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EPI électricité : la dernière protection entre le salarié et le danger

En prévention du risque électrique, l’équipement de protection individuelle (EPI) intervient en ultime recours. Il ne remplace jamais la consignation, l’éloignement ou la protection collective. Mais lorsqu’aucune autre mesure ne suffit, il devient indispensable.


L’électricité ne se voit pas, ne s’entend pas, mais peut tuer. Arc, électrocution, brûlure : chaque tâche doit faire l’objet d’une analyse précise, guidant le choix des EPI. C’est à l’employeur de les fournir, en conformité avec la réglementation.


Gants, casque, vêtements, chaussures… chaque EPI a ses normes, sa classe, ses limites. Bien choisis, bien portés, bien vérifiés, ils peuvent sauver une vie.


Dans cet article, on décrypte pour vous le cadre réglementaire, les bonnes pratiques de sélection, les marquages à connaître et les formations à prévoir.

Responsabilités de l’employeur dans le choix des EPI électriques

C’est sans équivoque : le choix, la fourniture et le contrôle des équipements de protection individuelle incombent à l’employeur. Ce principe est inscrit dans le Code du travail (articles R. 4321-1 à R. 4323-95) et rappelé par l’INRS dans toutes ses recommandations sur le risque électrique.


Ce n’est ni l’organisme de formation, ni le salarié, ni l’encadrement terrain qui décide de l’EPI adapté. C’est bien l’analyse des risques, spécifique à chaque tâche réelle, qui permet de définir quels EPI doivent être portés.


L’employeur doit donc :

  • Réaliser (ou faire réaliser) une évaluation précise des risques électriques, tâche par tâche, poste par poste ;
  • Identifier les conditions d’exposition (tension, fréquence, durée, environnement, gestes, proximité…) ;
  • Sélectionner des EPI adaptés à ces risques, en conformité avec la réglementation (catégorie III, marquage CE, normes applicables) ;
  • Informer, former et équiper les salariés concernés, avant toute intervention.

Important : il n’existe pas de lien automatique entre l’habilitation électrique d’un salarié et les EPI à porter. Deux personnes habilitées au même niveau (ex. : B1V) peuvent nécessiter des équipements différents selon les opérations concrètes qu’elles réalisent.

Critères de sélection des EPI adaptés aux risques électriques

Le choix des équipements de protection individuelle (EPI) contre le risque électrique ne peut jamais être standardisé. Il repose sur une analyse de risque rigoureuse, propre à chaque situation de travail, qui tient compte à la fois de l’environnement, de la tâche, du matériel utilisé et du niveau d’exposition.


Les EPI ne dépendent ni du bon sens, ni uniquement de l’habilitation, mais d’une évaluation technique préalable.


Adapter l’EPI à la tâche, pas à l’habilitation

Il est important de le rappeler : aucun lien automatique n’existe entre un symbole d’habilitation (B1V, H2, HC, etc.) et un EPI donné.


Un salarié habilité pour un certain niveau peut réaliser des interventions très différentes :

  • En intérieur ou en extérieur,
  • À proximité d’un transformateur ou sur un tableau basse tension,
  • Sous tension ou hors tension.

Dans chacun de ces cas, les EPI requis seront différents, même si l’habilitation est identique.

Important : c’est l’analyse des opérations concrètes, et non le niveau d’habilitation, qui détermine les EPI à mettre en œuvre.

Prendre en compte la tension, l’exposition, la nature de l’opération

La sélection des EPI doit intégrer trois grandes dimensions :

  • Le niveau de tension : basse, haute ou très haute tension, selon la norme applicable (ex. : gants classe 00 à 4).
  • L’exposition réelle : fréquence des interventions, durée d’exposition, distance d’éloignement, position de travail.
  • La nature du travail : intervention sous tension, au voisinage, en atmosphère humide, avec risques mécaniques ou thermiques.

Ces éléments doivent être évalués systématiquement, poste par poste. Ils conditionnent la catégorie, la norme, la classe et les caractéristiques techniques de l’EPI à utiliser.



Équipements de protection individuelle adaptés aux interventions en basse tension


Évaluer les performances : classe, protection contre l’arc, etc.

Tous les EPI électriques ne se valent pas. Leur performance dépend directement de leur conformité aux normes techniques :

  • Les gants isolants doivent répondre à la norme NF EN 60903 et indiquer leur classe (de 00 à 4).
  • Les chaussures isolantes doivent porter la norme NF EN 50321-1 et respecter la classe de tension prévue.
  • Les vêtements anti arc-flash doivent mentionner la norme IEC 61482-2 et leur niveau de résistance (ATPV ou classe 1/2).
  • Les écrans faciaux doivent afficher la norme NF EN 166 et le symbole de résistance à l’arc (8), ainsi que la capacité d’absorption thermique (cal/cm²).

Le marquage normatif et CE est une condition obligatoire, mais la performance réelle dépend aussi de l’adéquation entre l’EPI et le risque identifié.


Tableau récapitulatif des EPI adaptés aux risques électriques

Ce tableau synthétise les principaux critères à prendre en compte pour choisir un EPI en électricité. Il croise les types d’exposition, les équipements concernés, les normes de référence et les éléments de vigilance à connaître.

 

Critère d’analyse Objectif Type d’EPI concerné Normes / Classes / Marquages À retenir
Niveau de tension Adapter l’isolation à la tension d’exposition Gants, chaussures, vêtements isolants NF EN 60903, NF EN 50321-1
Classes 00 à 4
Jusqu’à 36 000 V ; au-delà, l’éloignement est obligatoire
Exposition (durée, fréquence, gestes) Adapter au contexte réel d’intervention Tous EPI Instructions fabricant, notice, durée de vie Privilégier le confort : sous-gants coton, EPI légers, ajustés
Type d’opération (voisinage, sous tension…) Prendre en compte le type de risque (arc, contact, projection) Écran facial, casque, vêtements anti arc NF EN 166, IEC 61482-2
ATPV ou Classe 1 / 2
Arc électrique : marquage « 8 » obligatoire sur l’EPI
Risques mécaniques ou thermiques Ajouter une protection complémentaire aux EPI isolants Gants composites, vêtements ignifugés EN ISO 11612, EN ISO 14116 Éviter le latex seul : il ne protège pas de l’arc électrique
Environnement (humide, confiné…) Garantir l’efficacité de l’EPI dans le milieu réel Chaussures, vêtements, casques NF EN 50321-1, NF EN 397
Marquage IP / IK
Milieu sec requis pour certains EPI ; attention à l’humidité
Conformité réglementaire S’assurer de la légalité et de la performance des EPI Tous EPI Marquage CE + n° organisme + déclaration UE de conformité Marquage obligatoire, en français, accompagné de la notice


Cadre réglementaire et exigences normatives des EPI en électricité

Les équipements de protection individuelle destinés à prévenir le risque électrique font partie de la catégorie III (risques mortels). Leur utilisation, leur fabrication et leur mise à disposition sont encadrées à la fois par le règlement européen, le Code du travail, et les normes techniques spécifiques à chaque type d’équipement.


Le cadre européen : conformité obligatoire au règlement (UE) 2016/425

Règlement (UE) 2016/425 : tout EPI mis sur le marché européen doit répondre aux exigences de santé et de sécurité. Il doit :

  • porter le marquage CE visible, lisible et indélébile ;
  • être accompagné d’une déclaration UE de conformité ;
  • être livré avec une notice d’instructions en français ;
  • mentionner l’organisme notifié ayant validé l’examen UE de type (4 chiffres) ;
  • indiquer la norme appliquée pour l’évaluation de conformité.

Les obligations de l’employeur selon le Code du travail

Code du travail – Articles R. 4321-1 à R. 4323-95 : l’employeur doit :

  • évaluer les risques, choisir les EPI en fonction de cette évaluation ;
  • fournir gratuitement des EPI adaptés, en état, conformes et vérifiés ;
  • former les salariés à leur utilisation, à l’entretien et au stockage ;
  • contrôler régulièrement leur état et tenir compte des dates de péremption ou de requalification.

Norme NF EN 60903 – Gants isolants

NF EN 60903 : cette norme définit les exigences relatives aux gants en matériaux isolants utilisés pour les travaux sous tension :

  • six classes d’isolation électrique (de 00 à 4) selon la tension d’utilisation ;
  • essais diélectriques en fabrication et en requalification périodique ;
  • marquage obligatoire de la classe, de la date de fabrication et de l’organisme notifié.

Norme NF EN 50321-1 – Chaussures et bottes isolantes

NF EN 50321-1 : cette norme concerne les chaussures électriquement isolantes jusqu’à 36 000 V :

  • classification par tension d’essai et domaine d’usage (classe 00 à 4) ;
  • marquage CE + symbole IEC 60417-5216 (double triangle) ;
  • utilisation exclusivement en milieu sec ;
  • port possible de couvre-chaussures isolants certifiés sur chaussures standards.

Norme IEC 61482-2 – Vêtements de protection contre l’arc électrique

IEC 61482-2 : norme internationale relative aux vêtements de protection contre les effets thermiques d’un arc électrique :

  • classification en Classe 1 (4 kA) et Classe 2 (7 kA) ;
  • mention obligatoire de la valeur ATPV (énergie thermique supportée, en cal/cm²) ;
  • port combiné à d’autres normes (EN ISO 11612, EN ISO 14116) recommandé selon les risques.


Zoom sur les principaux EPI en électricité

Nous l’avons dit : l’EPI ne doit intervenir qu’en dernier recours, lorsque la consignation, l’éloignement ou la protection collective ne suffisent plus. Dans ce cas, il devient la seule barrière entre l’opérateur et le courant électrique.


Mais pour jouer pleinement son rôle, l’équipement doit être parfaitement adapté à la nature du risque, au niveau de tension, et à l’environnement de travail. Voici un tour d’horizon des principaux EPI utilisés en électricité, leurs fonctions, les normes associées et les bonnes pratiques à respecter.


Gants isolants : la première défense contre le contact direct

Les gants isolants protègent les mains du courant lors d’interventions sous tension ou au voisinage de parties actives.
Ils doivent répondre à la norme NF EN 60903 et être choisis en fonction de la classe d’isolation électrique requise (de 00 à 4).


Deux grandes familles existent :

  • Gants en latex : souples, mais sans résistance mécanique ; nécessitent le port de surgants en cuir.
  • Gants composites : avec protection mécanique intégrée ; recommandés en présence d’un risque d’arc électrique.

Il est conseillé d’utiliser des sous-gants en coton pour le confort et l’hygiène, et de vérifier l’état des gants avant chaque usage.


Chaussures et bottes isolantes : isoler l’opérateur du sol

Conformes à la norme NF EN 50321-1, ces équipements empêchent le courant de traverser le corps par les pieds.

  • Disponibles en classe 00 à 4 selon le niveau de tension
  • Doivent porter le symbole IEC 60417-5216 (double triangle)
  • Uniquement utilisables en milieu sec
  • Peuvent être remplacées par des couvre-chaussures isolants certifiés sur des chaussures de sécurité classiques

Elles protègent aussi contre la tension de pas, un risque peu visible mais potentiellement mortel.


Casques isolants et visières : protéger la tête, les yeux et le visage

Le port du casque est indispensable dans les environnements industriels à risque électrique. Il offre une protection à la fois contre les chocs mécaniques, conformément à la norme NF EN 397, contre les projections de métal fondu, et contre les risques électriques jusqu’à 1 000 V selon la norme NF EN 50365.


Les visières ou écrans faciaux doivent être conformes à la norme NF EN 166, et comporter :

  • Le chiffre 8 pour la résistance à l’arc électrique
  • La mention ATPV en cal/cm² (énergie thermique supportée)
  • Un indice de protection UV (filtrage de la lumière vive)

Des visières teintées sont recommandées pour limiter l’éblouissement lors d’un arc électrique.


Vêtements isolants et vêtements anti arc-flash

Ces équipements protègent le haut et le bas du corps face aux deux risques majeurs en électricité : le contact direct et les effets thermiques d’un arc électrique.


Vêtements isolants

Destinés à éviter le passage du courant en cas de contact involontaire avec une pièce nue sous tension.
Ils doivent répondre à la norme NF EN 50286 pour la basse tension (classe 00 – 500 V c.a) et être portés avec des gants et chaussures assortis.


Vêtements anti arc-flash

Ils protègent contre les brûlures thermiques dues à un arc électrique et doivent être :

  • Conformes à la norme IEC 61482-2
  • Classés Classe 1 (4 kA) ou Classe 2 (7 kA)
  • Résistants à l’inflammation (normes associées : EN ISO 11612, EN ISO 14116)

Ces vêtements doivent couvrir intégralement le corps, être ajustés sans être serrés, et exempts d’éléments métalliques (fermetures, badges…).




Tenue de protection contre l’arc électrique


À proscrire : bijoux, vêtements non adaptés et équipements non certifiés

Lors d’une opération électrique :

  • Aucun bijou ou accessoire conducteur ne doit être porté (montres, chaînes, piercings apparents…)
  • Les vêtements de travail classiques doivent être en tissu ignifugé, sans zip métallique, et fermés jusqu’au col
  • Seuls les EPI certifiés, marqués CE et conformes aux normes en vigueur sont autorisés

Entretien, vérification et formation : conditions d’efficacité des EPI

Un EPI conforme ne suffit pas à garantir la sécurité s’il est mal utilisé, mal entretenu ou conservé dans de mauvaises conditions. Son efficacité dépend autant de sa qualité initiale que de son suivi dans le temps. C’est pourquoi la réglementation impose un ensemble d’exigences en matière de formation, vérification et traçabilité.


Former les salariés à l’utilisation des EPI

Avant toute utilisation, le salarié doit avoir reçu une formation pratique à l’ajustement, au port et à la bonne utilisation des équipements de protection individuelle.

L’objectif est double :

  • comprendre les risques spécifiques contre lesquels chaque EPI protège (électrocution, arc, contact indirect…) ;
  • savoir comment utiliser, entretenir et stocker le matériel conformément à la notice du fabricant.

Cette formation est à distinguer de la formation à l’habilitation électrique : elle concerne spécifiquement les équipements eux-mêmes, leur usage et leurs limites.



Vérifier régulièrement l’état des équipements

Conformément au Code du travail et aux recommandations de l’INRS, les EPI doivent faire l’objet de vérifications périodiques par une personne compétente, interne ou externe à l’entreprise.

Ces contrôles ont pour but de :

  • détecter les défectuosités pouvant entraîner une défaillance en situation réelle ;
  • valider la conformité des EPI en stock ou en usage ;
  • s’assurer du respect des conditions de stockage (propreté, absence d’humidité, de pliures, etc.) ;
  • identifier les équipements à éliminer ou à renouveler en cas de péremption ou d’altération.

Pour certains EPI, comme les gants isolants, des essais diélectriques périodiques sont obligatoires selon la fréquence définie par le fabricant.


Tenir à jour la traçabilité

Les EPI doivent comporter un espace ou un étiquetage indiquant :

  • la date de mise en service ;
  • les dates des derniers contrôles ou essais ;
  • le numéro de série permettant de les identifier.

L’entreprise doit être en mesure de justifier, à tout moment, que l’équipement fourni est en bon état, a fait l’objet des vérifications requises et est utilisé conformément à ses conditions de validité. Une fiche de suivi ou un registre des EPI peut être utilisé pour tracer les équipements attribués à chaque salarié.

Rappel réglementaire : Conformément à l’article R. 4323-104 du Code du travail, l’employeur est tenu de former les salariés à l’utilisation effective des équipements de protection individuelle. Cette formation est indispensable pour garantir la sécurité d’utilisation et la bonne compréhension des risques couverts par chaque EPI.

FAQ – EPI et risque électrique


Avant de choisir, distribuer ou contrôler un EPI électrique, certaines questions reviennent souvent. Voici les réponses aux points les plus fréquemment soulevés.

À retenir – EPI et électricité

  • Un EPI électrique ne remplace jamais la consignation ni les protections collectives. Il intervient en dernier recours, mais doit être irréprochable.
  • Le choix des EPI repose toujours sur une analyse de risque précise, poste par poste. L’habilitation seule ne suffit jamais.
  • L’employeur est responsable de la fourniture, du suivi, de la vérification et de la formation à l’utilisation des EPI.
  • Tous les EPI doivent respecter les normes en vigueur (NF EN 60903, IEC 61482-2…), porter le marquage CE et être tracés.
  • Une formation spécifique à l’usage des EPI est obligatoire (article R. 4323-104 du Code du travail).

Sources officielles : Code du travail (R. 4321-1 à R. 4323-104), Règlement (UE) 2016/425, normes NF EN 60903, NF EN 50321-1, IEC 61482-2, INRS ED 6037, ED 985, ED 943, ED 6127.

Article rédigé par Audrey Cartier
Rédactrice web spécialisée dans la formation professionnelle et réglementaire pour oùFormer
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