Nous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.
Choisir mes préférences
Gestion des budgets, responsabilité juridique, arbitrages financiers : le trésorier du CSE occupe une place bien plus stratégique qu’il n’y paraît. Obligatoire dans les entreprises de 50 salariés et plus, facultatif mais conseillé ailleurs, il est à la fois comptable, gardien de la transparence et vigie juridique. Qui peut endosser ce rôle ? Quelles sont ses missions et ses marges de manœuvre ? Plongée au cœur d’une fonction souvent méconnue mais décisive dans la vie sociale de l’entreprise.
Sommaire
Le trésorier du comité social et économique (CSE) est l’élu chargé d’administrer les finances du comité. Il tient la comptabilité, suit la trésorerie et veille à la bonne utilisation des budgets de fonctionnement et des activités sociales et culturelles (ASC).
Conformément à l’article L2315-23 du Code du travail, la désignation d’un trésorier est obligatoire dans toutes les entreprises d’au moins 50 salariés. En dessous de ce seuil, sa nomination reste facultative.
Au sein du bureau du CSE, le trésorier forme un trio incontournable avec le secrétaire et le président (l’employeur), garantissant le pilotage administratif, financier et juridique de l’instance.
En pratique, le rôle du trésorier dépasse la simple tenue des comptes : il est le gardien de la transparence financière et un acteur central de la crédibilité du CSE, notamment dans les décisions liées aux prestations sociales, culturelles et aux obligations comptables de fin d’exercice.
Peut-on nommer un trésorier dans un CSE de moins de 50 salariés ?
Oui, le trésorier peut être désigné même si l’entreprise compte moins de 50 salariés. Le Code du travail ne l'impose pas dans ce cas, mais rien n’interdit cette désignation, et elle est souvent conseillée pour garantir la traçabilité des finances et la répartition des responsabilités.
Le trésorier du CSE est choisi parmi les membres titulaires élus de l’instance, lors d’un vote en réunion plénière. Sa désignation se fait à la majorité, selon les règles prévues par le règlement intérieur du comité.
Définitions
Les membres titulaires du CSE sont les élus qui siègent officiellement à chaque réunion et disposent d’un droit de vote. Ils se distinguent des suppléants, qui n’assistent qu’en remplacement. La réunion plénière désigne la séance officielle du CSE, convoquée par l’employeur, où sont discutés et votés les points inscrits à l’ordre du jour.
Certaines incompatibilités sont prévues : les membres suppléants, le président (employeur) et les représentants syndicaux ne peuvent pas être nommés trésorier. Ce poste est réservé aux élus titulaires afin de garantir l’indépendance financière de l’instance.
La durée du mandat est généralement fixée à 4 ans, comme celui des élus du CSE. Toutefois, le règlement intérieur peut prévoir une durée différente, notamment en cas d’accord collectif ou de décision interne. Le trésorier peut aussi démissionner à tout moment de sa fonction, sans perdre son mandat d’élu.
À retenir
Le poste de trésorier est réservé aux membres titulaires du CSE. Suppléants, représentants syndicaux et président ne peuvent y prétendre. Le mandat dure en principe 4 ans, sauf disposition différente inscrite au règlement intérieur.
Le trésorier du CSE est à la fois le garant des mouvements financiers, le responsable de la tenue des comptes et le coordinateur de l’ensemble des opérations budgétaires. Ses missions s’articulent autour de trois grands volets : la comptabilité, la gestion financière et de trésorerie, ainsi que l’administration et le contrôle.
La gestion comptable du CSE vise à produire une information financière claire, fiable et traçable, accessible aux élus, aux salariés et, le cas échéant, aux tiers tels que l’expert-comptable ou le commissaire aux comptes.
Ce tableau récapitule les obligations comptables du CSE selon sa taille, en précisant les documents à produire, les intervenants sollicités et les points de contrôle à respecter.
Taille du CSE | Obligations comptables | Documents à produire | Intervenants | Points de contrôle |
---|---|---|---|---|
Petit CSE Ressources annuelles < 153 000 € |
Comptabilité ultra-simplifiée (suivi recettes/dépenses). | Livre chronologique recettes-dépenses État annuel des recettes et dépenses (2 budgets distincts) État annuel de la situation patrimoniale Rapport annuel d’activité et de gestion |
Trésorier (interne). Expert-comptable (non obligatoire). |
Traçabilité des justificatifs, séparation des budgets, rapprochements bancaires. |
CSE “moyen” Ressources ≥ 153 000 € et ≤ 2 des 3 seuils : 50 salariés / 1,55 M€ bilan / 3,1 M€ ressources |
Comptabilité d’engagement simplifiée. | Livre des mouvements affectant le patrimoine Inventaire annuel (actif/passif) Comptes annuels présentation simplifiée (bilan, résultat, annexe) Rapport annuel d’activité et de gestion |
Expert-comptable pour la vérification des comptes. | Lettrage des tiers, cut-off (FNP/CCA), cohérence inventaire & comptes, procédure d’approbation. |
Grand CSE > 2 des 3 seuils ci-dessus |
Comptabilité de droit commun. | Enregistrements comptables complets Inventaire annuel Comptes annuels (bilan, résultat, annexe) Rapport annuel d’activité et de gestion |
Commissaire aux comptes (CAC) + suppléant pour certification des comptes. | Respect des normes, contrôle interne, circularisations, certification CAC. |
En parallèle, le trésorier doit :
Au-delà de la comptabilité, le trésorier gère les ressources financières et le patrimoine du comité.
Missions du trésorier | Détails |
---|---|
Ouvrir deux comptes bancaires | Un compte dédié au budget de fonctionnement et un autre pour les activités sociales et culturelles (ASC), afin de garantir l’étanchéité des budgets. |
Établir un budget prévisionnel | Construire un budget annuel et en assurer le suivi tout au long de l’année pour mesurer les écarts et anticiper les ajustements. |
Suivre la trésorerie | Anticiper les encaissements (subventions, ventes ASC) et les décaissements (prestataires, salaires, avantages aux salariés) pour éviter tout déséquilibre. |
Exécuter les dépenses | Procéder aux paiements (factures, remboursements de frais, salaires éventuels), conformément aux décisions du CSE et au règlement intérieur. |
Gérer le patrimoine | Réaliser l’inventaire du matériel, contrôler les stocks sensibles (chèques cadeaux, billetterie) et sécuriser les fonds du comité. |
Bon réflexe
Pour éviter de voter chaque dépense courante (papeterie, affranchissement, petits logiciels…), le règlement intérieur peut fixer un plafond de “petites dépenses” que le trésorier est autorisé à engager seul. Exemple : 100 à 300 € par mois ou 50 € par opération. Les justificatifs sont ensuite présentés en réunion afin d’assurer transparence et contrôle collectif.
Enfin, le trésorier a aussi un rôle administratif et de contrôle.
Mission | Détails |
---|---|
Archivage | Conserver toutes les pièces justificatives et rapports officiels. Durée légale : 10 ans pour les documents comptables. |
Moyens de paiement | Sécuriser l’utilisation des moyens de paiement : plafonds de dépenses, co-signature pour les montants importants, mise à jour régulière des pouvoirs bancaires. |
Contrats et prestataires | Suivre les échéances, anticiper les résiliations et renégocier les contrats si nécessaire (ex. billetterie, chèques cadeaux, assistance comptable). |
Reporting | Préparer des tableaux de bord clairs à présenter en réunion : soldes bancaires, dépenses et recettes du mois, taux d’exécution du budget. |
Pour mener à bien ses missions, le trésorier du CSE ne peut pas se contenter de bonne volonté : il dispose de droits spécifiques et de moyens concrets pour travailler efficacement. Ces leviers sont encadrés par le Code du travail et renforcés par des outils pratiques que le comité peut mettre à sa disposition.
Conformément à l’article L2315-7 du Code du travail, les membres titulaires du CSE bénéficient d’un temps mensuel rémunéré, dit “heures de délégation”, pour exercer leurs fonctions.
Extrait de l'article L2315-7 du Code du travail
L’employeur laisse le temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions : 1° Aux membres titulaires du CSE ; 2° Aux représentants syndicaux dans les entreprises d’au moins 501 salariés ; 3° Aux représentants syndicaux au CSE central d’entreprise dans les entreprises d’au moins 501 salariés dont aucun établissement n’atteint ce seuil.
Le nombre d’heures de délégation ne peut être inférieur à 10 heures par mois dans les entreprises de moins de 50 salariés et à 16 heures dans les autres entreprises.
Le nombre d’heures de délégation accordé aux élus du CSE varie selon la taille de l’entreprise. Le tableau ci-dessous, issu de l’article R2314-1 du Code du travail, récapitule les seuils applicables.
Effectif de l’entreprise | Heures par titulaire (R2314-1) | Min. légal (L2315-7) |
---|---|---|
11–24 salariés | 10 h | 10 h |
25–49 salariés | 10 h | 10 h |
50–74 salariés | 18 h | 16 h (minimum légal) |
+ de 50 salariés | ≥ 18 h | 16 h minimum |
Ces seuils sont susceptibles d’évoluer. Vérifiez les mises à jour du Code du travail avant application.
Le rôle de trésorier exige des compétences précises en comptabilité et en gestion. À ce titre, il bénéficie d’un droit à congé de formation, financé sur le budget de fonctionnement du CSE (article L2315-63).
Ces formations permettent notamment de :
Congé de formation du trésorier CSE
Comme tout élu du CSE, le trésorier bénéficie de droits concrets pour exercer pleinement son mandat :
Accès aux zones sensibles (Articles L2315-14, L1321-1, L2317-1 du Code du Travail)
Les restrictions éventuelles doivent être objectives, justifiées et notifiées : sécurité (zones ATEX, laboratoires, machines dangereuses) ou confidentialité (données médicales, serveurs sécurisés). Ces limitations doivent être précisées dans le règlement intérieur ou dans une note de service, faute de quoi elles peuvent être assimilées à un délit d’entrave.
Au-delà des droits légaux, le trésorier peut s’appuyer sur des outils concrets pour gagner en efficacité et sécuriser sa gestion :
La désignation du trésorier obéit à une procédure précise et son rôle requiert un ensemble de compétences spécifiques que nous détaillons ci-après.
La désignation du trésorier du CSE obéit à des règles précises. Le tableau ci-dessous résume les étapes clés et les conditions applicables.
Détails | |
---|---|
Quand a lieu la nomination ? | Lors de la première réunion du CSE qui suit les élections professionnelles. Elle peut aussi intervenir ultérieurement, mais doit alors être inscrite à l’ordre du jour. |
Qui peut être élu trésorier ? | Seuls les membres titulaires du CSE sont éligibles. Ne peuvent pas être désignés : les suppléants, le président du CSE (employeur) et les représentants syndicaux. |
Qui participe au vote ? | Le vote est réservé aux membres titulaires. Le président du CSE peut également voter, sauf disposition contraire prévue par le règlement intérieur. |
Comment se déroule l’élection ? | – Inscription de la question à l’ordre du jour. – Présentation des candidatures. – Vote à la majorité des membres présents (à main levée ou à bulletin secret). – En cas d’égalité : désignation du candidat le plus âgé, sauf règle différente prévue par le règlement intérieur. – Résultat inscrit dans le procès-verbal de réunion. |
Durée du mandat | Alignée par défaut sur la durée du mandat d’élu (4 ans maximum). Le règlement intérieur peut fixer une durée différente ou préciser les conditions de révocation/remplacement. |
Cas particuliers | – En cas de démission, révocation ou départ, un nouveau trésorier est désigné en réunion plénière. – Un trésorier adjoint peut être prévu par le règlement intérieur pour assurer l’intérim. |
Un bon trésorier CSE doit savoir séparer les budgets, lire un bilan et assurer les clôtures. Il maîtrise les outils de gestion comme Excel, un logiciel comptable et la BDESE. Son travail exige rigueur et organisation : respect des procédures, archivage et suivi précis des échéances. Il doit aussi savoir communiquer, en rendant les chiffres accessibles aux élus comme aux salariés. Enfin, son sens de l’analyse et sa prudence lui permettent d’anticiper les risques (URSSAF, fiscalité, fraudes) et de sécuriser les flux financiers du comité.
La BDESE en pratique
La BDESE (Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales) est obligatoire dès 50 salariés (art. L2312-18). Elle regroupe les données financières, sociales et environnementales que l’employeur doit transmettre au CSE. Pour le trésorier, c’est un outil clé pour analyser la santé de l’entreprise et sécuriser la gestion des budgets.
La désignation d’un trésorier adjoint n’est pas imposée par la loi : elle reste facultative. Toutefois, dans la pratique, elle est fortement conseillée, surtout dans les CSE de taille moyenne ou importante. Elle permet de mieux répartir la charge de travail et d’assurer une continuité en cas d’absence ou de départ du trésorier titulaire.
Le trésorier adjoint assure la remise en ordre de marche immédiate du CSE lorsque le trésorier n’est pas disponible (maladie, congés, démission). Il peut alors signer des documents, suivre la trésorerie et assurer les obligations comptables, à condition que cela ait été prévu dans le règlement intérieur.
Le règlement intérieur du CSE peut organiser une délégation claire entre le trésorier et son adjoint. Par exemple :
Cette organisation évite la dépendance à une seule personne et renforce la sécurité comme la transparence dans la gestion des finances du comité.
Bon réflexe
Même si la loi ne l’impose pas, prévoir un trésorier adjoint dans le règlement intérieur est une pratique courante. Cela garantit la continuité du mandat et évite toute paralysie de l’instance en cas d’imprévu.
Exercer la fonction de trésorier, c’est aussi bénéficier d’un statut protecteur. La loi encadre son mandat pour éviter toute pression ou sanction liée à l’exercice de ses missions financières.
En tant que membre titulaire du CSE, le trésorier bénéficie du statut de salarié protégé.
Cela signifie que son licenciement est soumis à l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail. Sans cet accord, la rupture du contrat de travail est nulle. Cette protection vise à garantir l’indépendance du trésorier dans l’exécution de ses missions, parfois sensibles.
Protection des élus titulaires
Tous les membres titulaires du CSE bénéficient du statut de salarié protégé (article L2411-1 du Code du travail). Leur licenciement ne peut intervenir qu’avec l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail, sous peine de nullité.
Le trésorier doit pouvoir agir librement. Si l’employeur cherche à limiter ses moyens, refuser de transmettre les informations nécessaires ou compliquer son action, il commet un délit d’entrave.
Définition (art. L2317-1) : atteinte volontaire ou involontaire au fonctionnement normal du CSE (par exemple : refus d’accès aux documents financiers, blocage de déplacements, entrave à l’organisation des élections).
Le délit d’entrave est puni de 1 an d’emprisonnement et 3 750 € d’amende (article L2317-1 du Code du travail).
Le trésorier du CSE n’est pas seulement un gestionnaire : il engage aussi sa responsabilité juridique dans l’exercice de son mandat. Selon la nature de ses actes, elle peut être civile ou pénale.
La responsabilité civile du trésorier est engagée lorsqu’un manquement ou une faute de gestion cause un préjudice au CSE, aux salariés ou à un tiers.
Exemples :
Dans ce cas, le CSE peut rechercher la responsabilité du trésorier et demander réparation du préjudice.
Le trésorier engage sa responsabilité pénale dès lors qu’il commet une infraction dans le cadre de ses fonctions.
Les principaux cas :
À retenir
Le CSE, en tant que personne morale, est civilement responsable des comptes. Mais en cas de fraudes ou malversations, le trésorier engage sa responsabilité personnelle et peut être condamné pénalement.
Le mandat de trésorier du CSE n’est pas figé : il peut s’interrompre avant la fin du cycle électoral dans plusieurs situations prévues par le Code du travail et par le règlement intérieur du comité.
Un trésorier perd sa fonction dans les cas suivants :
Situation | Conséquence sur le mandat |
---|---|
Licenciement ou rupture du contrat | La fin du contrat de travail entraîne automatiquement la perte du mandat de trésorier. |
Perte des conditions d’éligibilité | Si le trésorier n’est plus membre titulaire ou change de statut dans l’entreprise, il perd son rôle de trésorier. |
Démission de la fonction | Le trésorier peut renoncer à sa fonction tout en restant membre élu du CSE, sauf s’il choisit également de démissionner de son mandat d’élu. |
Lorsque le poste devient vacant, le CSE doit procéder rapidement à la désignation d’un nouveau trésorier.
Heures de délégation, documents comptables, responsabilités… Le poste de trésorier soulève de nombreuses questions pratiques. Retrouvez dans cette FAQ toutes les réponses pour mieux comprendre le rôle du trésorier CSE.
Infos
Trouver le bon CACESComprendre l'habilitation éléctriqueMentions légalesConditions d'utilisationNous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.
Choisir mes préférences