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Chaque déplacement d’un élu CSE entraîne des frais : transport, repas, parfois hébergement. Mais qui règle la facture ? Si la loi encadre strictement la prise en charge par l’employeur lors des réunions obligatoires ou des formations, d’autres situations relèvent du budget du comité. Le remboursement des frais de déplacement des élus CSE n’est donc pas qu’une question de logistique : c’est une ligne de partage entre droit du travail, bonne gestion comptable et protection des élus.
Exercer un mandat d’élu au CSE ne doit jamais entraîner une perte financière. La loi protège explicitement les représentants du personnel afin que leurs missions ne se traduisent ni par une baisse de salaire, ni par des frais laissés à leur charge.
Les heures de délégation ainsi que le temps passé aux réunions obligatoires du CSE sont assimilés à du temps de travail effectif (article L.2315-10 du Code du travail).
Cela signifie que l’élu conserve :
En pratique, même lorsqu’un élu utilise ses heures de délégation en dehors de son temps de travail, il doit percevoir la rémunération correspondante comme si ces heures avaient été effectuées dans son horaire normal.
Autrement dit, participer à une réunion convoquée par l’employeur ou utiliser son crédit d’heures de délégation ne peut pas avoir d’impact négatif sur la fiche de paie.
Tout manquement de l’employeur à cette obligation constitue une discrimination syndicale ou représentative, sanctionnée par l’article L.2141-5 du Code du travail.
Dans ce cas, l’élu peut :
Cette garantie figure au cœur des droits des représentants du personnel et participe à l’équilibre entre salariés et employeur dans le dialogue social.
Bon à savoir
La Cour de cassation a rappelé à plusieurs reprises que les élus ne doivent subir aucune perte de rémunération liée à l’exercice de leur mandat CSE (Cass. soc., 22 mai 2002, n°99-43990).
En plus du maintien de salaire, l’exercice du mandat CSE ne doit entraîner aucune dépense personnelle pour les élus lorsqu’ils sont convoqués à des réunions ou formations obligatoires. Dans ces cas précis, c’est à l’employeur d’assumer l’intégralité des frais engagés.
Lorsqu’un élu doit se déplacer, l’employeur doit prendre en charge :
Ces remboursements doivent correspondre aux dépenses réellement engagées, et être justifiés par une note de frais accompagnée des justificatifs (billets, tickets de péage, factures de carburant).
Barème kilométrique URSSAF
Lorsqu’un élu utilise son véhicule personnel, le remboursement s’appuie sur le barème kilométrique publié chaque année par l’URSSAF. Ce barème prend en compte :
Il couvre non seulement le carburant, mais aussi l’entretien, l’assurance et l’usure du véhicule.
Si la réunion ou la formation obligatoire impose un déplacement lointain ou plusieurs jours consécutifs, l’employeur doit également prendre en charge :
Ces frais doivent rester raisonnables : la jurisprudence exclut les excès (restaurants gastronomiques, hôtels de luxe) lorsqu’ils ne sont pas justifiés par la mission (Cass. soc., 15 juin 1994, n°92-14985).
La prise en charge obligatoire s’applique notamment pour :
Les représentants du personnel ont également la possibilité d’accompagner un salarié convoqué à un entretien préalable à une sanction disciplinaire ou à un licenciement.
Dans ce cas :
Bon à savoir
La Cour de cassation a confirmé à plusieurs reprises cette obligation de remboursement, rappelant qu’imputer ces frais sur le budget de fonctionnement du CSE est illégal (Cass. soc., 15 mai 2001, n°99-10127).
Le refus de prise en charge de ces frais constitue un délit d’entrave au fonctionnement régulier du CSE (article L.2317-1 du Code du travail ; Cass. crim., 22 novembre 2005, n°04-87451).
Tous les frais liés au mandat ne sont pas automatiquement à la charge de l’employeur. Certaines dépenses doivent être imputées sur le budget de fonctionnement du CSE, voire sur le budget des activités sociales et culturelles (ASC), selon leur objet.
Les rencontres organisées entre élus, en amont des réunions obligatoires, ne sont pas considérées comme des obligations légales. Les frais de déplacement liés à ces réunions internes doivent donc être pris en charge par le CSE sur son budget de fonctionnement.
Contrairement à l’ancien régime du CHSCT (article L.4614-9 abrogé), le Code du travail ne prévoit plus la prise en charge par l’employeur des frais liés aux enquêtes ou inspections menées par les élus.
Ces frais (transport, repas, hébergement) sont désormais à la charge du CSE, qui doit les imputer sur son budget de fonctionnement.
Lorsque les commissions du CSE (CSSCT, commission économique, égalité professionnelle, etc.) se réunissent sans convocation officielle de l’employeur, les frais générés sont financés par le CSE via son budget de fonctionnement.
Tous les déplacements des élus ne relèvent pas du fonctionnement du CSE. Lorsqu’ils concernent l’organisation ou la gestion des activités sociales et culturelles (ASC), ils doivent être imputés sur le budget ASC.
Exemples :
Dans ces cas, l’employeur n’a aucune obligation de remboursement. Les frais doivent être comptabilisés au titre des ASC.
Pour garantir la transparence et la bonne gestion :
Pour bien distinguer les frais pris en charge par l’employeur de ceux imputés sur le budget du CSE, rien de tel que des exemples concrets.
Un élu doit se rendre à une réunion convoquée par l’employeur dans une autre ville.
Une formation obligatoire en santé, sécurité et conditions de travail se déroule à 200 km du siège de l’entreprise.
Les membres du CSE organisent une rencontre interne pour préparer la prochaine plénière.
Pour être remboursés, les élus doivent remplir une note de frais indiquant :
Sans justificatif, l’employeur ou le CSE peut refuser le remboursement.
Deux modalités peuvent être utilisées :
Le temps consacré aux déplacements des élus du CSE est un sujet central car il impacte directement la rémunération et le crédit d’heures de délégation. La jurisprudence a précisé les règles applicables pour éviter toute perte de droits.
Lorsqu’un élu se rend à une réunion CSE convoquée par l’employeur pendant ses horaires de travail habituels, ce temps est assimilé à du temps de travail effectif (article L.2315-10 du Code du travail).
Conséquence : l’élu doit être rémunéré comme s’il avait travaillé, et ce temps ne peut pas être déduit de son crédit d’heures de délégation.
La situation diffère lorsque le déplacement s’effectue hors des horaires habituels du salarié.
Exemple : un élu met habituellement 30 minutes pour rejoindre son lieu de travail. S’il doit parcourir 1h30 pour se rendre à une réunion convoquée par l’employeur, l’heure supplémentaire doit être rémunérée.
Cette règle a été confirmée par la Cour de cassation (Cass. soc., 18 mai 2011, n°09-70.878).
Il est fondamental de rappeler que le temps de trajet pour se rendre à une réunion ou une formation obligatoire ne doit pas être déduit du crédit d’heures de délégation.
Les heures de délégation servent uniquement aux activités initiées par l’élu (préparation de réunions, consultation des salariés, échanges internes), et non aux déplacements imposés par l’employeur ou par la loi.
À retenir
Un élu convoqué à une réunion obligatoire bénéficie d’un double droit :
La gestion des frais de déplacement des élus peut rapidement devenir source de litiges si elle n’est pas encadrée. Pour garantir transparence et conformité, il est indispensable de formaliser des règles claires.
Le règlement intérieur du CSE est l’outil de référence pour encadrer la prise en charge des frais. Il peut préciser :
Un règlement clair limite les contestations et sécurise juridiquement les remboursements.
Toute dépense imputée sur le budget de fonctionnement ou ASC doit être validée par un vote en réunion plénière. Cette validation collective protège le trésorier et renforce la légitimité des remboursements en cas de contrôle.
Le trésorier du CSE est responsable de la tenue des comptes. Il doit veiller à ce que :
Transparence des comptes du CSE
Depuis la loi sur la transparence des comptes des CSE, des obligations renforcées s’appliquent en fonction du niveau de ressources :
Cela inclut naturellement la bonne imputation et justification des remboursements de frais.
Malgré des obligations claires, certains employeurs refusent encore de rembourser les frais de déplacement liés au mandat CSE. Dans ce cas, plusieurs recours sont possibles pour les élus.
Refuser de rembourser des frais liés à une réunion ou une formation obligatoire constitue un délit d’entrave au fonctionnement du CSE.
En cas de refus injustifié de remboursement, plusieurs recours sont à la disposition des représentants du personnel :
La jurisprudence confirme régulièrement la protection des élus :
Pour mieux visualiser qui doit prendre en charge quels frais, voici un tableau synthétique. Il distingue les situations où l’employeur est tenu de rembourser, celles qui relèvent du budget de fonctionnement du CSE, et celles imputées au budget ASC.
Situation | Qui paie ? | Frais concernés | Référence |
---|---|---|---|
Réunions périodiques obligatoires | Employeur | Transport, repas, hébergement | Art. L2315-27 et L2315-28 CT |
Réunions extraordinaires (employeur ou majorité élus) | Employeur | Transport, repas, hébergement | Cass. soc., 22 mai 2002 |
Formations obligatoires (SSCT, économique) | Employeur | Transport, repas, hébergement | Art. L2315-18 et L2315-63 CT |
Assistance à un salarié convoqué | Employeur | Transport, repas, hébergement si nécessaire | Cass. soc., 15 mai 2001 |
Réunions préparatoires entre élus | CSE (budget fonctionnement) | Transport, repas | Cass. soc., 21 juillet 1993 |
Enquêtes et inspections menées par les élus | CSE (budget fonctionnement) | Transport, repas, hébergement | Suppression ancien art. L4614-9 CT |
Commissions internes (CSSCT, économique…) | CSE (budget fonctionnement) | Transport, repas | Cass. soc., 17 oct. 2018 |
Activités sociales et culturelles (ASC) | CSE (budget ASC) | Repérages, visites prestataires, accompagnement salariés | Code du travail – budget ASC |
Temps de trajet pendant heures de travail | Rémunéré comme temps de travail effectif | Sans imputation sur les heures de délégation | Art. L2315-10 CT |
Temps de trajet en dehors des heures habituelles | Rémunération de la partie excédant le trajet domicile-travail | Reconnu comme temps de travail effectif | Cass. soc., 18 mai 2011 |
Exercer un mandat au CSE ne doit jamais pénaliser financièrement les élus ni réduire leur rémunération. La règle est claire :
Pour prévenir les litiges, la transparence reste la meilleure garantie : notes de frais détaillées, validation en réunion plénière et plafonds inscrits dans le règlement intérieur. En cas de refus de remboursement, la loi est claire : un tel comportement peut être assimilé à un délit d’entrave, passible de sanctions.
La formation des élus à la gestion des frais et à leurs droits constitue un atout majeur pour sécuriser le fonctionnement du CSE et éviter des erreurs coûteuses.
Pour aller plus loin
Retrouvez toutes les étapes des élections du CSE et approfondissez vos connaissances sur le calcul du nombre d’élus CSE selon la taille de l’entreprise.
Parce que les situations peuvent être variées et parfois sources de confusion, nous avons rassemblé ici les questions les plus fréquentes posées par les élus CSE. Qui rembourse quoi ? Comment appliquer le barème kilométrique URSSAF ? Le temps de trajet est-il payé ? Voici des réponses claires et documentées pour sécuriser vos pratiques et éviter les litiges.
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