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Risques électriques au travail : prévenir, protéger, intervenir

Un câble endommagé, une armoire sous tension, une simple prise mal fixée… Il suffit d’un instant pour qu’un accident électrique survienne. Invisibles, souvent sous-estimés, les risques électriques touchent tous les secteurs, pas seulement les électriciens. Cet article vous guide, point par point, pour comprendre les obligations, adopter les bons réflexes et sécuriser durablement vos installations et vos équipes.

Sources officielles utilisées :
- INRS : brochures ED 807, ED 974, ED 6127, documentation sur le risque électrique
- Legifrance : articles L. 4121-1 à L. 4121-5, R. 4215-1 à R. 4215-17, R. 4226-1 à R. 4226-21, R. 4544-1 à R. 4544-11 du Code du travail
- Norme NF C 18-510 : opérations sur ou à proximité des installations électriques
- Norme NF EN 50110-1 : exploitation et maintenance des installations électriques
- Norme NF EN 61140 : protection contre les chocs électriques
- Norme NF EN 60529 : degrés de protection IP
- Norme NF EN 62262 : degrés de protection IK
- Décret n°2010-1016 du 30 août 2010 relatif aux vérifications périodiques
- Arrêté du 26 décembre 2011 fixant les modalités des contrôles réglementaires
- OPPBTP : guides prévention et sécurité sur les chantiers

Temps de lecture : 20 minutes


Comprendre le risque électrique

Le risque électrique désigne un ensemble de dangers invisibles, parfois mortels, qui surviennent dès qu’une installation est sous tension. Qu’on intervienne directement sur une armoire électrique ou simplement à proximité, l’exposition existe, et chaque opération doit être rigoureusement anticipée.


Contact direct, contact indirect : quelle différence ?

Le contact direct se produit lorsqu’une personne entre en contact physique avec une partie active d’un circuit : câble dénudé, borne sous tension, pièce métallique alimentée… Il peut provoquer une électrisation ou une électrocution immédiate.


Le contact indirect, lui, survient lorsqu’un élément métallique censé être inactif (carcasse d’un appareil, enveloppe métallique) se retrouve accidentellement mis sous tension à cause d’un défaut d’isolement. Une simple main posée au mauvais endroit peut suffire.

Ces deux types de contact sont les causes les plus fréquentes d’accidents graves en milieu professionnel.


D’autres formes de danger bien réelles

Même sans contact physique, d'autres types de risques existent :

  • Brûlures thermiques : causées par les effets de l’arc électrique ou du court-circuit.
  • Arc électrique : une décharge impressionnante pouvant atteindre plusieurs milliers de degrés.
  • Chocs mécaniques secondaires : causés par une chute due à un sursaut ou à la surprise.
  • Déclenchement d’un incendie ou d’une explosion, notamment en atmosphère explosive (ATEX).

Risques présents même lors d’interventions “non électriques”

Beaucoup d’accidents surviennent lors de travaux qui n’ont rien d’électrique en apparence : peinture, nettoyage, forage…


Mais si ces interventions se déroulent à proximité d’une zone sous tension ou de câbles enterrés, les conséquences peuvent être dramatiques.


C’est pourquoi le risque électrique concerne tout le monde, pas uniquement les électriciens. Il est du devoir de l’employeur de former, informer et protéger l’ensemble des salariés concernés.

Bon à savoir :
Selon l’INRS, une majorité des accidents électriques graves ou mortels surviennent lors d’opérations réalisées sans habilitation ou par des personnes non formées au risque électrique.

Analyser le risque avant d’intervenir : une étape réglementaire incontournable

Avant toute opération, électrique ou non, une analyse préalable du risque électrique est obligatoire. C’est une exigence réglementaire, mais surtout une condition indispensable pour garantir la sécurité des intervenants.


Chaque intervention (maintenance, nettoyage, pose de matériel, déplacement d’une gaine) peut exposer à un danger invisible.


L’analyse du risque permet d’identifier les points de vigilance, de prévoir les protections nécessaires et d’éviter les erreurs d’interprétation.


Ce que doit contenir une analyse de risque électrique

L’analyse ne peut pas se limiter à une simple appréciation visuelle. Elle repose sur plusieurs paramètres à examiner en détail :

  • Les caractéristiques de l’installation : domaines de tension, sources d’alimentation (principales ou secondaires), tracés des câbles, régimes de neutre…
  • L’environnement de travail : présence de pièces sous tension, humidité, exiguïté, équipements en mouvement, passages de véhicules, etc.
  • Le poste de travail : gestes à effectuer, postures, gestes réflexes possibles, usage ou non d’équipements de protection, proximité des opérateurs entre eux…

Chaque critère a un impact direct sur le niveau de risque et sur les mesures de prévention à mettre en place.


Qui est responsable de cette analyse ?

C’est l’employeur qui détient la responsabilité globale de l’analyse du risque, comme le stipule le Code du travail. Cependant, cette mission implique plusieurs niveaux d’acteurs :

  • L’employeur peut désigner un chargé d’affaire ou un préventeur pour établir les procédures de sécurité.
  • Le chargé de travaux ou de chantier assure la mise en œuvre concrète des mesures prévues et supervise les opérations sur le terrain.
  • Le salarié exécutant ou le chargé d’intervention reste responsable de sa propre sécurité, dans la limite de ses compétences et des moyens mis à disposition.

Cette répartition claire des rôles permet d’éviter les angles morts dans la prévention et de responsabiliser chaque intervenant à son niveau.

Références réglementaires :
- Article L. 4121-1 à L. 4121-3 du Code du travail : obligations générales de prévention pour l’employeur
- Article R. 4544-1 à R. 4544-11 : prescriptions spécifiques pour les opérations sur les installations ou dans leur voisinage
- Norme NF C 18-510 : exigences relatives à l’analyse du risque électrique et à la consignation
- Norme NF EN 50110-1 : exploitation et maintenance des installations électriques – principes de sécurité
Toute opération doit faire l’objet d’une analyse actualisée en fonction de l’environnement, des équipements et des conditions d’intervention.


Sécuriser les installations dès la conception

La prévention des risques électriques commence bien avant l’intervention : elle s’inscrit dès la conception des installations. Toute installation électrique mal pensée devient, à terme, une source de danger pour les travailleurs. Les exigences réglementaires imposent donc des règles strictes de conception, d’isolation et de protection.


Conception réglementaire des installations

Les articles R. 4215-1 à R. 4215-17 du Code du travail imposent aux maîtres d’ouvrage de construire ou aménager tout bâtiment accueillant des travailleurs avec des installations électriques conformes aux règles de sécurité.


Objectif : prévenir les risques de :

  • choc électrique (par contact direct ou indirect),
  • brûlures dues au courant ou à l’échauffement des équipements,
  • incendie d’origine électrique,
  • explosion en atmosphère à risque (ATEX).

Cela concerne notamment les choix de matériel, les schémas de liaison à la terre, les dispositifs de coupure, les protections différentielles et les distances d’isolement.


Protéger contre les contacts directs

Le contact direct survient lorsqu’un opérateur touche une pièce normalement sous tension. Pour éviter cela, plusieurs solutions techniques existent :

  • Éloignement des parties actives (distances définies selon le type de local et la tension).
  • Barrières ou enveloppes (boîtiers, coffrets IP2X minimum en basse tension).
  • Isolation complète des conducteurs et bornes.
  • Très basse tension de sécurité (TBTS ou TBTP), conforme à la norme NF C 15-100.

Protéger contre les contacts indirects

Le contact indirect se produit lorsqu’un corps conducteur devient accidentellement sous tension (carcasse métallique, outil…).


Les protections possibles sont :

  • Mise à la terre des masses + coupure automatique en cas de défaut (régimes TT, TN ou IT).
  • Double isolation ou isolation renforcée, notamment sur les outils portatifs.
  • Très basse tension, lorsque le contexte le permet (milieux humides, confinés…).

Prévenir les surintensités

Les surintensités sont des augmentations anormales du courant électrique dans un circuit. Elles peuvent provoquer des échauffements, des détériorations d’équipements ou même des incendies si elles ne sont pas correctement maîtrisées. Il en existe deux types :

  • La surcharge : lorsque le courant dépasse durablement la capacité normale d’un câble ou d’un appareil (par exemple, plusieurs machines branchées sur un même circuit).
  • Le court-circuit : lorsqu’un contact accidentel se produit entre deux conducteurs de potentiel différent (phase et neutre, phase et terre…), souvent en raison d’un défaut d’isolement.

Pour limiter ces risques, les installations doivent intégrer des dispositifs de protection comme des disjoncteurs, des fusibles ou des relais thermiques. Ces équipements coupent automatiquement l’alimentation dès que le courant dépasse une valeur définie pendant un temps donné.


Respecter les classes de matériel

Tous les équipements électriques ne se valent pas en matière de sécurité. La norme NF EN 61140 définit quatre classes de matériel, en fonction de leur niveau d’isolation et de leur capacité à éviter les contacts électriques dangereux.

 

Classe Description Autorisation en entreprise
Classe 0 Aucune liaison à la terre, protection uniquement par isolation de base Interdite sur les lieux de travail
Classe I Isolation standard + connexion obligatoire des parties métalliques à la terre Autorisée pour les équipements fixes
Classe II Double isolation (ou isolation renforcée), sans mise à la terre Recommandée pour les appareils portatifs
Classe III Alimentation en très basse tension de sécurité (TBTS ou TBTP) Obligatoire dans les milieux humides ou confinés

Chaque classe est adaptée à un contexte précis. Utiliser un matériel mal classé dans un environnement à risque augmente considérablement les probabilités d’accident.


Intégrer les bons degrés de protection (IP et IK)

Lorsqu’on installe un équipement électrique, il faut s’assurer qu’il est capable de résister à son environnement : poussière, humidité, chocs… C’est exactement ce que mesurent les degrés de protection.


Le degré de protection IP, défini par la norme NF EN 60529, évalue la capacité d’un appareil à résister à l’intrusion de corps étrangers solides (comme la poussière ou un objet) et à la pénétration de l’eau.


En complément, le code IK, défini par la norme NF EN 62262, indique la résistance de l’équipement aux chocs mécaniques.


C’est ce qui permet d’évaluer sa robustesse face à une chute d’objet ou à un coup accidentel. Le niveau va de IK00 (aucune protection) à IK10 (résistance aux impacts les plus forts, jusqu’à 20 joules).

En résumé : sécuriser une installation dès sa conception, c’est…

  • Respecter le Code du travail (articles R. 4215-1 à R. 4215-17) pour prévenir les chocs, brûlures, incendies et explosions d’origine électrique.
  • Éviter les contacts directs grâce à l’éloignement, les enveloppes, l’isolation ou l’utilisation de TBTS (conformément à la norme NF C 15-100).
  • Prévenir les contacts indirects en combinant mise à la terre, coupure automatique et double isolation.
  • Maîtriser les surintensités (surcharge ou court-circuit) avec disjoncteurs, fusibles ou relais thermiques adaptés.
  • Choisir la bonne classe de matériel selon la norme NF EN 61140 : classe I pour les équipements fixes, II pour les portatifs, III en environnement contraint. La classe 0 est interdite.
  • Vérifier les indices IP et IK : l’IP (NF EN 60529) protège contre la poussière et l’eau, l’IK (NF EN 62262) contre les chocs mécaniques.

Vérifier régulièrement les installations électriques

Même bien conçue, une installation électrique peut devenir dangereuse si elle n’est pas entretenue, vérifiée et maintenue en conformité. C’est pourquoi la réglementation impose à l’employeur de procéder à des vérifications initiales et périodiques, afin de prévenir tout défaut pouvant exposer les salariés à un risque électrique.


Ce que dit le Code du travail

Les articles R. 4226-1 à R. 4226-21 précisent que l’employeur doit veiller au bon état des installations électriques présentes dans l’établissement. Il est tenu de :

  • maintenir les installations conformes aux règles de sécurité,
  • assurer leur entretien régulier,
  • organiser des vérifications obligatoires, soit internes, soit par un organisme accrédité.

Quand vérifier une installation électrique ?
Les contrôles doivent avoir lieu avant la mise en service d’une installation neuve ou modifiée, afin d’en valider la conformité. Ils doivent ensuite être réalisés périodiquement, selon la nature des locaux et les exigences réglementaires, en général tous les un à trois ans. Enfin, une vérification peut être exigée à la suite d’une mise en demeure de l’inspection du travail, notamment après un signalement ou un accident.

Qui réalise ces vérifications ?

Les vérifications doivent être confiées :

  • soit à un organisme accrédité (comme le prévoit la réglementation),
  • soit à une personne compétente interne à l’entreprise, à condition qu’elle réponde à des critères stricts d’indépendance et de qualification.

Dans tous les cas, les résultats doivent être formalisés. L’employeur doit tenir à jour un registre des vérifications, auquel sont annexés les rapports complets, les dates de contrôle et les mesures correctives mises en œuvre si nécessaire.

Références réglementaires :
- Code du travail – articles R. 4226-1 à R. 4226-21 : obligations de vérification et d’entretien des installations électriques
- Décret n° 2010-1016 du 30 août 2010 : vérifications périodiques des équipements et installations techniques
- Arrêté du 26 décembre 2011 : modalités pratiques des contrôles (périodicité, critères, organismes agréés)

Intervenir en sécurité : les grands principes de prévention

Une installation conforme ne suffit pas. Dès qu’une opération est programmée, qu’il s’agisse de maintenance, de contrôle, ou même d’un simple remplacement de pièce, l’intervention doit être préparée, encadrée et sécurisée. Le Code du travail impose une règle de base : tout doit être fait pour supprimer le risque électrique, ou à défaut, le réduire autant que possible.


Travailler hors tension : une priorité absolue

L’article R. 4544-4 du Code du travail est sans équivoque : les opérations sur ou à proximité des installations doivent être effectuées hors tension, chaque fois que cela est techniquement réalisable. Travailler hors tension permet d'éliminer totalement le risque d’électrisation. C’est la seule configuration réellement sûre.


Pour garantir l’absence de tension, il est obligatoire de suivre une procédure rigoureuse, appelée consignation, détaillée dans la norme NF C 18-510. Cette procédure comprend plusieurs étapes incontournables :

  • couper l’alimentation,
  • condamner les dispositifs de mise sous tension,
  • identifier précisément la zone de travail,
  • vérifier l’absence de tension,
  • mettre à la terre et en court-circuit si nécessaire.

Aucune de ces étapes ne peut être ignorée ou réalisée partiellement.


Que faire si la consignation est impossible ?

Certaines situations empêchent de couper totalement l’alimentation : par exemple, lors d’opérations sur des installations critiques qui ne peuvent être arrêtées (alarmes, équipements médicaux, systèmes de sécurité…). Dans ces cas exceptionnels, on parle de travail sous tension ou au voisinage de pièces nues sous tension.


Dans ce contexte, des mesures de protection complémentaires doivent impérativement être mises en place : éloignement physique, barrières ou protecteurs isolants, écrans souples, surveillance par une personne habilitée, équipement de protection renforcé… L’objectif est de limiter au maximum l’exposition au risque, même lorsque celui-ci ne peut pas être éliminé.

Références :
- Code du travail – Article R. 4544-4 : priorité au travail hors tension
- Norme NF C 18-510 : procédure de consignation
- Norme NF C 18-550 : interventions sur véhicules et engins électriques

Rôle central de l’habilitation électrique dans la prévention

Aucune intervention présentant un risque électrique ne peut être réalisée sans que la personne concernée ne soit habilitée. L’habilitation électrique atteste que le salarié a reçu une formation adaptée, qu’il a été évalué, et qu’il a été autorisé par son employeur à effectuer certaines tâches en toute sécurité.


Une obligation réglementaire encadrée

Le Code du travail, via les articles R. 4544-9 à R. 4544-11, impose à l’employeur de délivrer une habilitation à tout salarié réalisant ou encadrant des opérations électriques. Cette habilitation repose sur trois piliers :

  • une formation préalable, théorique et pratique, adaptée aux tâches confiées,
  • une évaluation des compétences et du comportement face au risque,
  • une décision formelle de l’employeur, qui reste seul habilité à délivrer ou retirer l’habilitation.

La norme NF C 18-510 définit les symboles d’habilitation (B0, H1V, BR, etc.) en fonction du type d’intervention, du domaine de tension et du niveau de responsabilité.


Habiliter ne veut pas dire former une fois pour toutes

L’habilitation n’est ni un diplôme, ni une certification à vie. Elle doit être réévaluée régulièrement (en général tous les trois ans) ou dès qu’un changement d’activité, de poste ou de procédure le justifie. L’employeur doit s’assurer que les connaissances et les comportements sont toujours à jour.


Il peut retirer l’habilitation à tout moment, notamment en cas de manquement aux règles de sécurité ou si le salarié ne remplit plus les conditions initiales.


Une démarche qui engage l’entreprise

Délivrer une habilitation engage la responsabilité de l’employeur. Il doit :

  • mettre en place une traçabilité des formations et des décisions,
  • adapter les formations aux postes et aux risques réels,
  • fournir les consignes écrites, les EPI et les moyens nécessaires à une intervention sécurisée.

Cela implique aussi de ne jamais confier une opération électrique à un salarié non habilité, même ponctuellement.

À retenir sur la formation au risque électrique :

Toute personne exposée à un risque électrique doit être formée avant d’être habilitée. Cette formation, obligatoire selon les articles L. 4121-1 à L. 4121-5 du Code du travail, combine théorie et pratique pour développer une véritable culture de sécurité. Elle permet d’apprendre à repérer les dangers, adopter les bons gestes, et réagir en cas d’incident.


Un recyclage est recommandé tous les trois ans, ou dès qu’un changement de poste ou de matériel l’impose. L’employeur est responsable du suivi et de la traçabilité de ces formations.


Signalisation et balisage : rendre le danger visible

Le risque électrique est souvent invisible. C’est précisément ce qui le rend si dangereux. Une pièce peut être sous tension sans aucun signe extérieur. Pour éviter toute exposition accidentelle, la réglementation impose de matérialiser les zones à risque, de façon claire, visible et impossible à ignorer.


Délimiter les zones dangereuses

Tout local ou emplacement présentant un risque électrique doit être délimité physiquement (par une barrière, un ruban, un écran) et signalé par un panneau d’avertissement réglementaire. Cette signalisation doit respecter les normes en vigueur, notamment celles relatives aux signaux de sécurité visuelle.


Lorsqu’une intervention nécessite l’ouverture d’un coffret ou d’une armoire, un balisage temporaire doit être mis en place. Il doit empêcher tout accès involontaire, même bref, à la zone de danger.


Anticiper les situations à risque

Au-delà de la signalisation réglementaire, des consignes simples doivent être diffusées et rappelées :

  • ne jamais bricoler une prise abîmée,
  • ne jamais tirer sur un câble pour débrancher un appareil,
  • ne jamais toucher une prise ou un fil avec les mains mouillées.

Ces règles peuvent sembler évidentes, mais de nombreux accidents surviennent justement parce qu’elles ne sont pas systématiquement respectées — ou parce qu’elles n’ont jamais été expliquées.

Chiffre :
Environ 2 300 accidents d’origine électrique sont recensés chaque année en milieu professionnel en France. Parmi eux, 51 % concernent des salariés non électriciens, souvent exposés lors d’opérations simples ou banales. Ce chiffre rappelle l’importance de diffuser des consignes claires à l’ensemble des équipes, quel que soit leur métier.

Adapter la signalisation au contexte

Un chantier, un atelier, une cuisine professionnelle ou une salle informatique n’impliquent pas les mêmes niveaux de risque, ni les mêmes contraintes. La signalisation doit être proportionnée au danger réel, et visible en toutes circonstances : éclairage, hauteur de vue, obstacles… Rien ne doit empêcher un salarié d’être alerté.


Équipements de protection individuelle : en dernier recours

Dans la prévention du risque électrique, les équipements de protection individuelle (EPI) ne sont jamais le premier réflexe. Ils n’interviennent qu’en complément, lorsque les autres mesures de prévention, élimination du risque, consignation, balisage, isolement, ne suffisent pas.


Pour aller plus loin : quels EPI utiliser, comment les choisir, les entretenir ?


Responsabilités de l’employeur : prévention, suivi, sanctions

Dans le domaine du risque électrique, les responsabilités sont clairement définies. C’est l’employeur qui porte la responsabilité légale de la sécurité de ses salariés, y compris lorsqu’il délègue certaines tâches à des encadrants ou à des prestataires. Il lui revient de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour prévenir le risque électrique, informer, former et protéger.


Ce que l’employeur doit mettre en place

Les textes sont clairs : l’employeur doit procéder à une évaluation des risques professionnels, incluant les risques électriques, et mettre en œuvre les moyens de prévention adaptés. Cela implique :

  • une conception sûre des installations,
  • des vérifications périodiques documentées,
  • la formation et l’habilitation des personnels concernés,
  • la mise à disposition d’EPI adaptés quand cela est nécessaire,
  • des consignes claires et accessibles à tous,
  • un suivi rigoureux des compétences, habilitations et équipements.

L’absence de l’un de ces éléments engage sa responsabilité, notamment en cas d’accident.


Le rôle des autres acteurs

La prévention ne s’arrête pas à l’employeur. Chaque intervenant a un rôle à jouer, selon sa fonction :

  • Le chargé de travaux veille à la bonne préparation du chantier et à l’application des mesures de sécurité.
  • Le chargé d’intervention ou exécutant reste responsable de ses gestes, dans le cadre des instructions reçues.
  • Le référent sécurité (le cas échéant) accompagne la mise en conformité des pratiques.

Mais dans tous les cas, c’est l’employeur qui est juridiquement responsable.

À retenir :
L’évaluation des risques, la formation, l’habilitation et la traçabilité sont des obligations légales. Leur absence peut engager la responsabilité de l’employeur, même si l’accident semble résulter d’une erreur individuelle.

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