créer un décalage. Il suffit pourtant de quelques ajustements pour rétablir l'équilibre et faciliter la participation. Découvrez ici des conseils concrets pour mieux inclure les apprenants neuroatypiques dans vos sessions de formation.


 

Comprendre la neuroatypie pour bien former

Dans une salle de formation, chacun apprend à sa manière. Certaines personnes perçoivent, comprennent ou mémorisent les informations différemment. Cette singularité peut relever de ce que l'on appelle la neuroatypie, un terme qui désigne les troubles du neurodéveloppement tels que la dyslexie, l'autisme ou le TDAH.

 

Ces particularités ne sont pas des « problèmes » à corriger, mais des façons différentes d'aborder l'apprentissage. Elles influencent la concentration, la lecture, la compréhension des consignes ou la gestion sensorielle. En voici quelques exemples :

  • Les troubles « dys » regroupent la dyslexie, la dysorthographie, la dyspraxie, la dysphasie et la dyscalculie. Ces apprenants peuvent peiner à décoder un texte dense, à écrire vite ou à s'orienter dans un document mal structuré.
  • Le TSA (trouble du spectre de l'autisme) s'accompagne souvent d'une forte sensibilité aux sons, aux lumières ou au mouvement. Les échanges implicites ou les changements de programme de dernière minute peuvent être déroutants.
  • Le TDAH (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) se manifeste par une attention plus fluctuante et un besoin constant de repères. Une personne atteinte de TDAH peut être totalement absorbée par une tâche, puis décrocher sans prévenir. Le niveau d'engagement dépend beaucoup du rythme, de l'intérêt du sujet et de la dynamique du groupe.


Neuroatypie et handicap : pas toujours synonyme


Toutes les personnes neuroatypiques (TSA, TDAH, troubles DYS, etc.) ne sont pas forcément reconnues comme en situation de handicap.


La différence entre neuroatypie et handicap dépend principalement de l'impact du fonctionnement cognitif sur la vie quotidienne, les apprentissages ou le travail.


D'un point de vue juridique, la loi française (article L.114 du Code de l'action sociale et des familles) définit le handicap comme une limitation d'activité ou une restriction de participation à la vie en société due à une altération durable d'une ou plusieurs fonctions (mentales, cognitives, psychiques, etc.).


Ainsi, une personne neuroatypique peut être reconnue en situation de handicap si son environnement n'est pas adapté à ses besoins.


D'un point de vue sociétal, le mouvement de la neurodiversité invite à considérer ces différences comme des variations naturelles du fonctionnement humain, et non comme des déficits.


Le « handicap » naît alors de l'inadéquation entre la personne et son environnement, pas de la personne elle-même.


En formation professionnelle, cela signifie :

  • qu'il ne faut pas présumer du handicap,
  • mais plutôt identifier les besoins d'adaptation ou de compensation (rythme, supports, environnement sensoriel, communication, etc.),
  • et créer des conditions d'apprentissage inclusives pour tous les profils cognitifs.


 

Avant la session : préparer un cadre clair et modulable

L'inclusion se prépare bien avant le début de la session. Le formateur doit s'assurer de connaitre les stagiaires et leurs besoins.

 

Anticiper les besoins des participants

Un échange en amont, même rapide, aide à créer un climat de confiance. Cela peut passer par un mail, un appel ou une simple prise de contact. L'objectif est de comprendre comment chacun apprend.

 

Si nécessaire, un questionnaire peut compléter cette démarche et interroger sur les éléments suivants :

  • l'apprenant souhaite-t-il avoir les supports à l'avance ?
  • quel est son rythme d'apprentissage ?
  • a-t-il besoin d'outils particuliers ?

 

On reste sur le concret, sans aborder le volet médical.

 

Enfin, désigner un référent identifiable avant le début de la formation aide à fluidifier les échanges. C'est la personne vers qui les participants peuvent se tourner pour toute question ou besoin d'ajustement, avant et pendant la session.

 

Adapter l'environnement

Le lieu de formation, qu'il soit physique ou en ligne, influence directement la qualité d'attention. Un environnement stable et prévisible aide tous les participants, surtout ceux qui sont sensibles aux sons, aux lumières ou à la surcharge visuelle.

  • Aménager la salle pour qu'elle soit facile à repérer, calme et clairement identifiée. Limiter les allers-venus, les bruits de fond et les changements d'espace en cours de journée aide à préserver la concentration.
  • Créer une ambiance apaisée en choisissant un éclairage neutre, une sonorisation douce et des visuels sobres. Ce cadre favorise la concentration des profils TSA ou TDAH et évite les distractions inutiles.
  • Permettre le réglage de l'affichage sur les outils numériques : police adaptée aux profils dys, taille du texte modulable, contraste et luminosité ajustables. Ces options simples améliorent le confort de lecture.
  • Afficher un agenda visuel ou un tableau d'étapes accessible en permanence pour aider chacun à suivre le fil de la session et à se repérer tout au long de la journée.

 

Concevoir des cours accessibles à tous

Un support bien conçu fait déjà la moitié du travail pédagogique. Il doit permettre à chacun de comprendre sans effort inutile.

 

Appliquer la pédagogie universelle

Penser l'inclusion en formation, c'est reconnaître que chacun apprend différemment. La conception universelle de l'apprentissage (CUA), aussi appelée pédagogie universelle, repose sur cette idée simple : construire dès le départ des parcours adaptés à tous, sans devoir les retoucher ensuite.

 

Plutôt que d'imaginer un format « standard » puis d'ajouter des adaptations, la CUA pousse à concevoir des supports qui parlent à une pluralité de profils. Cette approche fluidifie l'apprentissage et évite les ajustements permanents.

 

 

Varier les canaux d'apprentissage

Tout le monde n'assimile pas de la même manière. Certains retiennent mieux en lisant, d'autres en écoutant ou en regardant. Proposer plusieurs façons d'aborder le contenu le rend plus clair pour chacun.

  • Proposer le contenu sous plusieurs formats : texte, audio, visuel ou vidéo descriptive, pour que chacun puisse choisir le mode qui lui convient le mieux.
  • Combiner le verbal et le visuel afin de renforcer la compréhension et d'éviter les zones d'ambiguïté.
  • Ajouter une lecture audio ou une voix off sur les supports écrits pour faciliter la lecture des apprenants dys.
  • Soigner le sous-titrage des vidéos pour soutenir la compréhension et maintenir l'attention, y compris lorsque le son ne peut pas être utilisé.


Dans l'idéal, pour atteindre un objectif, il faut proposer au moins deux voies d'accès. Un atelier pratique peut être complété par une courte lecture ou une discussion. Un visuel peut soutenir une explication orale. Cette diversité d'approches donne à chacun la possibilité de s'approprier la matière à son rythme.


Inclusion des neuro-atypiques dans le monde professionnel

En France, 1,6 million d’adultes neuro-atypiques sont concernés par l'emploi en milieu ordinaire. Adapter les processus de recrutement et les environnements de travail permet de révéler leurs talents et d'inclure pleinement ces profils.

Source : France Travail, 22/04/2025


Pendant la session : accompagner et ajuster selon les profils

Pour inclure au maximum les apprenants neuroatypiques, le formateur doit tenir compte de l'aspect technique mais aussi de la dimension humaine.

 

Soigner la présentation des supports

Un support accessible est avant tout un support lisible. Il doit aller droit au but, sans distraction visuelle ni sonore :

  • Utiliser des pictogrammes, des icônes et des couleurs cohérentes pour marquer les étapes importantes et repérer d'un coup d'œil les changements de partie.
  • Ajouter des barres de progression, des checklists à cocher ou des indicateurs d'avancement pour aider les profils TDAH à visualiser où ils en sont et ce qu'il reste à faire.
  • Supprimer les animations supeflues et éviter les visuels trop contrastés qui attirent inutilement le regard.
  • Permettre de désactiver les sons d'ambiance pour ne pas perturber les profils sensibles au bruit.

 

Reformuler et découper les activités

Les consignes doivent être simples, précises et, si besoin, reformulées. Mieux vaut rappeler l'objectif d'une séquence que multiplier les explications. Découper les activités en étapes courtes aide à maintenir l'attention et donne un sentiment de progression.

 

Encourager le travail collectif

Travailler à deux facilite la compréhension. Les binômes permettent d'échanger, de relire les consignes et de s'entraider naturellement. C'est une façon souple de soutenir les apprenants sans isoler qui que ce soit.

 

Gérer les moments sensibles

Les changements de rythme ou les échanges en groupe peuvent bousculer certains participants. Prévoir un espace ou un moment pour s'isoler quelques minutes aide ceux qui en ont besoin à se recentrer avant de reprendre.

 

Des retours simples et factuels suffisent ensuite à maintenir l'attention et à garder une ambiance calme jusqu'à la fin.

 

Évaluer sans exclure

L'évaluation fait partie intégrante de la formation, mais elle ne doit pas devenir un obstacle. Les objectifs restent les mêmes, seule la forme peut varier : exposé oral, écrit synthétique, schéma, simulation… plusieurs chemins mènent à la même compétence.

 

Présenter les critères d'évaluation à l'avance, sous une forme visuelle et structurée, aide chacun à comprendre ce qui est attendu.

 

Certains participants auront besoin de plus de temps pour répondre ou de reformuler leurs idées différemment. Ce n'est pas un aménagement de faveur, mais une manière d'évaluer réellement la compréhension.

 

Enfin, l'évaluation doit reconnaître la progression individuelle autant que la performance du moment. Une approche qui valorise l'effort, les stratégies mises en place et la montée en compétence favorise la motivation et l'inclusion.

 

 

 

Rendre une formation accessible revient à offrir à chacun une place dans le groupe, quelle que soit sa manière d'apprendre. La neuroatypie fait partie de la réalité des publics, et la formation doit s'y adapter naturellement. Ces aménagements n'altèrent pas l'expérience du reste du groupe : ils instaurent, au contraire un climat plus clair, plus fluide et plus inclusif pour tous.

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