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Budget CSE : ce qui change dès 50 salariés

Dès 50 salariés, les entreprises doivent consacrer 0,20 % à 0,22 % de leur masse salariale brute au financement du comité social et économique. Derrière ces pourcentages se cachent des sommes parfois considérables : plusieurs centaines de milliers d’euros dans les structures de taille intermédiaire. Le budget CSE plus de 50 salariés devient alors un enjeu de gouvernance sociale, où se mêlent contraintes réglementaires, marges de manœuvre financières et attentes croissantes des collaborateurs.


Dans cet article, nous décryptons les règles, les usages et les risques liés à sa gestion.


Deux budgets pour le CSE dès 50 salariés

À partir de 50 salariés, le CSE entre dans une nouvelle dimension : il n’a plus seulement un rôle de représentation, il dispose aussi de moyens financiers concrets pour agir. La loi prévoit en effet deux budgets distincts, chacun avec un objectif bien précis :

  • Le budget de fonctionnement du CSE ou AEP (Attributions Économiques et Professionnelles) : il sert à financer tout ce qui permet aux élus d’accomplir leurs missions (matériel, déplacements, formations, expertises, communication, etc.).

  • Le budget ASC (Activités Sociales et Culturelles) : il est dédié aux actions qui améliorent la vie des salariés dans et hors de l’entreprise (chèques cadeaux, billetterie, aide à la garde d’enfants, activités sportives ou culturelles).

Chaque budget répond à une logique spécifique et doit être utilisé dans son cadre légal. C’est ce cloisonnement qui garantit la transparence et la légitimité des dépenses du comité.


Pour mieux comprendre comment s’organise cette instance, consultez notre guide sur la composition du CSE dans les entreprises de plus de 50 salariés.

Commençons par détailler le budget de fonctionnement, celui qui donne aux élus les moyens de travailler au quotidien.


Le budget de fonctionnement du CSE : calcul et utilisations

Le budget de fonctionnement du CSE est la première enveloppe mise à disposition par l’employeur. Son rôle est simple : donner aux élus les moyens de remplir efficacement leurs missions.


Comment se calcule le budget de fonctionnement ?

Le montant dépend directement de la masse salariale brute de l’entreprise :

  • 0,20 % de la masse salariale brute pour les entreprises de 50 à 1 999 salariés,
  • 0,22 % pour les entreprises de 2 000 salariés et plus.

Bon à savoir : la masse salariale brute

La masse salariale brute désigne l’ensemble des rémunérations versées aux salariés avant déduction des cotisations sociales. Elle inclut les salaires de base, les primes, les heures supplémentaires et les avantages en nature.

C’est cette base qui sert de référence pour calculer le budget de fonctionnement du CSE, conformément à l’article L2315-61 du Code du travail (Legifrance).

À quoi peut-il servir ?

Ce budget couvre toutes les dépenses qui permettent aux élus d’être autonomes dans leur action :

  • les frais courants (local, fournitures, impressions, abonnements, matériel informatique) ;
  • les déplacements des élus dans le cadre de leurs missions ;
  • les prestations externes (expert-comptable, juriste, assistance à la rédaction des PV, etc.) ;
  • les formations des élus (formation économique, formation des suppléants, formation sur la BDESE, etc.) ;
  • la communication auprès des salariés (site internet du CSE, affiches, outils de diffusion d’informations).

Références légales : Le budget de fonctionnement du CSE est fixé par l’article L2315-61 du Code du travail. Il peut notamment financer la formation économique des élus (art. L2315-63) et certaines expertises prévues aux articles L2315-78 à L2315-81. L’article L2315-18 rappelle enfin que les élus doivent disposer des moyens nécessaires pour exercer leurs missions.

Mais au-delà du fonctionnement du CSE, il existe un second budget qui parle davantage aux salariés : le budget des activités sociales et culturelles (ASC), véritable levier de bien-être et d’attractivité dans l’entreprise.



Le budget ASC : améliorer le quotidien des salariés

Si le budget de fonctionnement sert à faire vivre le comité, le budget ASC (Activités Sociales et Culturelles) est celui qui intéresse le plus directement les salariés. C’est grâce à lui que le CSE peut proposer des avantages concrets, renforcer la cohésion et soutenir le pouvoir d’achat.


Comment se fixe le budget ASC ?

La loi ne prévoit pas de pourcentage unique comme pour le fonctionnement. Le montant est défini par :

  • un accord d’entreprise négocié avec l’employeur,
  • ou, à défaut, par le maintien du niveau de contribution des années précédentes. Concrètement, le rapport entre contribution et masse salariale brute ne peut jamais être inférieur à celui de l’année N-1.

À quoi sert ce budget ?

Le budget ASC a une finalité claire : améliorer la qualité de vie des salariés sans discrimination. Il peut financer par exemple :

  • des chèques cadeaux ou chèques vacances,
  • une billetterie CSE pour le cinéma, les concerts, les parcs d’attractions,
  • des aides familiales (garde d’enfants, crèches, centres de loisirs),
  • des activités sportives ou culturelles,
  • des remises sur voyages ou des services du quotidien.

Principe de non-discrimination et fin des conditions d’ancienneté : selon l’article L2312-78 du Code du travail, les avantages ASC doivent profiter à tous les salariés. En 2024, la Cour de cassation (arrêt n°22-16.812) a confirmé qu’une condition d’ancienneté ne peut plus être opposée, puisqu’elle constitue une discrimination indirecte. Une règle à surveiller de près pour les CSE.

Bon à savoir

L’URSSAF admet des exonérations de cotisations sociales pour certaines prestations financées par le budget ASC (bons d’achat, chèques culture, chèques vacances). Ces avantages restent exonérés uniquement si les règles d’attribution sont respectées, notamment le plafond 2025 fixé à 196 € par événement.

Un atout RH pour l’entreprise

Le budget ASC ne sert pas seulement à améliorer le quotidien des salariés. C’est aussi un atout stratégique pour l’entreprise : proposer des avantages concrets, c’est renforcer la fidélité des équipes et séduire de futurs talents. Une étude de Glassdoor montre d’ailleurs que 57 % des candidats considèrent les avantages sociaux comme un critère décisif dans le choix d’un employeur. Autrement dit, bien utiliser ce budget, c’est aussi investir dans l’image et l’attractivité de l’entreprise.


Mais pour que tout fonctionne, il faut respecter une règle d’or : ne pas mélanger les deux budgets. Voyons pourquoi ce cloisonnement est si important.


Budget de fonctionnement ou ASC ? Ne pas se tromper d’imputation

Si le CSE dispose de deux budgets, ce n’est pas annodin : ils doivent rester séparés. Chacun doit être utilisé pour son objet précis.


Comme mentionné précédemment, Le budget de fonctionnement couvre les moyens du comité pour exercer ses missions, tandis que le budget ASC finance les avantages sociaux et culturels destinés aux salariés


Cette séparation est inscrite dans le Code du travail (art. L2315-61 et L2312-78) et confirmée par la jurisprudence. La Cour de cassation a d’ailleurs rappelé qu’une dépense mal imputée doit être réintégrée dans le bon budget, avec toutes les conséquences qui en découlent (Cass. soc., 27 mars 2019, n°17-31.171).


Des erreurs fréquentes à éviter

Certaines confusions reviennent régulièrement :

  • financer des chèques cadeaux avec le budget de fonctionnement ;
  • payer une billetterie ou une plateforme d’avantages salariés via le budget de fonctionnement ;
  • utiliser le budget ASC pour régler un expert-comptable ou des fournitures de bureau.

Dans tous ces cas, le risque est le même : un redressement URSSAF et l’obligation de corriger les comptes.


Les cas sensibles

Il existe aussi des zones grises. Prenons les objets promotionnels par exemple :

  • S’ils servent à communiquer sur l’activité du CSE (journal, site internet, campagne d’information), ils peuvent être rattachés au budget de fonctionnement.
  • S’ils sont distribués comme cadeaux aux salariés, ils relèvent du budget ASC.

Dans ce type de situation, il est indispensable de pouvoir justifier son choix en cas de contrôle.


Comment sécuriser ses décisions ?

La bonne pratique consiste à :

  • délibérer en réunion CSE sur l’imputation de la dépense,
  • conserver une trace écrite (facture, note explicative),
  • ventiler clairement les dépenses mixtes (par exemple, une plateforme qui combine communication et billetterie).

À retenir

Même si la loi n’impose pas l’ouverture de deux comptes séparés, il est fortement recommandé de gérer le budget de fonctionnement et le budget ASC sur des comptes bancaires distincts. Cela permet de garantir le respect du cloisonnement prévu par les articles L2315-61 et L2312-78 du Code du travail, et de sécuriser le CSE en cas de contrôle URSSAF.

Mais que se passe-t-il si le CSE dépense moins que prévu et se retrouve avec un excédent ? La loi prévoit des règles très précises sur le report et le transfert des reliquats, que nous allons voir dans la partie suivante.


Excédents et transferts : que faire du surplus ?

Il arrive qu’en fin d’année, le CSE n’ait pas utilisé l’intégralité de ses budgets. On parle alors de reliquat ou d’excédent budgétaire. La loi encadre strictement leur gestion pour éviter toute confusion.


Reporter un excédent

Lorsque le CSE n’utilise pas tout son budget, il peut choisir de reporter le reliquat sur l’exercice suivant, selon des règles différentes selon la nature du budget.

  • Budget de fonctionnement : le reliquat peut être reporté intégralement sur l’exercice suivant. Le CSE peut ainsi constituer des réserves pour financer des projets plus coûteux à venir (formation longue, expertise complexe, etc.).

  • Budget ASC : le report est également possible, mais plus rare dans les faits car ce budget est souvent consommé au bénéfice des salariés.

Transférer une partie de l’excédent

Le Code du travail et la jurisprudence encadrent strictement cette possibilité :

  • le CSE peut transférer jusqu’à 10 % de l’excédent annuel du budget de fonctionnement vers le budget ASC ;
  • à l’inverse, il peut aussi transférer jusqu’à 10 % de l’excédent ASC vers le budget de fonctionnement.

Ces transferts ne peuvent intervenir qu’à la clôture de l’exercice et doivent être décidés par une délibération en réunion CSE, inscrite au procès-verbal.


La Cour de cassation a confirmé ce principe dans un arrêt du 20 octobre 2021 : le plafond de 10 % est impératif et toute décision contraire peut être annulée (Cass. soc., 20 oct. 2021, n° 20-18.514).

Conformément aux articles L2315-61 et L2312-84 du Code du travail, le CSE peut transférer une partie de l’excédent annuel d’un budget vers l’autre, dans la limite de 10 % et uniquement par délibération en fin d’exercice.

Dons et placements possibles

Le CSE peut également choisir de :

  • affecter jusqu’à 10 % de l’excédent ASC à des associations, à condition que la décision soit actée et inscrite dans ses comptes ;
  • placer les sommes non utilisées sur un compte rémunéré ou les investir dans des biens destinés aux salariés (ex. appartements en résidence de vacances).

Transparence et bonne gestion du budget CSE

La gestion des budgets du CSE implique le respect de règles précises de comptabilité et de transparence. Chaque euro doit être imputé correctement, enregistré et justifié pour éviter tout risque de contestation ou de sanction.


Comptabilité distincte et traçabilité

Chaque budget doit apparaître séparément dans les comptes. Le suivi peut se faire par comptes bancaires distincts (fortement recommandé) ou par une comptabilité analytique rigoureuse. L’objectif : être capable de prouver, à tout moment, qu’une dépense correspond bien à l’objet du budget utilisé.


Des obligations renforcées selon la taille du CSE

Le niveau d’exigence comptable varie selon la taille du CSE, avec des obligations qui s’alourdissent au-delà de certains seuils.

  • Pour les CSE de 50 à 1999 salariés : tenue de comptes annuels simplifiés.
  • Pour les CSE de 2000 salariés et plus : obligations accrues, avec commissaire aux comptes et rapport détaillé.

Dans tous les cas, les budgets doivent être présentés dans le rapport annuel d’activité et de gestion financière (art. L2315-69 du Code du travail).


Communication aux salariés

Les salariés sont les premiers bénéficiaires des actions du CSE. Leur donner une vision claire de l’utilisation des budgets est une obligation légale, mais aussi un moyen d’entretenir la confiance.

  • Afficher les comptes et les décisions budgétaires (PV, bilans).
  • Expliquer simplement les choix (ex. pourquoi tel avantage est financé sur le budget ASC et non sur le fonctionnement).
  • Utiliser les outils numériques (site internet, newsletters CSE) pour partager l’information.

Après la gestion transparente, il reste une question clé : que risque un CSE en cas de mauvaise utilisation de ses budgets ? C’est ce que nous allons voir dans la prochaine partie.


Mauvaise utilisation des budgets CSE : sanctions et risques encourus

Un CSE qui n’impute pas correctement ses dépenses s’expose à des conséquences financières et juridiques sérieuses. Le cloisonnement des budgets n’est pas une recommandation, mais une obligation légale.


Redressement URSSAF

En cas de contrôle, l’URSSAF peut :

  • requalifier une dépense imputée au mauvais budget (par exemple, des chèques cadeaux financés sur le budget de fonctionnement),
  • l’assimiler à un avantage en nature,
  • et exiger le paiement des cotisations sociales correspondantes, avec pénalités et intérêts de retard.

Réintégration comptable

Si une dépense est mal affectée, le CSE peut être obligé de la réintégrer dans le bon budget. Cette correction peut fragiliser ses comptes et remettre en cause sa crédibilité auprès des salariés comme de l’employeur.


Risque pénal

L’article 314-1 du Code pénal assimile l’utilisation abusive des budgets du CSE à un abus de confiance.

  • Sanction prévue : jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende.
  • La jurisprudence rappelle que la mauvaise foi des élus dans la gestion des fonds peut être retenue à titre personnel.

CSE de moins de 50 salariés : pas de budgets obligatoires

Contrairement aux structures de plus grande taille, le CSE des entreprises de moins de 50 salariés ne bénéficie d’aucun financement légal automatique.


Pas de budget de fonctionnement

La loi ne prévoit aucune subvention obligatoire pour couvrir les frais de fonctionnement du comité dans les entreprises de moins de 50 salariés. Les élus disposent seulement des heures de délégation pour exercer leurs missions.


Pas de budget ASC

L’employeur n’a pas non plus l’obligation de financer un budget dédié aux activités sociales et culturelles. Concrètement, cela signifie qu’il n’existe pas de billetterie, de chèques cadeaux ou d’aides sociales financées par le CSE, sauf accord spécifique.


Une possibilité par accord ou usage

Rien n’empêche cependant un employeur de mettre en place volontairement :

  • un budget ASC,
  • des avantages sociaux (billetterie, bons d’achat, mutuelle complémentaire, etc.),
  • ou des moyens supplémentaires pour le comité.

Ces pratiques ne sont pas encadrées par la loi mais peuvent résulter d’un accord d’entreprise ou d’un usage. Dans ce cas, l’employeur doit s’y tenir tant que l’accord ou l’usage n’est pas remis en cause.


Budget CSE plus de 50 salariés : entre gouvernance financière et qualité de vie au travail

Dès que l’entreprise franchit le seuil des 50 salariés, la gestion des budgets CSE devient un enjeu central. Entre le budget de fonctionnement, qui donne aux élus les moyens d’exercer leurs missions, et le budget ASC, qui améliore concrètement le quotidien des salariés, les règles sont précises et encadrées par le Code du travail.


Respecter le cloisonnement des budgets, anticiper les excédents, assurer une traçabilité comptable et communiquer en toute transparence : voilà les piliers d’une gestion sécurisée. Au-delà des contraintes légales, c’est aussi une formidable opportunité de renforcer la cohésion interne et l’attractivité de l’entreprise.


Bien gérés, les budgets CSE ne sont pas seulement une obligation : ils deviennent un levier stratégique au service des élus, des salariés et de la qualité de vie au travail.

FAQ – Questions fréquentes sur le budget CSE

Voici les réponses aux questions les plus courantes que se posent les élus et employeurs sur le budget CSE plus de 50 salariés.

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Réalisation :Definima
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