Formation Prescrire une activité physique

Comprendre les bases : APS, APA… de quoi parle-t-on vraiment ?

Avant de structurer une prescription, il est important de poser les bons repères. Le domaine du sport santé s’appuie sur deux notions complémentaires mais distinctes : l’APS (Activité Physique et Sportive) et l’APA (Activité Physique Adaptée).

L’APS : un terme générique pour désigner le mouvement

Par APS, on entend toute forme d’activité physique, qu’elle soit quotidienne, récréative ou sportive. Cela inclut aussi bien le fait de marcher pour aller travailler, de faire du vélo le week-end, de participer à une séance de fitness que de jardiner régulièrement. Il s’agit d’un terme large, sans visée thérapeutique, utilisé dans les politiques publiques pour encourager l’ensemble de la population à bouger davantage.

L’APA : une activité physique sur ordonnance

L’Activité Physique Adaptée (APA) est une forme encadrée d’APS, spécifiquement destinée à des personnes souffrant de pathologies chroniques, en ALD ou en situation de vulnérabilité.

Elle est prescrite par un médecin et encadrée par un professionnel formé, qui adapte les exercices à l’état de santé du patient, ses limitations fonctionnelles et ses capacités physiques.

Un programme d’APA suit des règles précises :

• 2 à 3 séances par semaine pendant 3 mois (renouvelables),
• avec des objectifs définis (amélioration de l’endurance, renforcement musculaire, travail de l’équilibre…),
• et un suivi structuré.

Distinguer APS et APA : un prérequis pour le médecin prescripteur

Confondre APS et APA, c’est risquer de proposer une activité trop générale, inadaptée aux besoins spécifiques du patient. La formation vous apprend justement à :

• repérer si votre patient relève d’une orientation vers une activité de loisir autonome,
  ou s’il nécessite une prescription médicale structurée d’APA ;
• rédiger une prescription claire, encadrée et sécurisée ;
• orienter vers les bons intervenants selon le degré d’accompagnement nécessaire.

L’activité physique adaptée au cœur des soins

Longtemps reléguée au rang de simple recommandation, l’activité physique adaptée s’impose désormais comme une véritable composante de l’acte de soin.

Une réponse médicale à une urgence silencieuse

La sédentarité est aujourd’hui reconnue comme un facteur de risque majeur. Elle contribue au développement de nombreuses pathologies : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, obésité, certains cancers, troubles musculo-squelettiques, dépression.

En France, 9 % des décès sont directement liés à l’inactivité physique. Pourtant, une activité adaptée, régulière et bien encadrée peut limiter la progression de la maladie, réduire les complications et améliorer la qualité de vie.

Une thérapeutique validée par la science

Depuis les recommandations d’Hippocrate jusqu’aux publications récentes de l’INSERM et de la HAS, les preuves s’accumulent : l’activité physique agit comme un traitement à part entière. Elle peut compléter ou, dans certains cas, réduire la charge médicamenteuse.

Les bénéfices ont été démontrés sur les fonctions métaboliques, cardiaques, respiratoires, musculo-articulaires, mais aussi sur la santé mentale et le lien social.

Une priorité des politiques de santé publique

L’APA figure au cœur de plusieurs plans nationaux :

• la Stratégie Nationale Sport Santé 2019–2024,
• le Programme National Nutrition Santé (PNNS 4),
• la loi de santé 2016 (article 144),
• et la proposition de loi de 2021 élargissant la prescription au-delà des seules ALD.

Ces textes ne se contentent pas de recommander l’activité physique. Ils donnent aux médecins les moyens d’en faire une prescription médicale structurée, avec un cadre légal, des outils, des formations et des relais de terrain.

Un acte médical à part entière pour le médecin prescripteur

Prescrire une activité physique aujourd’hui, ce n’est plus simplement suggérer à un patient de bouger davantage. C’est intégrer une démarche thérapeutique structurée, encadrée par des recommandations, et adaptée à l’état de santé du patient.

Cela implique de reconnaître les situations cliniques éligibles, d’évaluer le niveau d’activité physique, d’identifier les freins à la pratique, de formuler une prescription précise (fréquence, intensité, type, durée) et de travailler en lien avec les professionnels compétents pour le suivi.

Se former à cette approche, c’est se donner les moyens de prescrire de manière sécurisée, ciblée, et réellement bénéfique pour le patient.

Prescrire une activité physique, c’est initier un véritable parcours

Prescrire une activité physique adaptée (APA), ce n’est pas seulement rédiger une ordonnance. C’est enclencher une dynamique de soin qui s’inscrit dans le temps. Le médecin évalue d’abord le niveau d’activité physique et de sédentarité, puis identifie les éventuelles contre-indications. Si besoin, il réalise une consultation dédiée à l’activité physique, comme le prévoit le guide de la HAS. La prescription est alors formulée avec précision : type d’exercice, fréquence, durée, intensité.

Une orientation personnalisée selon le profil du patient

Chaque patient est différent : certains auront besoin d’un accompagnement encadré (APA en structure adaptée), d’autres pourront débuter une pratique supervisée ou autonome, selon leur motivation, leur pathologie ou leurs limitations fonctionnelles. Le rôle du médecin est donc aussi d’orienter le patient vers l’intervenant et la structure adaptés, et de s’assurer que la mise en mouvement se fasse dans de bonnes conditions.

Un suivi indispensable pour renforcer l’adhésion

La prescription d’APA ne se suffit pas à elle-même : elle doit être suivie. Cela peut passer par un bilan régulier du patient, un échange avec le professionnel de l’APA, ou un ajustement de la prescription en fonction de l’évolution. Le médecin devient ici un véritable chef d’orchestre du parcours sport santé, avec un rôle de motivation, de sécurisation et de coordination.

Prescrire l’APA : ce que vous saurez faire après la formation

La formation transmet des connaissances solides et vous guide dans leur mise en pratique. À l’issue du parcours, vous serez prêt à intégrer la prescription d’APA dans votre exercice médical, de manière concrète et sécurisée.

Des outils immédiatement applicables

Les formations à la prescription d’APA sont conçues pour être opérationnelles. Elles vous permettent d’acquérir des outils concrets : questionnaires d’évaluation du niveau d’activité physique, grilles d’aide à la décision, formulaires de prescription adaptés aux différentes pathologies.

Des cas cliniques pour s’entraîner à prescrire

Vous travaillez sur des situations réelles : patient diabétique, personne en surpoids, patient âgé sédentaire… L’objectif est de structurer une prescription selon les recommandations (modèle FITT), en tenant compte des limites fonctionnelles, de la motivation et des freins à la pratique.

Du raisonnement à la pratique

Les formations vous guident de bout en bout : de l’évaluation initiale à la formulation écrite, jusqu’à l’orientation vers les intervenants APA. Vous repartez avec la capacité de prescrire, adapter et suivre une APA, dans le cadre sécurisé et réglementé du sport santé.

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