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Le comité social et économique (CSE) s'installe dans toutes les entreprises dès 11 salariés. Mais à partir de 50, ses missions s'élargissent et son rôle prend une importance particulière. Le comité est alors consulté sur les grands sujets qui structurent la vie de l'entreprise : stratégie, finances, emploi, conditions de travail.
Pour les employeurs, comme pour les représentants du personnel, ces règles méritent d'être bien comprises. Elles organisent le dialogue social et donnent aux élus les moyens d'agir concrètement. Des dispositifs existent aussi pour accompagner cette évolution, en particulier la formation des élus.
Découvrez dans cet article tout ce qu'il faut savoir sur le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés et les responsabilités qui en découlent.
Avant de zoomer sur ce que change le seuil des 50 salariés, un court rappel des bases communes à toutes les entreprises pourvues d'un CSE.
Le CSE (Comité social et économique) doit être instauré dans toute entreprise d'au moins 11 salariés présents pendant 12 mois consécutifs (art. L2311-2 du Code du travail). Les représentants sont élus pour un mandat de 4 ans, renouvelable. Ils incarnent la voix des salariés auprès de la direction et veillent à ce que les règles du Code du travail, de la convention collective et des accords d'entreprise soient respectées.
Quel que soit l'effectif, le CSE a un socle d'attributions :
Le CSE se réunit régulièrement avec l'employeur. La fréquence varie selon la taille de l'entreprise. Chaque réunion donne lieu à un procès-verbal qui consigne les échanges et décisions. Les élus du CSE bénéficient d'un statut protecteur : leur licenciement est soumis à l'autorisation préalable de l'inspection du travail, afin de garantir l'indépendance de leur mandat.
Périodicité : au moins tous les deux mois (< 300 salariés) et au moins mensuelle (≥ 300). Au moins 4 réunions/an portent en tout ou partie sur la SSCT (art. L2315-28 et L2315-27 du Code du travail).
À partir de 50 salariés, le CSE prend une nouvelle dimension : il intervient désormais sur les grandes décisions économiques, sociales et stratégiques de l'entreprise, avec des consultations régulières prévues par la loi.
Dès que l'effectif atteint 50 salariés, l'employeur doit organiser chaque année trois grandes consultations récurrentes (art. L2312-17 du Code du travail). Ces rendez-vous formalisés donnent au CSE une vraie visibilité sur les choix stratégiques et la situation globale de l'entreprise :
Chaque consultation se traduit par un avis formel du CSE, inscrit au procès-verbal. Même s'il n'est que consultatif, cet avis constitue une étape obligatoire : sans cette procédure, certaines décisions de l'employeur peuvent être juridiquement fragilisées.
Au-delà des trois consultations annuelles, le CSE doit être associé à toute décision qui bouleverse l'organisation ou la sécurité de l'entreprise. Ces consultations ponctuelles garantissent que les représentants des salariés puissent donner leur avis avant que l'employeur n'arrête ses choix.
Les cas prévus par le Code du travail (art. L2312-37 à L2312-54) incluent notamment :
Dans chacune de ces situations, l'employeur doit informer et consulter le CSE en temps utile, fournir les documents nécessaires et attendre l'avis motivé du comité. Cet avis, même consultatif, reste une étape incontournable : son absence peut fragiliser juridiquement le projet.
La BDESE (Base de données économiques, sociales et environnementales) est le réservoir d'informations du CSE. Dès 50 salariés (art. L2312-18 du Code du travail), l'employeur doit la mettre en place et la tenir à jour. Les élus y trouvent les données nécessaires pour préparer les trois consultations annuelles.
Depuis 2021, la BDESE inclut aussi un volet environnemental. Les entreprises doivent y indiquer leurs indicateurs de durabilité (consommation d'énergie, émissions de gaz à effet de serre, actions de transition écologique). Le CSE dispose ainsi d'une vision globale, économique et écologique, des choix de l'entreprise.
Le passage à 50 salariés entraîne une nouveauté importante. Le CSE dispose désormais de deux budgets distincts :
Dès 50 salariés, les membres du CSE bénéficient de moyens supplémentaires pour exercer leur mandat.
Chaque élu titulaire dispose d'un crédit d'heures mensuel, payé comme du temps de travail. Ce volume varie selon l'effectif. Par exemple, dans une entreprise de 50 à 74 salariés, les élus ont droit à 18 heures par mois chacun (art. R2314-1 du Code du travail). Plus l'effectif augmente, plus le nombre d'élus et le volume d'heures grandissent.
À partir de 50 salariés, le CSE doit adopter un règlement intérieur (art. L2315-24 du Code du travail). Ce document fixe les règles de fonctionnement du comité : organisation des réunions, répartition des missions, communication avec les salariés, modalités de vote. Il garantit la transparence et la clarté du fonctionnement de l'instance.
Deux formations sont prévues par la loi :
Bon à savoir
Ces formations sont prises en charge : la formation économique via le budget de fonctionnement du CSE, et la formation santé-sécurité par l'employeur.
Pour en savoir plus sur la composition du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés, lisez notre article dédié.
Le CSE n'a pas à analyser seul tous les dossiers complexes. La loi lui permet de recourir à différents types d'experts pour éclairer ses avis et renforcer son rôle auprès de l'employeur.
Il peut être désigné lors des grandes consultations annuelles (orientations stratégiques, situation économique, politique sociale), mais aussi en cas de droit d'alerte économique ou de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) (art. L2315-87 à L2315-91 du Code du travail). Son rapport aide les élus à comprendre la situation financière et les conséquences sociales des décisions envisagées.
Cet expert, dit « habilité », intervient lorsqu'un risque grave est constaté ou lorsqu'un projet important modifie les conditions de santé, de sécurité ou de travail (art. L2315-94 du Code du travail). Il analyse les risques et propose des solutions pour protéger les salariés.
Le CSE peut également choisir un expert « libre », payé sur son budget de fonctionnement, pour l'accompagner sur des sujets spécifiques. Ce recours permet d'avoir un regard extérieur, mais doit être anticipé car il pèse sur les ressources propres du comité.
Bon à savoir
La santé et la sécurité restent au cœur du rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés.
Les élus disposent d'un droit d'accès aux lieux de travail pour réaliser des inspections régulières. Ils participent également aux enquêtes après accident du travail ou maladie professionnelle (art. L2312-13 du Code du travail), afin d'identifier les causes et de proposer des mesures correctives.
Le CSE contribue à la prévention du harcèlement moral et sexuel, des agissements sexistes, ainsi qu'au maintien dans l'emploi des salariés fragilisés par leur état de santé ou un handicap. Ces interventions passent par des signalements, des recommandations ou des propositions d'adaptation de poste.
La loi prévoit plusieurs droits d'alerte, qui permettent au CSE de réagir rapidement dans des situations sensibles :
Dans chacun de ces cas, l'employeur doit enquêter et apporter des réponses précises au comité.
Dans les entreprises de 300 salariés et plus, ou dans certains établissements à risques, la création d'une Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) est obligatoire (art. L2315-36 du Code du travail). En dessous de ce seuil, elle peut aussi être mise en place par accord ou sur décision de l'inspection du travail.
Le bon fonctionnement du CSE repose sur un équilibre : l'employeur doit fournir les moyens et organiser les consultations, tandis que les élus ont la responsabilité de représenter efficacement les salariés.
L'employeur a plusieurs obligations légales, prévues par le Code du travail :
Les membres du CSE, de leur côté, ont la responsabilité d'exercer leur mandat de manière constructive et transparente :
Passé le seuil de 50 salariés, les missions du CSE s'élargissent fortement. Mais d'autres paliers d'effectif déclenchent encore de nouvelles obligations pour l'employeur et de nouveaux moyens pour les élus.
Dès 300 salariés, l'entreprise doit mettre en place une Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) (art. L2315-36 du Code du travail).
Cette instance, composée d'élus du CSE, se consacre exclusivement à la prévention des risques professionnels et au suivi des conditions de travail. Elle peut aussi être instaurée en dessous de ce seuil par accord ou par décision de l'inspection du travail, notamment dans les secteurs à risques.
Au-delà de la CSSCT, d'autres commissions deviennent obligatoires à mesure que l'effectif augmente : économique, formation, logement, égalité professionnelle ou encore marchés. Leur création dépend des seuils prévus par le Code du travail et vise à approfondir certains thèmes stratégiques pour l'entreprise et ses salariés.
Commission | Seuil d’obligation |
---|---|
CSSCT (santé, sécurité et conditions de travail) | Entreprises ou établissements distincts ≥ 300 salariés ; également obligatoire dans certains établissements à risques ; peut être imposée en dessous par l’inspection du travail |
Commission économique | Entreprises ≥ 1 000 salariés |
Commission formation | Entreprises ≥ 300 salariés |
Commission logement (CIAL) | Entreprises ≥ 300 salariés (possibilité de regroupement en dessous de ce seuil) |
Commission égalité professionnelle | Entreprises ≥ 300 salariés |
Commission des marchés | CSE dépassant au moins 2 des 3 seuils : 50 salariés ; 3,1 M€ de ressources annuelles ; 1,55 M€ de total de bilan |
Le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés s'étend bien au-delà des missions de base : il touche aux choix stratégiques, à la politique sociale, aux conditions de travail et à la santé des salariés. Cette évolution renforce la place du comité dans le dialogue social et demande des élus formés et outillés. Pour s'y préparer, vous pouvez comparer les sessions disponibles et réserver sur oùFormer.
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