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Vous venez de franchir le cap de l’électrique. Félicitations. Et maintenant, une idée vous trotte dans la tête : installer votre borne IRVE vous-même. Moins cher, plus rapide, plus satisfaisant… sur le papier.
Mais attention : en matière de recharge, tout ne se bricole pas. La réglementation française encadre strictement les installations de bornes électriques, notamment selon leur puissance. Et dans bien des cas, poser sa borne sans passer par un professionnel peut vous coûter plus cher que prévu : refus d’assurance, pertes de garanties, ou non-conformité pure et simple.
Alors… peut-on vraiment installer une borne IRVE soi-même ? Oui, mais seulement dans certains cas très précis. On fait le point ici, clairement et sans tension.
Cet article a été rédigé en juin 2025. Les normes et obligations liées à l’installation des bornes IRVE peuvent évoluer : pensez toujours à vérifier les textes en vigueur ou à consulter un professionnel certifié avant de vous lancer.
Installer soi-même une borne de recharge est envisageable… uniquement si la puissance de recharge ne dépasse pas 3,7 kW en courant alternatif (AC). Ce seuil correspond généralement à une prise renforcée (type Green’Up ou équivalent) ou à une petite wallbox paramétrée en monophasé à faible intensité.
À cette puissance, la réglementation n’impose pas de recourir à un électricien certifié IRVE. Mais cela ne signifie pas que l’installation est libre de toute contrainte.
Même en auto-installation, la borne ou la prise doit obligatoirement respecter les exigences de la norme NF C 15-100, qui encadre toutes les installations électriques basse tension en France.
Voici les points à appliquer :
En théorie, un bon bricoleur peut appliquer ces règles. En pratique, cela demande une solide maîtrise de l’électricité résidentielle, des outils de mesure adaptés (pince ampèremétrique, telluromètre, testeur d’isolement…), et un strict respect des normes de sécurité.
Légalement, rien ne vous empêche d’installer vous-même une borne ≤ 3,7 kW. Mais certaines assurances habitation peuvent refuser de couvrir un sinistre électrique si l’installation n’a pas été déclarée, validée par un professionnel, ou si la norme NF C 15-100 n’est pas respectée.
Dès que la puissance de votre borne dépasse 3,7 kW, ce qui est le cas de la majorité des bornes murales actuelles (7,4 kW, 11 kW ou 22 kW), la réglementation française impose une installation par un professionnel qualifié IRVE. Ce n’est ni un conseil, ni une option : c’est une obligation inscrite dans un décret officiel.
L’arrêté du 27 octobre 2021, pris en application du décret n° 2021-546, impose le recours à un installateur certifié IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicule Électrique) pour toute borne dont la puissance est strictement supérieure à 3,7 kW.
Concrètement, cela concerne :
Le certificat IRVE est délivré après formation auprès d’un organisme habilité (comme AFNOR, Qualifelec, Consuel…). Il garantit que l’électricien connaît les normes, les dispositifs de sécurité spécifiques à la recharge, et les protocoles de communication avec le véhicule.
Installer une borne de plus de 3,7 kW ne se résume pas à tirer un câble et fixer un boîtier au mur. Ce type d’infrastructure exige une analyse complète de l’installation existante : puissance souscrite, type de raccordement, présence éventuelle d’un dispositif de délestage. Il faut également anticiper la gestion des surcharges électriques, installer des protections adaptées, et utiliser un matériel conforme aux normes IEC 61851 et IEC 62196, avec connecteur type 2 obligatoire.
Dans certains cas, la borne doit être intégrée à un système de pilotage énergétique, via une interface TIC, un module modbus ou une gestion dynamique de charge. Le paramétrage précis de l’équipement est lui aussi incontournable : intensité à calibrer, réglages du chargeur, sécurités contre la perte de terre ou les pics de tension.
Sans cette expertise technique, les risques sont bien réels : échauffements, coupures intempestives, dégradation prématurée du matériel… voire incendie.
En cas d’incident sur une borne mal installée ou non conforme :
C’est pourquoi aucun installateur sérieux ne posera une borne > 3,7 kW sans la qualification IRVE. Et aucun professionnel IRVE ne le fera sans respecter la norme NF C 15-100, les prescriptions du guide UTE C 15-722, et les exigences du fabricant.
Lorsqu’on installe une borne IRVE dans un environnement partagé, comme une copropriété, une entreprise, un commerce ou un établissement recevant du public, les règles changent. Il ne s’agit plus seulement de respecter la norme électrique : il faut aussi composer avec des contraintes légales, collectives et parfois urbanistiques.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi LOM, chaque résident dispose d’un “droit à la prise” : il peut demander à installer une borne sur sa place de parking privative, à ses frais, sans que l’assemblée générale ne puisse s’y opposer, sauf motif sérieux.
Mais ce droit implique une procédure stricte :
Dans la majorité des cas, si la borne est installée sans impact sur les parties communes et respecte la norme, l’installation peut être engagée. Mais l’intervention d’un professionnel certifié IRVE est obligatoire, même en monophasé.
Les installateurs IRVE habitués aux copropriétés peuvent vous accompagner dans le montage du dossier, la relation avec le syndic et la conformité du projet.
Pour les entreprises, commerces, établissements de santé, bâtiments publics ou privés à usage professionnel, la réglementation fixe des obligations supplémentaires selon le nombre de places de stationnement :
Ces obligations s’appliquent lors de constructions neuves, de rénovations lourdes ou dans le cadre de travaux de réaménagement des parkings.
Et comme pour tout environnement collectif, l’installation doit être réalisée par un professionnel IRVE, avec étude de puissance, conformité aux normes en vigueur, dispositifs de sécurité renforcés, et parfois pilotage intelligent (répartition de charge, délestage, contrôle d’accès).
Si vous envisagez d’installer vous-même une borne IRVE, même pour économiser sur la main-d'œuvre, vous risquez de passer à côté de plusieurs dispositifs d’aide financière non négligeables. Tous ces soutiens publics sont conditionnés à un seul critère incontournable : l’installation doit être réalisée par un professionnel IRVE.
Un crédit d’impôt est accordé pour l’installation d’une borne IRVE dans une résidence principale ou secondaire. Le montant peut atteindre 75 % du coût de la borne et de la pose, dans la limite de 500 €.
Condition obligatoire : l’installation doit être effectuée par une entreprise certifiée IRVE. En cas d’auto-installation, le crédit d’impôt est tout simplement inaccessible.
La prime Advenir est un dispositif national piloté par l’Avere-France. Elle concerne les particuliers en habitat collectif, les entreprises, les syndics, les bailleurs sociaux et les collectivités.
Le montant peut atteindre :
Là encore, l’équipement et l’installateur doivent être labellisés IRVE. En dehors de ce cadre, aucune aide n’est accordée.
Autre avantage fiscal : la pose d’une borne de recharge dans une habitation donne droit à une TVA réduite à 5,5 % (au lieu de 20 %).
Mais cette réduction ne s’applique que si la borne est vendue et posée par un professionnel. Si vous achetez la borne vous-même ou que vous la posez sans facture de main-d’œuvre, vous restez à 20 %.
Faire appel à un professionnel certifié IRVE, ce n’est pas seulement cocher une case réglementaire. C’est investir dans une installation durable, sécurisée, optimisée et éligible aux aides financières. Et sur le terrain, les avantages sont nombreux.
Un installateur IRVE qualifié commence par évaluer la puissance disponible sur votre installation électrique. Il calibre ensuite la borne en fonction de votre compteur et de vos usages : recharge lente, accélérée, ou ultra-rapide selon les besoins. Il installe l’ensemble des protections nécessaires, comme les disjoncteurs, l’interrupteur différentiel, ou encore les dispositifs contre les surtensions.
Il procède aux tests de mise en service : mesure de la résistance de terre, test de déclenchement du différentiel, vérification de l’équilibrage des phases si l’installation est en triphasé. Enfin, il vous remet un dossier technique complet incluant le schéma unifilaire, les caractéristiques de l’installation, et une attestation de conformité.
Résultat : une installation propre, documentée et sécurisée, conforme à la norme NF C 15-100 et aux prescriptions des fabricants.
Comme vu précédemment, seul un professionnel certifié vous permet de bénéficier du crédit d’impôt, pouvant aller jusqu’à 500 €, de la prime Advenir, qui peut atteindre 960 € en copropriété, ainsi que de la TVA réduite à 5,5 % sur l’ensemble de l’opération.
Il prend également en charge l’ensemble des démarches administratives : fourniture des factures et attestations nécessaires, dépôt du dossier Advenir si vous êtes en copropriété, et remise d’une installation clé en main, prête à être utilisée immédiatement.
En cas de problème électrique, de dommage matériel ou de litige avec votre assurance, disposer d’une installation posée et certifiée par un professionnel change tout :
Installer une borne IRVE soi-même ? Techniquement, c’est possible. Mais seulement pour les très petites puissances, à condition de connaître la NF C 15-100 mieux que son propre code Wi-Fi… et de ne rien laisser au hasard.
Au-delà de 3,7 kW, la loi est formelle : seul un professionnel IRVE certifié peut intervenir. Ce n’est pas une option, c’est une exigence. Et pour cause : on parle de sécurité électrique, de conformité réglementaire, d’aides financières, et d’un matériel qui doit tenir la route… au sens propre.
Avant de dégainer vos outils, une petite vérification s’impose :
Votre assurance couvrira-t-elle un sinistre en cas de montage “maison” ? Votre borne sera-t-elle garantie ? Et vos nerfs, résisteront-ils à un câblage en triphasé mal fichu ?
Mieux vaut parfois un bon installateur qu’un court-circuit.
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