Formation Langue des signes

Quel niveau choisir pour se former à la LSF ?

Avant de vous inscrire à une formation, mieux vaut identifier votre point de départ, et ce que vous souhaitez pouvoir faire concrètement avec la Langue des Signes Française. Les parcours sont souvent construits selon les niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), de A1 à C1. Voici ce que chaque niveau vous permet d’atteindre.

Niveau A1 : apprendre à signer les bases

C’est le niveau initiation, idéal pour les débutants complets.

Les formations A1 vous permettent de :

• Comprendre et reproduire les signes du quotidien (bonjour, merci, s’il vous plaît…)
• Utiliser l’alphabet manuel, les chiffres, les couleurs, les objets courants
• Se présenter, donner son prénom, sa profession, son lieu d’habitation
• Reconnaitre des gestes simples associés à une expression du visage

Objectif pédagogique : être capable d’interagir dans des situations très simples, notamment dans un contexte d’accueil ou de premier contact.

Niveaux A2 à B1 : échanger avec fluidité

Ces niveaux intermédiaires permettent de passer de la mémorisation de signes isolés à de vrais échanges construits.

Les formations vous apprennent à :

• Construire des phrases simples et correctes
• Poser des questions, formuler une demande, expliquer une consigne
• Comprendre des phrases signées dans un environnement professionnel
• Gérer un dialogue en face à face (dans une salle d’attente, à un guichet, dans une classe…)

Objectif pédagogique : se débrouiller dans des situations courantes, où l’on doit comprendre ou se faire comprendre sans interprète.

Niveaux B2 à C1 : maîtriser la langue en contexte complexe

Ces niveaux avancés sont recommandés pour les professionnels qui utilisent la LSF au quotidien ou qui visent des fonctions de référent ou formateur en communication accessible.

Les formations de perfectionnement permettent de :

• Développer une expression fluide et nuancée
• Argumenter, reformuler, exprimer une opinion ou une émotion
• Comprendre des vidéos signées longues ou complexes
• Adapter sa communication à différents publics et registres

Objectif pédagogique : communiquer avec assurance, dans des contextes variés, même face à un interlocuteur natif en LSF.

À quoi ressemblent les programmes de formation ?

Chaque formation en Langue des Signes Française suit une logique de progression claire : partir de gestes simples pour aller vers une communication complète, ancrée dans des situations professionnelles réelles.

Mais au-delà des niveaux, ce qui fait la différence, c’est la méthode et les formats proposés.

Une approche active, tournée vers la pratique

Les formations LSF ne se contentent pas d’apprendre une liste de signes. Elles misent sur l'immersion progressive, avec des mises en situation variées :

• Jeux de rôle : accueillir une personne, demander une information, expliquer une consigne
• Travaux pratiques : signer devant une caméra, reformuler un échange
• Visionnages de vidéos en LSF : pour s’habituer aux différents rythmes et styles
• Activités en binôme : pour s’exercer à comprendre et à se faire comprendre en direct

Les gestes, les expressions du visage, la posture et le regard sont travaillés ensemble. Parce qu’en LSF, tout le corps parle.

Les formateurs sont souvent eux-mêmes sourds ou bi-culturels, avec une solide expérience terrain. Leurs retours sont concrets, bienveillants et efficaces.

Faire reconnaître ses compétences : diplômes et certifications

Apprendre la LSF, c’est se donner les moyens de mieux communiquer. Mais dans le monde professionnel, faire reconnaître ses compétences peut ouvrir d’autres portes : évolution de poste, nouvelles responsabilités, accès à des parcours qualifiants.

Des certifications officielles existent pour attester de votre niveau en Langue des Signes Française et valoriser ce que vous êtes réellement capable de faire.

Le DCL LSF : un diplôme reconnu par l’État

Le Diplôme de Compétence en Langue (DCL) – option Langue des Signes Française est une certification nationale délivrée par le ministère de l’Éducation nationale.
Il s’adresse à toute personne adulte (salarié, agent public, indépendant ou en reconversion) qui souhaite valider officiellement son niveau en LSF dans un cadre professionnel.

Contrairement à un simple test de connaissances, le DCL évalue la capacité à utiliser la LSF en situation réelle. Ce n’est pas une épreuve théorique, mais un scénario métier complet, comme si vous étiez sur le terrain.

Le déroulé de l’épreuve : une immersion professionnelle simulée

Pendant environ 2h30, vous êtes placé dans un environnement de travail fictif (accueil, réunion, échange avec un usager...) et devez :

• Comprendre un échange signé, par exemple via une vidéo ou un message professionnel
• Répondre de manière claire en LSF, en fonction du contexte donné
• Produire un message structuré, comme un compte rendu ou une explication
• Interagir avec un interlocuteur, souvent en différé (enregistrement vidéo), pour tester votre réactivité et votre aisance

L’évaluation porte à la fois sur la compréhension, l’expression, l’adaptabilité linguistique et la cohérence dans la situation donnée.

Le DCL ne valide pas un niveau unique : il est positionné entre A1 et C1, selon votre performance à l’examen. Vous obtenez donc un niveau personnalisé, ce qui le rend accessible aux débutants comme aux utilisateurs plus avancés.

Bon à savoir : de nombreuses formations LSF incluent une préparation au DCL, intégrée au programme.

Des formations vers les métiers de la communication en LSF

Si votre objectif est de faire de la LSF un cœur de métier, il existe des parcours certifiants reconnus au RNCP, souvent plus longs et sélectifs. Ils préparent à des fonctions spécifiques :

• Interprète LSF / français oral : traduction simultanée dans les deux sens, en temps réel
• Médiateur sourd : accompagnement et sensibilisation dans les structures publiques et privées
• Interface de communication : soutien à la communication dans les établissements scolaires ou médicaux

Ces formations demandent un haut niveau de maîtrise de la LSF, ainsi qu’une bonne compréhension du cadre éthique et culturel associé.

Financer votre formation en langue des signes

Il existe plusieurs dispositifs de financement pour se former à la Langue des Signes Française (LSF), que vous soyez salarié, travailleur indépendant ou entreprise. Voici un tour d’horizon des solutions possibles, pour que la question du budget ne soit plus un frein.

Le CPF : la solution simple pour les salariés

Le Compte Personnel de Formation (CPF) est l’outil le plus utilisé pour financer une formation LSF.

Chaque salarié cumule chaque année des droits à la formation (jusqu’à 500 €/an, voire 800 € pour les profils peu qualifiés), utilisables directement pour s’inscrire à une formation certifiante.

• Les formations préparant au DCL, ou enregistrées au RNCP, sont généralement éligibles.
• Le dossier peut être monté en quelques minutes via le site ou l’appli Mon Compte Formation.

Abondement possible : si le montant de vos droits est insuffisant, votre employeur peut compléter la somme, sans que cela bloque le dossier.

Entreprises : un financement via votre OPCO

Pour les employeurs souhaitant former une ou plusieurs personnes à la LSF, il est possible d’intégrer la démarche dans le plan de développement des compétences.

Les formations peuvent être entièrement ou partiellement prises en charge par l’OPCO (Opérateur de Compétences) auquel l’entreprise est rattachée.

Les dépenses couvertes peuvent inclure :

• les frais pédagogiques,
• la rémunération des salariés pendant la formation,
• les frais de déplacement ou d’hébergement si besoin.

Cela concerne tout type d’entreprise, notamment dans les secteurs recevant du public (santé, éducation, tourisme, service, accueil…).

Indépendants : des droits aussi pour vous

Même en étant travailleur non salarié, vous cotisez à la formation professionnelle.

Voici les principaux fonds d’assurance formation (FAF) à mobiliser selon votre secteur :

• FIFPL : professions libérales (psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes…)
• AGEFICE : commerçants, dirigeants non salariés
• FAFCEA : artisans

La prise en charge dépend de votre code NAF/APE, de l'ancienneté de votre activité, et du montant disponible dans votre enveloppe annuelle.

Il est indispensable de faire la demande avant le début de la formation, via le site de votre FAF.

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