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Installations électriques : quels salariés doivent être habilités ?

Travaux de maintenance, câblage, nettoyage, rénovation… Les interventions sur ou à proximité d’installations électriques sont fréquentes en entreprise. Pourtant, elles ne sont jamais anodines. En cas de contact avec une pièce sous tension, les conséquences peuvent être immédiates, graves, voire mortelles.


C’est pour éviter ces accidents qu’existe l’habilitation électrique. Elle ne s’adresse pas uniquement aux électriciens, mais à toute personne exposée, même indirectement, à un risque d’origine électrique. Et c’est là que les erreurs commencent : trop d’entreprises ignorent encore qui doit réellement être habilité, à quel moment, et sous quelle forme.


Alors, quels sont les profils concernés dans une entreprise ? Comment distinguer une simple sensibilisation d’une obligation d’habilitation ? À partir de quand faut-il former et habiliter un salarié ?

On fait le point.

Ce que dit la loi sur l’habilitation électrique

Travailler sur ou près d’une installation électrique sans habilitation est interdit par la loi.

C’est l’article R. 4544-9 du Code du travail qui fixe cette règle.

« Les opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage ne peuvent être effectuées que par des travailleurs habilités. »
— Article R. 4544-9 du Code du travail

Autrement dit, toute intervention exposant à un risque électrique (même sans contact direct) impose une habilitation adaptée. Et cette habilitation va bien au-delà d’une simple autorisation orale : elle doit respecter un processus formel, encadré par la norme NF C 18-510.


Ce que l’employeur doit mettre en place

La réglementation impose à l’employeur de :

  • Analyser les postes exposés au risque électrique dans son entreprise
  • Faire former les salariés concernés à la sécurité électrique
  • Habiliter formellement les personnes aptes, après évaluation
  • Remettre un titre d’habilitation écrit et un carnet de prescriptions

En cas d’accident, la responsabilité de l’employeur est engagée s’il n’a pas respecté ces étapes. L’habilitation n’est pas un simple document : c’est une démarche complète de prévention, prévue par le droit du travail.


Travaux à risque électrique : qui doit être habilité dans votre entreprise ?

Toute personne exposée à un risque électrique, même indirectement, doit être habilitée.

Ce n’est pas uniquement l’affaire des électriciens. La réglementation s’applique à tous les salariés, ou intervenants extérieurs, qui travaillent sur ou à proximité d’une installation électrique, qu’ils manipulent du matériel sous tension ou non.


Des profils très variés peuvent être concernés

Selon l’INRS et la norme NF C 18-510, les catégories de personnel à habiliter sont nombreuses. Voici quelques exemples concrets :

  • Électriciens et techniciens de maintenance : ils interviennent directement sur les circuits, coffrets, câbles, armoires, prises…

  • Plombiers, chauffagistes, agents de maintenance multitechnique : bien qu’ils ne soient pas spécialistes du courant, leurs opérations s’effectuent souvent à proximité de zones sous tension.

  • Agents de nettoyage, peintres, déménageurs, maçons : ils peuvent accéder à des locaux ou zones à risque électrique (locaux techniques, faux plafonds, armoires ouvertes…).

  • Chefs de chantier, conducteurs de travaux, coordinateurs de sécurité : même sans intervenir physiquement, leur mission implique de superviser ou encadrer des opérations potentiellement à risque.

  • Intérimaires, apprentis, stagiaires ou indépendants : dès lors qu’ils réalisent une tâche exposée à un danger électrique, ils doivent être habilités dans les mêmes conditions que les salariés.

Certaines situations de travail sont trompeuses : remplacer une lampe, réarmer un disjoncteur ou raccorder un convecteur sont autant d’exemples de tâches nécessitant une habilitation adaptée.


Les opérations non électriques sont aussi concernées

Le Code du travail et la norme précisent que même une opération “non électrique” (peinture, désherbage, nettoyage…) peut exiger une habilitation si elle s’effectue dans un environnement électrique à risque.


« Les opérations d’ordre non électrique réalisées dans l’environnement d’un ouvrage ou d’une installation électrique (nettoyage, peinture, désherbage…) doivent être prises en compte dans l’analyse des risques, et peuvent nécessiter une habilitation selon le contexte. »
— INRS, Dossier habilitation électrique

La nature de l’opération n’est donc pas le seul critère : le contexte d’intervention compte tout autant.

À retenir :
Il n’existe aucune liste officielle des métiers concernés par l’habilitation électrique. Ce n’est pas le poste qui compte, mais l’exposition réelle au risque.

L’obligation d’habilitation dépend de la nature des opérations, de l’environnement électrique, et du contexte d’intervention. C’est à l’employeur de réaliser une analyse précise des situations de travail pour déterminer les besoins, conformément à la norme NF C 18-510.

Symboles d’habilitation : comprendre les niveaux

Chaque habilitation électrique est codée par un symbole qui indique ce que le travailleur est autorisé à faire et dans quel environnement.


Ces symboles sont définis par la norme NF C 18-510. Ils combinent lettres et chiffres pour décrire précisément le domaine de tension, le type d’opération, et le niveau de responsabilité.


Comment fonctionne le système de symboles ?

Le symbole est composé de lettres et de chiffres.

La première lettre précise le domaine de tension: B pour basse tension (BT et TBT), H pour haute tension (HT).


Vient ensuite un chiffre ou une lettre définissant le rôle ou le type d’intervention. Par exemple, 1 correspond à un exécutant, 2 à un chargé de travaux, S à une intervention élémentaire, R à une intervention générale.


Enfin, une lettre complémentaire peut préciser le contexte d’intervention, comme V pour le voisinage ou T pour les travaux sous tension.

Vous trouverez une explication détaillée des symboles dans notre article dédié : Quelles sont les différentes habilitations électriques ?

Une habilitation ajustée à chaque situation de travail

« Le choix du symbole d’habilitation doit être réalisé sur la base d’une analyse préalable des situations de travail réelles, tenant compte du domaine de tension, de la nature des opérations et du rôle confié au salarié. »
— NF C 18-510, Guide d’application, article 4.2.2

Le symbole d’habilitation doit être défini en fonction des tâches confiées, du domaine de tension et du rôle du salarié. La norme NF C 18-510 impose que cette évaluation soit réalisée avant la formation, à partir des situations de travail réelles.


C’est à l’employeur de fixer le périmètre d’intervention et de choisir le symbole adapté, en lien avec l’organisme de formation.


Un technicien, un chargé de travaux ou un encadrant n’auront pas la même habilitation, même sur une même installation.

Un salarié peut cumuler plusieurs habilitations

Un même salarié peut être habilité pour plusieurs types d’opérations, sur différents niveaux de tension, à condition d’avoir été formé, évalué et désigné pour chacune.

Par exemple, un technicien peut recevoir une habilitation B2 BR BC s’il est amené à effectuer des travaux électriques, des dépannages et des consignations.

Ce cumul est encadré par la norme NF C 18-510, qui exige que chaque symbole soit justifié par les missions du salarié et validé par une formation adaptée.

Conditions pour habiliter un salarié

L’habilitation électrique ne s’obtient pas automatiquement à l’issue d’une formation.
Elle repose sur un processus structuré, encadré par le Code du travail et la norme NF C 18-510, et implique plusieurs étapes précises avant, pendant et après la formation.


Un processus en 3 étapes principales


1. Avant la formation : l’analyse de l’activité réelle


L’employeur doit d’abord identifier les postes et situations de travail exposés à un risque électrique.


« La définition du besoin en habilitation repose sur l’analyse des tâches confiées et des risques associés. Cette analyse conditionne le choix du type d’habilitation. »
— INRS, ED 6127, page 4

Cela implique d’évaluer :

  • le type d’opérations réalisées (électriques ou non),
  • le niveau de tension des installations,
  • le rôle du salarié (exécutant, encadrant, chargé de travaux…),
  • les conditions d’intervention : en présence de tension, au voisinage, sous tension…

Cette étape est déterminante. Elle permet de définir le symbole d’habilitation visé et d’orienter la formation vers les modules adaptés.


2. Pendant la formation : acquisition des savoirs et évaluation


Le salarié suit une formation théorique et pratique adaptée au symbole ciblé.
Cette formation est obligatoire, quel que soit le niveau d’habilitation envisagé. Elle peut être réalisée :

  • en présentiel,
  • en FOAD (formation ouverte à distance) pour la partie théorique,
  • ou en format mixte (distanciel + pratique en centre).

À la fin du parcours, le formateur remet un avis formel à l’employeur, précisant si les compétences attendues sont acquises. Cet avis peut recommander une révision du symbole, une formation complémentaire ou une restriction du périmètre d’intervention.


3. Après la formation : décision de l’employeur et formalisation


La décision d’habilitation appartient uniquement à l’employeur, même si le salarié a validé sa formation.


L’employeur doit alors :

  • rédiger un titre d’habilitation conforme à la norme NF C 18-510,
  • remettre au salarié un carnet de prescriptions,
  • fournir les équipements de protection individuelle nécessaires,
  • consigner l’habilitation dans un registre interne.

La durée de validité est fixée par l’employeur, mais un recyclage est recommandé tous les 3 ans (voir notre article sur la durée de validité).

Retrouvez la procédure complète dans notre article : Qui délivre l’habilitation électrique ?

Formation à l’habilitation électrique : comment s’y retrouver

On l’a vu : une formation préalable est indispensable avant toute habilitation électrique. Mais toutes les formations ne répondent pas aux mêmes besoins. Selon le type d’opérations, le niveau de tension ou les responsabilités du salarié, le parcours à suivre varie. Modalités, niveaux, critères de choix… Voici ce qu’il faut avoir en tête avant de former vos équipes.


Se former auprès d’un organisme compétent

Légalement, tout organisme de formation peut proposer des formations à l’habilitation électrique, à condition de respecter les exigences de la norme NF C 18-510.

Cependant, dans les faits, il est vivement recommandé de choisir un prestataire :

  • qui propose des formateurs expérimentés dans le domaine électrique,
  • qui utilise du matériel conforme pour les mises en situation,
  • et qui délivre des avis clairs et documentés à l’issue de la formation.

Sur oùFormer, toutes les formations proposées répondent à ces critères et peuvent être filtrées par niveau d’habilitation, domaine de tension ou modalité (présentiel, distanciel ou intra-entreprise).



Choisir le bon module selon le symbole visé

Il existe différents parcours de formation selon le symbole d’habilitation visé.

 

Objectif Exemple de symbole Type de formation
Travailler sans risque dans un local électrique sans intervenir sur l’installation B0 / H0 Sensibilisation au risque électrique
Remplacer un fusible, une ampoule… BS Intervention élémentaire
Réaliser une maintenance ou un dépannage BR Intervention générale
Réaliser des travaux ou des consignations B1 / B2 / BC / H1 / H2 Travaux hors ou sous tension, consignation
Accéder à une zone proche d’une installation sous tension B1V / H1V Formation spécifique au voisinage

Le formateur adapte toujours son programme aux situations concrètes de travail identifiées en amont par l’employeur.


Modalités : en présentiel, à distance ou sur site

La formation peut se dérouler :

  • en présentiel inter-entreprises, dans un centre agréé,
  • en intra-entreprise, directement sur site,
  • ou selon un format hybride avec théorie en e-learning et pratique encadrée.

Certains organismes proposent aussi des formations sur-mesure, notamment pour les profils mixtes (ex. : technicien devant être habilité BR + BC).

Ce qu’il faut retenir


Il n’y a pas de formation « générique » à l’habilitation électrique.


Le choix du module dépend du symbole ciblé, du poste occupé, et des risques identifiés. Le rôle du formateur est d’accompagner l’entreprise dans ce choix pour garantir une formation adaptée, utile et conforme.

Article rédigé par Audrey Cartier
Rédactrice spécialisée en formation professionnelle et réglementaire pour oùFormer.
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