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Maintenance IRVE : comment documenter une intervention ?

La maintenance des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) est une intervention réglementée, encadrée et nécessaire à la sécurité comme à la disponibilité des bornes.

Qu’il s’agisse d’une borne AC, d’une borne AC communicante ou d’une station DC rapide, chaque opération doit être réalisée avec méthode… et surtout documentée avec rigueur.

Dans la maintenance IRVE, on distingue deux types d’interventions :

  • la maintenance préventive, qui vise à contrôler, tester et entretenir les bornes pour éviter les pannes ;
  • la maintenance curative, qui consiste à diagnostiquer un défaut et remettre l’équipement en service.

Ces deux approches sont complémentaires et ont un point commun : elles exigent une traçabilité irréprochable.

Pour garantir cette qualité d’intervention, l’Avere-France et les pouvoirs publics ont défini trois référentiels officiels :
MA1 pour les bornes AC, MA2 pour les bornes AC communicantes, et MA3 pour les bornes DC rapides.


Ils posent le cadre : sécurité, diagnostics, mesures, tests, rapport final… et rappellent que seules des personnes formées et habilitées peuvent intervenir sur une IRVE.

Alors, comment documenter une intervention de manière professionnelle ? On vous guide.


Pour bien comprendre la suite : les trois catégories d’IRVE

Toutes les bornes IRVE ne fonctionnent pas de la même manière.
Elles n’ont pas la même architecture, pas les mêmes composants… et donc pas les mêmes exigences de maintenance ni de documentation.

Les référentiels MA1, MA2 et MA3 ont justement été créés pour refléter cette réalité.


La borne AC (niveau MA1) : la base de la maintenance IRVE

La borne AC 7 à 22 kW, c’est la borne “classique” que l’on retrouve en entreprise, en copropriété ou sur un parking.
Elle est relativement simple : pas de haute tension, peu d’électronique avancée, et un fonctionnement centré sur les mesures électriques.


En maintenance AC, l’intervention repose avant tout sur des vérifications électriques structurées : 

  • contrôle des protections et de l’alimentation,
  • mesures normatives (terre, isolement, continuité),
  • inspection mécanique du point de charge,
  • test de charge pour confirmer la conformité,
  • documentation précise des mesures et des actions réalisées.

La borne AC communicante (niveau MA2) : quand l’électrique rencontre le logiciel

C’est une borne AC… mais connectée.
Elle communique avec une supervision (souvent en OCPP), reçoit des mises à jour, échange des données, et peut être pilotée à distance.

Ici, la maintenance n’est plus seulement électrique, elle devient numérique.

En plus des contrôles MA1, il faut documenter :

  • les paramètres réseau (Ethernet, 4G, IP…),
  • l’état de la supervision (online/offline),
  • les logs OCPP,
  • la version firmware,
  • les éventuels réglages de monétique ou contrôle d’accès.

La borne DC rapide (niveau MA3) : haute tension, modules de puissance et exigences renforcées

La borne DC (50 à 350 kW) n’a rien à voir avec les deux précédentes.
Elle intègre :

  • de la haute tension (HT DC),
  • des modules de puissance,
  • des systèmes de refroidissement (air ou liquide),
  • une électronique de puissance avancée,
  • une supervision incontournable.

C’est une “mini-station électrique”, avec des composants sensibles et des risques plus importants.

En maintenance, la documentation doit inclure :

  • les valeurs haute tension (HV),
  • les températures modules,
  • l’état du refroidissement,
  • les logs constructeur,
  • les tests de charge en puissance,
  • les alarmes internes.

À retenir

Comprendre les trois types de bornes IRVE permet de saisir pourquoi la maintenance, et surtout la manière de documenter une intervention, n’est jamais la même.

Borne AC (MA1) → contrôles électriques et tests simples
Borne AC communicante (MA2) → électrique + réseau + supervision
Borne DC (MA3) → haute tension, modules, thermique, logs constructeur

C’est cette distinction qui sert de base à la rédaction d’un rapport clair, complet et conforme.


Les fondamentaux : ce qui doit toujours être documenté

Quelle que soit la borne, AC, AC communicante ou DC, et quel que soit le type de maintenance, préventive ou curative, un rapport d’intervention doit toujours suivre la même logique : sécuriser, mesurer, agir, tester, prouver.

Ce socle commun garantit la conformité réglementaire, la traçabilité et la compréhension de tout ce qui a été réalisé sur la borne.

Voici les éléments indispensables à documenter systématiquement, quelle que soit l’intervention.


La mise en sécurité (consignation et VAT)

C’est le point de départ de toute intervention IRVE.

Le rapport doit indiquer :

  • le disjoncteur ou la protection consignée,
  • la procédure de consignation (cadenas, étiquette),
  • le VAT (Vérificateur d’Absence de Tension) avec les valeurs constatées,
  • les EPI utilisés.

Même sur une borne AC, cette étape n’est jamais facultative.


Mesures et données : le socle d’un rapport fiable

Quelle que soit la borne, une intervention IRVE doit toujours s’appuyer sur des mesures techniques. Ce sont elles qui permettent d’identifier un défaut, de prouver ce qui a été fait et d’assurer la traçabilité du diagnostic. Sans mesures, il n’y a ni diagnostic fiable… ni rapport sérieux.


Mais ces mesures ne sont pas les mêmes selon le type de borne :

Type de borne Mesures à documenter Spécificités
Borne AC (MA1) • Terre
• Isolement
• Continuité
• Tension d’alimentation
• Test de charge
Mesures électriques classiques
Base de toute maintenance IRVE
Borne AC communicante (MA2) • Mesures électriques MA1
• Paramètres réseau (IP, 4G, Ethernet)
• Statut supervision (online/offline)
• Logs OCPP
• Version firmware
Diagnostic électrique + réseau + logiciel
Documenter l’état communicant de la borne
Borne DC rapide (MA3) • Mesures électriques MA1
• Tension DC (haute tension)
• Température modules de puissance
• État du refroidissement (air / liquide)
• Logs constructeur
• Alarmes internes
Mesures haute tension + thermique
Diagnostic avancé avec logs constructeur


Les actions réalisées et les pièces remplacées

Dans un rapport de maintenance IRVE, il est indispensable de décrire précisément tout ce qui a été fait pendant l’intervention.


Même une opération simple doit être consignée : c’est ce qui garantit la traçabilité, la transparence et la compréhension du diagnostic pour les interventions futures.

Élément à documenter Ce que doit contenir le rapport Intérêt pour la traçabilité Exemples concrets
Diagnostic effectué Symptôme observé
Hypothèses formulées
Mesures/tests réalisés
Comprendre comment le problème a été identifié Borne “offline”, défaut de terre, erreur de charge
Réglages et manipulations Ajustements techniques et mécaniques Montre les actions effectuées au-delà du remplacement de pièces Resserage bornier, recalibrage capteur, reset contrôleur
Mises à jour logiciels / firmware Version initiale
Version installée
Statut mise à jour
Indispensable pour suivre l’évolution logicielle de la borne Passage v1.23 → v1.40, correctif OCPP, patch stabilité
Réparations effectuées Réparations mécaniques
Réparations électriques
Réparations logicielles
Permet de suivre l’historique technique de la borne Remplacement câble, réparation façade, reconfiguration
Pièces remplacées Référence exacte
Numéro de série
Pièce installée
Justification du remplacement
Preuves jointes
Assure la conformité et les garanties constructeur Module ventilateur, câble T2, carte CPU, relais interne


Les tests avant / après intervention

Le rapport doit montrer ce qui change avant et après la maintenance :

  • test de charge,
  • retour supervision,
  • stabilité DC (si applicable),
  • disparition des erreurs.

C’est la preuve objective que l’intervention a été efficace.


Les preuves visuelles ou logicielles (photos, logs, relevés)

Elles sécurisent l’intervention :

  • photos de la borne avant/après,
  • captures de supervision,
  • logs OCPP,
  • logs constructeur DC,
  • captures de mesures.

Elles ajoutent une couche de transparence indispensable.


La remise en service de la borne

La remise en service clôt l’intervention et doit être clairement indiquée dans le rapport.
Elle confirme que la borne fonctionne à nouveau, qu’elle est sécurisée et accessible à l’usager.


Le technicien doit documenter :

  • le réarmement des protections (disjoncteur remis en service),
  • la remise en place des caches et capots,
  • la sécurisation de la zone (aucun outil ni EPI oubliés),
  • un test utilisateur final : démarrage de charge, arrêt, absence d’erreur.

C’est la preuve que l’installation est de nouveau opérationnelle en toute sécurité, et que l’intervention est réellement terminée.

Ce qu’il faut retenir

La structure d’un rapport d’intervention IRVE reste la même, que la maintenance soit préventive ou curative et quelle que soit la borne : AC, AC communicante ou DC. L’objectif est toujours le même : assurer la sécurité, tracer les mesures, décrire les actions, prouver l’intervention et confirmer la remise en service.

Les points clés à documenter :

  • Consignation et vérification d’absence de tension (VAT)
  • Mesures techniques (électriques, réseau, thermiques, logs… selon MA1/MA2/MA3)
  • Actions menées : réglages, réparations, mises à jour
  • Pièces remplacées avec références précises
  • Tests avant / après intervention
  • Preuves associées : photos, logs, relevés
  • Remise en service confirmée et zone sécurisée

Ce socle commun garantit une intervention conforme, traçable et exploitable par n’importe quel technicien intervenant ensuite sur la borne.


Maintenance préventive : ce qu’il faut tracer

La maintenance préventive vise à vérifier qu’une borne fonctionne correctement, qu’aucun signe de défaillance n’apparaît et que l’utilisateur peut l’utiliser en toute sécurité. Elle ne traite pas une panne : elle l’empêche. Pour être utile et exploitable, elle doit être documentée de manière structurée et cohérente. Voici les éléments essentiels à consigner.


Élément contrôlé Objectif du contrôle Ce qu’il faut documenter Bornes concernées
Inspection visuelle Repérer l’usure, les dommages ou signes précurseurs de panne État du coffret, câble, connecteur
Propreté, ventilation
Photos des anomalies éventuelles
AC / AC communicante / DC
Mesures comparatives Vérifier l’évolution des valeurs d’une visite à l’autre Terre, isolement, continuité, tension
Variation par rapport au précédent contrôle
Interprétation (normale / anormale)
AC / AC communicante / DC
Tests programmés de fonctionnement Confirmer que la borne fonctionne comme prévu Démarrage/arrêt session
Comportement lumineux
Stabilité du test de charge
Absence de défauts
AC / AC communicante / DC
Suivi firmware & supervision Prévenir les défaillances logicielles Version firmware
Disponibilité mise à jour
État supervision / réseau
Logs révélant des anomalies
AC communicante / DC
Refroidissement & modules Détecter les signes faibles avant une panne Température modules
Fonctionnement refroidissement
Alarmes internes intermittentes
DC


Maintenance curative : comment documenter une intervention après panne

En cas de code erreur ou de dysfonctionnement, la maintenance curative vise à identifier la panne, la corriger, puis valider le bon fonctionnement de la borne.
Le rapport doit montrer le déroulé complet : symptôme → diagnostic → actions → résultats → test final.

C’est cette chronologie qui garantit une traçabilité fiable.


Voici ce qu’il faut documenter lors d’une intervention après panne.

Étape Objectif Ce qu’il faut documenter Exemples
Symptôme Comprendre ce qui est observé Code erreur, message, comportement “Borne offline”, “Erreur câblage”
Diagnostic Identifier la cause réelle Mesures, essais, hypothèses confirmées Défaut terre, module surchauffe, firmware corrompu
Actions Corriger la panne Réglages, réparations, reconfigurations Reset contrôleur, recalibrage, resserrage
Pièces remplacées Assurer la traçabilité Référence, numéro de série, raison, preuve Connecteur T2, relai, carte CPU
Test final Vérifier le bon fonctionnement Session OK, supervision OK, absence d’erreurs Test charge 7kW, session RFID, retour OCPP


Au-delà du rapport : l’obligation de se former

La maintenance IRVE est une activité strictement encadrée.
Selon l’arrêté du 27 octobre 2021 et les référentiels MA1, MA2 et MA3, aucune intervention, installation, entretien ou dépannage, ne peut être réalisée sans formation et qualification adaptées. C’est une obligation réglementaire autant qu’une exigence de sécurité.


Cet article donne une vision succincte de la manière de documenter une intervention.
Mais il ne remplace en aucun cas la formation : les référentiels officiels couvrent des procédures, des mesures et des situations qui ne peuvent s’apprendre qu’en centre, aux côtés de formateurs qualifiés.


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