Nous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.
Choisir mes préférences
Former un salarié au sauvetage secourisme du travail (SST) est-il obligatoire ? Oui… mais pas dans toutes les situations. Le Code du travail impose à tout employeur d’assurer la sécurité des salariés, y compris lorsqu’un accident ou un malaise survient sur le lieu de travail. Cela implique de mettre en place une organisation des secours adaptée aux risques identifiés dans l’entreprise.
Mais qu’en est-il de la formation SST ? Certains cas rendent sa présence strictement obligatoire. D’autres relèvent de la responsabilité directe de l’employeur dans le cadre de la prévention. L’article qui suit détaille les obligations légales, les recommandations officielles et les bonnes pratiques pour rester conforme et prévenir les risques efficacement.
Le Code du travail ne cite pas explicitement le certificat SST dans ses articles principaux. En revanche, il impose aux employeurs une obligation générale de sécurité qui justifie, dans bien des cas, le recours à la formation SST.
L’article L4121-1 du Code du travail (modifié par l’ordonnance du 22 septembre 2017) précise que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
Parmi ces mesures :
Cela inclut l’organisation des premiers secours en cas d’accident.
Article L4121-1 du Code du travail
L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
Ces mesures comprennent notamment des actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation, ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
Depuis l’article L4121-3, l’employeur est tenu d’évaluer les risques en lien avec les situations de travail : produits manipulés, équipements, conditions physiques, etc. Il en résulte un document obligatoire : le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
Ce document :
Article L4121-3-1 du Code du travail
Le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) répertorie l'ensemble des risques auxquels sont exposés les travailleurs et assure la traçabilité collective de ces expositions.
Il est conservé pendant 40 ans et déposé de manière dématérialisée à partir de 2023 pour les entreprises de 150 salariés ou plus. Il doit être accessible aux travailleurs, aux anciens salariés et aux instances concernées.
Le Code prévoit que cette démarche de prévention doit associer plusieurs acteurs :
La désignation d’un salarié formé au SST peut donc devenir une traduction opérationnelle de cette obligation collective, notamment dans les entreprises exposées à des risques d’accidents ou de blessures.
La formation au sauvetage secourisme du travail (SST) n’est pas systématiquement imposée par la loi à toutes les entreprises. Mais dans certains cas, elle devient obligatoire. Dans d’autres, elle est fortement recommandée pour répondre aux obligations générales de sécurité.
Le Code du travail prévoit deux situations précises dans lesquelles au moins un salarié doit être formé aux gestes de premiers secours :
Articles R.4224-15 et R.4224-16 du Code du travail
Article R.4224-15 : La présence d’un salarié formé est obligatoire dans chaque atelier où sont réalisés des travaux dangereux.
Article R.4224-16 : Sur les chantiers de BTP occupant au moins 20 salariés pendant plus de 15 jours, un salarié formé doit également être présent s’il y a des travaux dangereux.
Dans ces cas, le texte n’impose pas spécifiquement le certificat SST, mais en pratique, la formation SST est la seule qui couvre à la fois les gestes de secours et le contexte professionnel.
À retenir : dès qu’il y a un risque identifié et une activité potentiellement dangereuse, un salarié formé est requis sur place. L’absence de formation peut engager la responsabilité de l’employeur en cas d’accident.
Même si le Code du travail ne cite pas le SST dans tous les cas, l’employeur est tenu d’organiser les secours de manière opérationnelle. Cela signifie :
Cette obligation est issue de l’article L4121-1, qui impose une organisation adaptée aux risques, et de l’article R.4224-14, qui traite directement des secours à organiser.
En l’absence de salarié formé, l’organisation des secours peut être considérée comme insuffisante, ce qui expose l’entreprise à des sanctions.
Un autre cas rend la présence d’un SST juridiquement indispensable : la tenue d’un registre des accidents du travail bénins.
Ce registre permet de ne pas déclarer certains accidents à la CPAM, à condition que :
Sans SST, ce registre est illégalement tenu, et toute entreprise qui l’utilise sans répondre à ces conditions peut être sanctionnée.
Le Code du travail impose la présence d’un salarié formé aux premiers secours dans certains contextes, mais il ne précise pas la nature exacte de la formation. Plusieurs dispositifs existent, mais tous ne sont pas équivalents sur le plan opérationnel. La formation SST reste la plus complète et la plus adaptée au contexte professionnel.
La formation Sauveteur Secouriste du Travail (SST) est pensée pour les milieux professionnels. Elle vise un double objectif :
Elle dure 14 heures, est dispensée par des formateurs certifiés INRS, et donne lieu à une attestation officielle, renouvelable tous les 24 mois. Elle permet également à l’entreprise de remplir certaines obligations réglementaires, notamment pour tenir un registre des accidents bénins.
Recommandée par la Branche AT/MP, la formation SST s’inscrit dans une vraie logique de prévention globale et d’organisation des secours en entreprise.
Voici un aperçu des autres formations disponibles, utiles dans la vie quotidienne, mais souvent insuffisantes dans un cadre professionnel.
Formation | Durée & Public | Limites en entreprise |
---|---|---|
PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1) |
7 heures – grand public | Ne prend pas en compte les risques professionnels |
GQS (Gestes qui sauvent) |
2 heures – sensibilisation citoyenne | Trop courte, non adaptée au monde du travail |
AFGSU (Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence) |
Réservée aux professionnels de santé | Pas adaptée aux autres secteurs d’activité |
Dans un rapport d’accident, une enquête interne ou un contrôle de l’inspection du travail, la question sera simple : un salarié présent sur les lieux était-il formé aux gestes de secours adaptés à son environnement de travail ? Le certificat SST est la seule réponse reconnue et traçable dans ce cadre.
Le Code du travail n’impose aucun ratio obligatoire de salariés formés au SST dans les entreprises. Il exige seulement, dans certains cas précis (travaux dangereux), la présence d’un salarié formé. Pour le reste, la loi reste floue… mais cela ne veut pas dire que tout est permis. L’évaluation du besoin en SST relève de la responsabilité de l’employeur.
Les anciennes circulaires recommandaient un SST pour 10 salariés. Cette règle n’a plus de valeur réglementaire aujourd’hui. Toutefois, l’obligation d’organisation des secours implique que des secouristes soient disponibles, à tout moment, sur tous les sites et tous les horaires.
Cela signifie que :
Il s’agit de garantir une capacité d’intervention immédiate en cas d’urgence.
Voici les critères à prendre en compte pour estimer combien de salariés former.
Critère à évaluer | Questions à se poser |
---|---|
Effectif global et organisation des équipes | Travail en journée, en 3x8 ou le week-end ? Présence de postes isolés ou de salariés en déplacement ? |
Nature de l’activité et des risques | Secteur concerné : BTP, industrie, logistique, etc. Exposition à des risques spécifiques (chimiques, électriques, port de charges...)? |
Implantation géographique | L’entreprise est-elle éloignée des secours ? Le site est-il difficilement accessible (chantier isolé, zone industrielle...) ? |
Disponibilité du matériel et plan d’intervention | Les moyens sont-ils mutualisés ? Un plan d’urgence est-il connu des équipes et opérationnel ? |
Une entreprise avec 2 entrepôts (matin et nuit), 40 salariés, sans infirmier, et située à 20 minutes d’un hôpital ne peut pas se contenter d’un seul SST. Il lui faut :
Former un salarié au SST est une étape importante, mais elle ne suffit pas à elle seule à répondre aux obligations réglementaires de secours en entreprise. Le Code du travail prévoit également des exigences précises concernant le matériel de premiers secours, les locaux adaptés et, selon les cas, la présence d’un infirmier.
Chaque entreprise doit être équipée de matériel de premiers secours, en fonction des risques identifiés dans le DUERP. Cela peut inclure :
Le matériel de secours doit être facilement accessible, clairement signalé par une signalétique visible, et choisi en lien avec le médecin du travail, conformément à l’article R.4224-14 du Code du travail.
Le contenu des trousses de secours n’est pas standardisé par la loi : il doit être adapté aux risques réels de l’entreprise.
La loi impose, dans certains cas, la mise en place d’un local de secours dédié. Ce local doit être facilement accessible, permettre d’allonger un blessé sur un brancard, et être équipé du matériel nécessaire, comme une table, un point d’eau ou des armoires de rangement.
Seuils réglementaires (article R.4224-23 du Code du travail) : le local est obligatoire à partir de 200 salariés dans les établissements industriels, et à partir de 500 salariés dans les autres secteurs.
Le nombre d’infirmiers dépend de l’effectif et du secteur d’activité. Ces professionnels ne remplacent pas les SST, mais renforcent l’organisation des secours.
Type d’établissement | Seuil d’effectif | Nombre d’infirmiers requis |
---|---|---|
Établissements industriels | De 200 à 800 salariés | 1 infirmier |
Établissements industriels | Au-delà de 800 salariés | 1 infirmier supplémentaire par tranche de 600 salariés |
Autres établissements | De 500 à 1 000 salariés | 1 infirmier |
Autres établissements | Au-delà de 1 000 salariés | 1 infirmier supplémentaire par tranche de 1 000 salariés |
Un médecin du travail ou le CSE peut aussi demander la présence d’un infirmier en deçà de ces seuils.
Le registre des accidents du travail bénins permet à certaines entreprises de ne pas déclarer systématiquement à la CPAM les accidents n’entraînant ni arrêt de travail ni soins médicaux. Mais cette dérogation est strictement encadrée : elle est conditionnée à la présence effective d’un SST ou d’un professionnel de santé dans l’entreprise.
Tenir un registre des accidents bénins peut sembler pratique, mais ce dispositif n’est pas accessible à toutes les entreprises. Pour pouvoir l’utiliser légalement, plusieurs exigences doivent être remplies.
Selon les articles L.441-4 et D.441-1 du Code de la sécurité sociale, l’employeur doit garantir :
À noter : sans SST formé ou professionnel de santé identifié, le registre est considéré comme invalide en cas de contrôle ou de litige.
Articles L.441-4 et D.441-1 du Code de la sécurité sociale
Une entreprise peut tenir un registre des accidents du travail bénins à condition que soit assurée la présence permanente d’un professionnel de santé (médecin, infirmier) ou d’un salarié titulaire d’une formation reconnue en secourisme (dont le certificat SST délivré par l’INRS ou la CARSAT).
Ce registre ne peut remplacer la déclaration à la CPAM que si l’organisation des secours est opérationnelle et que les autres conditions réglementaires sont remplies, notamment la tenue d’un poste de secours adapté.
Dans les structures où aucun professionnel médical n’est présent à temps plein, le SST reste la solution la plus réaliste pour répondre à cette exigence. Il permet à l’employeur de respecter la condition de personnel habilité, tout en évitant la systématisation des déclarations mineures et en sécurisant la traçabilité des incidents du quotidien.
L’employeur doit non seulement respecter les obligations légales, mais aussi garantir que les secours puissent être organisés rapidement et efficacement. Cette partie présente les étapes concrètes pour mettre en place une organisation SST conforme et fonctionnelle au quotidien.
Le choix des salariés à former au SST doit répondre à des critères pratiques. Il est recommandé de cibler en priorité les postes fixes, avec une présence régulière sur site, notamment pendant les horaires où les effectifs sont réduits (nuit, week-ends, périodes de congés). Les salariés occupant des fonctions en atelier, en entrepôt, en réception ou en maintenance sont souvent les plus pertinents.
Les profils sélectionnés doivent également présenter des qualités personnelles : réactivité, sang-froid, bonne connaissance du terrain et capacité à appliquer un protocole sans panique.
Un salarié peut-il refuser une formation SST ?
En principe, non. Si l’employeur désigne un salarié pour suivre une formation SST dans le cadre de l’organisation des secours, ce dernier ne peut pas refuser sans motif légitime. Le refus peut être considéré comme un manquement à ses obligations professionnelles, notamment si la formation est justifiée par les risques identifiés dans l’entreprise.
En pratique, il est recommandé de privilégier le volontariat, surtout lorsque plusieurs profils peuvent assurer ce rôle. Une explication claire du cadre et des responsabilités peut aussi lever d’éventuelles réticences.
La certification SST est valable 24 mois. Au-delà, elle n’est plus considérée comme active.
Le MAC SST (Maintien et Actualisation des Compétences) est une formation de remise à niveau d’environ 7 heures. Il permet de réviser les gestes techniques, de mettre à jour les connaissances réglementaires, et de conserver une reconnaissance officielle par l’INRS ou la CARSAT.
La formation SST ne doit pas être isolée. Elle s’intègre :
La cohérence de la démarche peut être renforcée par la formation d’un référent sécurité, par exemple dans les entreprises de plus grande taille.
De nombreux employeurs et responsables HSE s’interrogent sur les véritables obligations en matière de secourisme au travail. Le SST est-il obligatoire ? Quels articles du Code du travail s’appliquent ? Le rôle de référent SST a-t-il une base légale ?
Cette FAQ apporte des réponses précises et vérifiables pour vous aider à structurer votre démarche de prévention dans le respect des textes réglementaires.
Ce tableau présente de manière synthétique les principales obligations légales et recommandations en matière de secourisme au travail, afin de garantir la conformité réglementaire de l’entreprise.
Obligation / Dispositif | Texte de référence | Quand s’applique-t-elle ? | Remarques |
---|---|---|---|
Obligation générale de sécurité | Article L.4121-1 | Toutes les entreprises, dès le 1er salarié | Inclut prévention, information, formation et organisation des secours |
Salarié formé aux premiers secours | Article R.4224-15 | Dans chaque atelier avec travaux dangereux | SST recommandé pour répondre à cette obligation |
Salarié formé sur chantier BTP | Article R.4224-16 | Chantiers ≥ 20 salariés pendant >15 jours, avec travaux dangereux | Présence obligatoire d’un SST ou équivalent |
Trousse de secours | Article R.4224-14 | Tous les lieux de travail | Accessibilité, signalétique et validation par le médecin du travail |
Local de secours | Article R.4224-23 | Industrie : dès 200 salariés / Autres : dès 500 salariés | Doit permettre d’allonger un blessé et contenir le matériel nécessaire |
Infirmier sur site | Articles R.4623-32 à R.4623-34 | Industrie : dès 200 salariés / Autres : dès 500 | Seuils progressifs ; peut être exigé en dessous par le médecin du travail |
Formation SST recommandée | INRS / Circulaires CNAM | Toutes entreprises, tous secteurs | Favorise une intervention rapide, fiable et reconnue en cas d’accident |
“Référent SST” | Aucune base légale directe | Notion interne | Peut être structuré librement par l’entreprise ; non obligatoire |
Refus salarié formation SST | Jurisprudence + logique contractuelle | Si mission imposée pour la sécurité collective | Peut constituer une faute sauf motif légitime ; favoriser le volontariat |
Infos
Trouver le bon CACESComprendre l'habilitation éléctriqueMentions légalesConditions d'utilisationNous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.
Choisir mes préférences