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Règles pour la convocation d’une réunion CSE

Avant chaque séance du CSE, tout commence par une convocation. Date, heure, lieu, mais aussi ordre du jour : ces éléments posent le cadre et permettent aux élus d'arriver préparés. Respecter les règles de convocation d'une réunion CSE n'est pas qu'une contrainte juridique, c'est aussi la garantie d'échanges utiles et de décisions solides. Voyons ce que la loi impose et les bonnes pratiques à retenir pour éviter les contestations.


Convocation d'une réunion CSE : qui en a la charge et à quel rythme

La tenue d'une réunion CSE répond à des règles précises. La loi détermine à la fois l'autorité chargée de l'organiser et la fréquence minimale des rencontres, qui varie selon la taille de l'entreprise.


Président du CSE : rôle de l'employeur ou son représentant

L'employeur préside de droit le comité social et économique. C'est donc à lui qu'il revient de convoquer les élus. Cette tâche peut être confiée à un représentant disposant d'une délégation formelle, comme un directeur des ressources humaines ou un responsable de site, mais la responsabilité légale demeure entre les mains de l'employeur.


Périodicité minimale dans les entreprises de 50 salariés et plus

La loi fixe une fréquence minimale de réunions, qui dépend directement de l'effectif :

  • De 50 à 299 salariés : réunion du CSE au moins tous les deux mois (article L2315-28 du Code du travail) ;
  • À partir de 300 salariés : réunion du CSE au moins tous les mois (article L2315-28 du Code du travail).


Spécificités dans les entreprises de moins de 50 salariés

Dans les structures de petite taille, les modalités diffèrent. L'employeur doit assurer un échange régulier avec les élus :

  • Réception mensuelle obligatoire des membres de la délégation du personnel (article L2315-21 du Code du travail) ;
  • Les élus peuvent transmettre une note écrite au moins deux jours ouvrables avant la rencontre (article L2315-22) ;
  • L'employeur doit répondre par écrit dans un délai de six jours ouvrables (article L2315-22) ;
  • Un registre spécial conserve ces demandes et réponses, accessible aux salariés, à l'inspection du travail et aux agents des services de prévention (article L2315-22).


Convocation et ordre du jour : que mettre et quand les envoyer ?

Deux notions complémentaires structurent la séance : la convocation, qui appelle le comité à se réunir, et l'ordre du jour, qui en fixe les sujets.


Rôle de la convocation

La convocation correspond à l'acte par lequel le président du CSE appelle les membres du comité à se réunir. Le Code du travail n'impose aucun formalisme de présentation. Elle précise toutefois les éléments pratiques indispensables : la date, l'heure et le lieu de la séance, et est généralement transmise en même temps que l'ordre du jour.


Co-élaboration de l'ordre du jour

L'ordre du jour est arrêté conjointement par le président et le secrétaire du CSE (article L2315-29 du Code du travail). Certaines questions doivent y figurer de plein droit : il s'agit notamment des consultations obligatoires prévues par le Code du travail, par exemple en matière de politique sociale, de santé, de sécurité ou de conditions de travail.


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Délai légal de communication de l'ordre du jour

Le Code du travail impose des délais stricts pour garantir l'information des élus :

  • CSE d'établissement ou d'entreprise : l'ordre du jour doit être transmis au moins trois jours avant la réunion aux membres du comité, à l'inspection du travail et au service de prévention de la Sécurité sociale (article L2315-30 du Code du travail) ;
  • CSE central (CSEC) : le délai est porté à huit jours minimum avant la réunion (article L2316-17 du Code du travail).


Le non-respect de ces délais peut entraîner la remise en cause de la régularité des consultations et, dans certains cas, être assimilé à un délit d'entrave.


Contenu attendu de l'ordre du jour

Un ordre du jour doit rester précis pour permettre aux élus de préparer la réunion. Il comporte généralement :

  • Les points inscrits : sujets proposés par l'employeur et le secrétaire, ainsi que les questions de plein droit prévues par la loi ;
  • Les documents préparatoires : notes, bilans, projets ou évaluations qui serviront de base aux échanges, en particulier lorsqu'une consultation est prévue ;
  • Une estimation du temps nécessaire : même si ce n'est pas une obligation légale, indiquer un temps indicatif par point facilite la gestion de séance et évite les reports.


Ces bonnes pratiques renforcent la lisibilité de la convocation et permettent de sécuriser le déroulement des travaux du comité.


Mise à jour de dernière minute de l'ordre du jour

L'ordre du jour ne peut pas être modifié unilatéralement par l'employeur une fois arrêté. Toute ajout ou suppression d'un point doit être validé avec le secrétaire du CSE (article L2315-29 du Code du travail).


En pratique :

  • Un ajout tardif peut fragiliser la régularité de la réunion si les élus n'ont pas eu le temps d'analyser les documents nécessaires ;
  • Si la question relève d'une consultation obligatoire, un défaut d'information ou un délai trop court peut entraîner la nullité de la procédure ;
  • Pour sécuriser, il est préférable de reporter le point à la séance suivante ou d'organiser une réunion supplémentaire lorsque l'urgence le justifie.


Destinataires de la convocation et de l'ordre du jour

L'envoi de la convocation et de l'ordre du jour ne se limite pas aux élus titulaires. La loi prévoit d'autres destinataires, et certaines pratiques internes peuvent compléter ce dispositif.


Membres du CSE

La convocation et l'ordre du jour sont adressés à l'ensemble des membres du CSE, titulaires et suppléants. Seuls les titulaires siègent avec voix délibérative ; les suppléants participent uniquement lorsqu'ils remplacent un titulaire absent.


Autorités externes

L'ordre du jour doit être transmis, en plus des élus, à deux acteurs extérieurs :

  • L'inspection du travail : l'agent de contrôle compétent reçoit systématiquement l'ordre du jour afin de pouvoir assister à la réunion ou vérifier la régularité des consultations (article L2315-30 du Code du travail) ;
  • Le service prévention des organismes de sécurité sociale : généralement la Carsat ou la Cramif selon la région. Cette transmission leur permet de suivre les questions de santé et sécurité au travail.


Ces envois sont obligatoires et conditionnent la validité des réunions du CSE.


Invités de droit ou occasionnels

Au-delà des élus et des autorités externes, certaines personnes peuvent être conviées aux réunions du CSE :

  • Représentant syndical : dans les entreprises d'au moins 50 salariés, chaque organisation syndicale représentative peut désigner un représentant qui assiste de droit aux réunions du comité (article L2314-2 du Code du travail) ;
  • Médecin du travail / membre service SPST : ils assistent avec voix consultative aux réunions du CSE portant sur des points de santé, sécurité et conditions de travail (article L2314-3 du Code du travail) ; l'employeur leur communique le calendrier annuel de ces réunions et confirme par écrit au moins 15 jours avant chaque séance dédiée (article L2315-27).
  • Experts extérieurs : un expert-comptable ou un expert en santé-sécurité peut intervenir selon les cas de consultation prévus par la loi, notamment en matière économique ou de risques professionnels (articles L2315-78 et suivants).


Ces intervenants n'ont pas de voix délibérative mais leur rôle technique ou consultatif est essentiel pour éclairer les élus.


Réunions extraordinaires et cas d'urgence

En dehors des réunions programmées, il existe des situations où le CSE doit être convoqué rapidement. La loi prévoit plusieurs cas spécifiques, liés soit à l'initiative des élus, soit à la survenue d'événements graves.


À la demande de la majorité des membres

Lorsque la majorité des élus titulaires le souhaite, une réunion supplémentaire doit être convoquée (article L2315-28 du Code du travail). Les questions transmises avec la demande sont automatiquement inscrites à l'ordre du jour (article L2315-31 du Code du travail). L'employeur ne peut pas refuser cette réunion, sous peine de commettre un délit d'entrave.


Après accident ou événement grave

Une réunion extraordinaire doit être organisée à la suite d'un accident grave, d'un événement ayant porté atteinte ou risquant de porter atteinte à la santé publique ou à l'environnement (article L2315-27 du Code du travail).


Cette réunion permet :

  • d'analyser les circonstances de l'événement avec les élus ;
  • de déterminer les mesures immédiates à mettre en place ;
  • de planifier un suivi et, si nécessaire, d'engager une expertise.

Le même article prévoit également que deux représentants du personnel peuvent solliciter une séance spécifique sur des sujets liés à la santé, la sécurité ou les conditions de travail, ou qu'elle peut être imposée par l'inspecteur du travail.


Si carence de l'employeur

Lorsque l'employeur refuse ou néglige de convoquer le CSE alors qu'il y est tenu, les élus disposent d'un recours. À la demande d'au moins la moitié des membres titulaires, l'inspection du travail peut convoquer elle-même le comité, fixer l'ordre du jour et présider la réunion (article L2315-27 du Code du travail).


Ce mécanisme garantit la tenue des réunions même en cas de carence manifeste de l'employeur et préserve la continuité du dialogue social.



Formats et traçabilité : présentiel, visioconférence et preuves d'envoi

La loi autorise plusieurs modalités pour organiser les réunions du CSE. Qu'elles se déroulent en présentiel ou à distance, il est essentiel de respecter les règles encadrant l'organisation et de conserver la preuve des convocations.


Visioconférence

Les réunions du CSE peuvent être tenues en visioconférence, à condition qu'un accord entre l'employeur et les élus encadre les modalités techniques et pratiques (article L2315-4 du Code du travail).


À défaut d'accord, le recours à la visio est possible mais limité à trois réunions par année civile.


En pratique, l'employeur doit :

  • fournir un outil de connexion fiable et sécurisé ;
  • garantir l'identification des participants et leur participation effective ;
  • assurer la possibilité de voter à distance dans des conditions comparables à celles du présentiel.


Traçabilité des convocations

La convocation et l'ordre du jour doivent pouvoir être prouvés en cas de contestation. Pour cela, plusieurs moyens sont possibles :

  • Canal d'envoi : courrier recommandé avec accusé de réception, remise en main propre contre signature, e-mail professionnel avec confirmation de lecture ;
  • Horodatage : date et heure d'envoi ou de remise doivent être conservées pour démontrer le respect du délai légal ;
  • Conservation des pièces : copies des convocations, accusés et documents annexes doivent être archivées, afin de sécuriser la procédure en cas de litige.


Cette traçabilité protège à la fois l'employeur et les élus, et garantit la régularité des consultations.


Lien avec le procès-verbal

La convocation constitue le point de départ de la procédure de réunion. Pour assurer la régularité de l'ensemble, il est important de maintenir une cohérence entre :

  • La convocation et l'ordre du jour : ils fixent les thèmes qui seront abordés ;
  • La réunion elle-même : les débats doivent porter sur les points inscrits et les décisions prises dans ce cadre ;
  • Le procès-verbal : il retrace fidèlement les échanges et les résolutions adoptées, en lien direct avec l'ordre du jour communiqué.


Cette continuité entre convocation, réunion et procès-verbal permet de sécuriser les consultations du CSE et de limiter les risques de contestation.



Sanctions et risques en cas de manquements

La convocation du CSE doit suivre les règles prévues par le Code du travail. Un délai dépassé, une réunion non organisée ou une transmission incomplète peuvent entraîner des sanctions importantes pour l'employeur.


Délit d'entrave

Le défaut de convocation régulière du CSE peut être qualifié de délit d'entrave (article L2317-1 du Code du travail). Les cas les plus fréquents sont :

  • la non-tenue des réunions obligatoires ;
  • un ordre du jour communiqué trop tard ;
  • l'oubli d'informer l'inspection du travail ou la Carsat ;
  • le refus d'organiser une réunion réclamée par la majorité des élus.


L'infraction expose l'employeur à une amende pouvant atteindre 7 500 € pour une personne physique, et à des sanctions renforcées pour une personne morale. Au-delà de l'aspect pénal, une consultation irrégulière peut aussi être annulée par le juge, ce qui retarde ou bloque des projets importants (réorganisation, accords collectifs, plan de prévention, etc.).


Contentieux liés aux irrégularités de convocation

Un manquement aux règles de convocation peut être contesté devant le tribunal judiciaire, compétent en matière de relations collectives de travail. Deux situations se présentent :

  • En référé : le juge peut suspendre un projet de l'employeur (réorganisation, accord collectif, plan de sauvegarde de l'emploi) tant que la consultation n'a pas été menée correctement ;
  • Au fond : il peut constater la nullité d'une consultation et imposer la tenue d'une nouvelle réunion avec transmission complète des documents.


Ces décisions retardent les projets, génèrent des coûts supplémentaires et détériorent le dialogue social.



Bien préparer une convocation de CSE pose les bases d'une réunion utile et sécurisée. En respectant les délais, en soignant l'ordre du jour et en transmettant les bonnes informations, l'employeur réduit les risques de contestation et facilite le travail des élus. Les règles de convocation d'une réunion CSE sont à la fois une obligation légale et une condition pour maintenir un dialogue social clair et efficace.

FAQ sur la convocation à une réunion du CSE

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Réalisation :Definima
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