Réservez les formations disponibles partout en France !

location-dot
location-dot
location-dot
À partir de
location-dot
image OFimage OF
  1. Accueil
  2. Pages guide
  3. Le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés : missions et responsabilités

Le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés : missions et responsabilités

Le comité social et économique (CSE) s'installe dans toutes les entreprises dès 11 salariés. Mais à partir de 50, ses missions s'élargissent et son rôle prend une importance particulière. Le comité est alors consulté sur les grands sujets qui structurent la vie de l'entreprise : stratégie, finances, emploi, conditions de travail.

 

Pour les employeurs, comme pour les représentants du personnel, ces règles méritent d'être bien comprises. Elles organisent le dialogue social et donnent aux élus les moyens d'agir concrètement. Des dispositifs existent aussi pour accompagner cette évolution, en particulier la formation des élus.

 

Découvrez dans cet article tout ce qu'il faut savoir sur le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés et les responsabilités qui en découlent.


 

CSE : rappel express des règles universelles

Avant de zoomer sur ce que change le seuil des 50 salariés, un court rappel des bases communes à toutes les entreprises pourvues d'un CSE.

 

Mise en place et fonctionnement

Le CSE (Comité social et économique) doit être instauré dans toute entreprise d'au moins 11 salariés présents pendant 12 mois consécutifs (art. L2311-2 du Code du travail). Les représentants sont élus pour un mandat de 4 ans, renouvelable. Ils incarnent la voix des salariés auprès de la direction et veillent à ce que les règles du Code du travail, de la convention collective et des accords d'entreprise soient respectées.

 

Missions communes à toutes les tailles d'entreprise

Quel que soit l'effectif, le CSE a un socle d'attributions :

  • Relayer les réclamations individuelles ou collectives des salariés concernant l'application du droit du travail, des conventions collectives ou des accords en vigueur ;
  • Veiller à la santé et à la sécurité au travail, en proposant des actions de prévention ou en signalant les risques constatés ;
  • Assurer l'expression collective des salariés, notamment sur leurs conditions de travail et d'emploi ;
  • Exercer des droits d'alerte, par exemple en cas d'atteinte aux droits des personnes, de danger grave et imminent, ou de difficultés économiques sérieuses.

 

Réunions et protection des élus

Le CSE se réunit régulièrement avec l'employeur. La fréquence varie selon la taille de l'entreprise. Chaque réunion donne lieu à un procès-verbal qui consigne les échanges et décisions. Les élus du CSE bénéficient d'un statut protecteur : leur licenciement est soumis à l'autorisation préalable de l'inspection du travail, afin de garantir l'indépendance de leur mandat.

 

Périodicité : au moins tous les deux mois (< 300 salariés) et au moins mensuelle (≥ 300). Au moins 4 réunions/an portent en tout ou partie sur la SSCT (art. L2315-28 et L2315-27 du Code du travail).

 

Le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés : ce que ce seuil change vraiment

À partir de 50 salariés, le CSE prend une nouvelle dimension : il intervient désormais sur les grandes décisions économiques, sociales et stratégiques de l'entreprise, avec des consultations régulières prévues par la loi.

 

Consultations annuelles obligatoires : le trio incontournable

Dès que l'effectif atteint 50 salariés, l'employeur doit organiser chaque année trois grandes consultations récurrentes (art. L2312-17 du Code du travail). Ces rendez-vous formalisés donnent au CSE une vraie visibilité sur les choix stratégiques et la situation globale de l'entreprise :

  • Les orientations stratégiques : la direction doit présenter au CSE les perspectives de développement de l'entreprise (projets d'investissement, organisation future, évolutions technologiques). Les élus peuvent discuter des conséquences sur l'emploi, les métiers ou la formation.
  • La situation économique et financière : le CSE reçoit les principaux documents comptables et financiers, afin d'analyser la santé de l'entreprise. C'est aussi l'occasion d'interroger la direction sur ses choix d'investissement, sa politique d'endettement ou ses marges de manœuvre.
  • La politique sociale, l'emploi et les conditions de travail : cette consultation englobe la gestion des effectifs, l'égalité professionnelle femmes-hommes, la formation, la qualité de vie au travail, ainsi que les mesures d'adaptation pour les salariés en situation de handicap.

 

Chaque consultation se traduit par un avis formel du CSE, inscrit au procès-verbal. Même s'il n'est que consultatif, cet avis constitue une étape obligatoire : sans cette procédure, certaines décisions de l'employeur peuvent être juridiquement fragilisées.

 

Consultations ponctuelles sur les projets importants

Au-delà des trois consultations annuelles, le CSE doit être associé à toute décision qui bouleverse l'organisation ou la sécurité de l'entreprise. Ces consultations ponctuelles garantissent que les représentants des salariés puissent donner leur avis avant que l'employeur n'arrête ses choix.

 

Les cas prévus par le Code du travail (art. L2312-37 à L2312-54) incluent notamment :

  • la mise en œuvre de moyens de contrôle de l'activité des salariés (badgeuses, vidéosurveillance, logiciels de suivi) (art. L2312-38) ;
  • les projets de restructuration ou de compression d'effectifs (art. L2312-39) ;
  • les licenciements collectifs pour motif économique (art. L2312-40) ;
  • une opération de concentration (fusion, acquisition, art. L2312-41) ;
  • une offre publique d'acquisition (OPA) (art. L2312-42 à L2312-52) ;
  • les procédures collectives : sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire (art. L2312-53 et L2312-54).

 

Dans chacune de ces situations, l'employeur doit informer et consulter le CSE en temps utile, fournir les documents nécessaires et attendre l'avis motivé du comité. Cet avis, même consultatif, reste une étape incontournable : son absence peut fragiliser juridiquement le projet.

 

BDESE : le tableau de bord obligatoire

La BDESE (Base de données économiques, sociales et environnementales) est le réservoir d'informations du CSE. Dès 50 salariés (art. L2312-18 du Code du travail), l'employeur doit la mettre en place et la tenir à jour. Les élus y trouvent les données nécessaires pour préparer les trois consultations annuelles.

 

Depuis 2021, la BDESE inclut aussi un volet environnemental. Les entreprises doivent y indiquer leurs indicateurs de durabilité (consommation d'énergie, émissions de gaz à effet de serre, actions de transition écologique). Le CSE dispose ainsi d'une vision globale, économique et écologique, des choix de l'entreprise.

 

Budgets du CSE à partir de 50 salariés

Le passage à 50 salariés entraîne une nouveauté importante. Le CSE dispose désormais de deux budgets distincts :

  • Le budget de fonctionnement : il couvre les frais liés à l'activité du comité (matériel, formations des élus, recours à des experts). Son montant correspond à 0,20 % de la masse salariale brute, 0,22 % si + de 2 000 salariés (art. L2315-61 du Code du travail).
  • Le budget des activités sociales et culturelles (ASC) : il finance les prestations offertes aux salariés et à leurs familles (chèques vacances, arbre de Noël, activités sportives, etc.). À défaut d'accord, le rapport entre la contribution de l'employeur aux ASC et la masse salariale brute ne peut être inférieur à celui de l'année précédente (art. L2312-81 du Code du travail).

 

Moyens renforcés des élus

Dès 50 salariés, les membres du CSE bénéficient de moyens supplémentaires pour exercer leur mandat.

 

Heures de délégation

Chaque élu titulaire dispose d'un crédit d'heures mensuel, payé comme du temps de travail. Ce volume varie selon l'effectif. Par exemple, dans une entreprise de 50 à 74 salariés, les élus ont droit à 18 heures par mois chacun (art. R2314-1 du Code du travail). Plus l'effectif augmente, plus le nombre d'élus et le volume d'heures grandissent.

 

Règlement intérieur du CSE

À partir de 50 salariés, le CSE doit adopter un règlement intérieur (art. L2315-24 du Code du travail). Ce document fixe les règles de fonctionnement du comité : organisation des réunions, répartition des missions, communication avec les salariés, modalités de vote. Il garantit la transparence et la clarté du fonctionnement de l'instance.

 

Formations des élus

Deux formations sont prévues par la loi :

  • une formation économique obligatoire pour les membres titulaires, afin de comprendre les documents financiers et analyser la situation de l'entreprise (art. L2315-63 du Code du travail) ;
  • une formation santé, sécurité et conditions de travail pour tous les élus, titulaires comme suppléants, afin de mieux prévenir les risques professionnels (art. L2315-18 du Code du travail).

 

Bon à savoir

Ces formations sont prises en charge : la formation économique via le budget de fonctionnement du CSE, et la formation santé-sécurité par l'employeur.

Pour en savoir plus sur la composition du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés, lisez notre article dédié.

 

Recours aux experts : quand et pour quoi faire ?

Le CSE n'a pas à analyser seul tous les dossiers complexes. La loi lui permet de recourir à différents types d'experts pour éclairer ses avis et renforcer son rôle auprès de l'employeur.

 

Expert-comptable

Il peut être désigné lors des grandes consultations annuelles (orientations stratégiques, situation économique, politique sociale), mais aussi en cas de droit d'alerte économique ou de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) (art. L2315-87 à L2315-91 du Code du travail). Son rapport aide les élus à comprendre la situation financière et les conséquences sociales des décisions envisagées.

 

Expert en santé, sécurité et conditions de travail

Cet expert, dit « habilité », intervient lorsqu'un risque grave est constaté ou lorsqu'un projet important modifie les conditions de santé, de sécurité ou de travail (art. L2315-94 du Code du travail). Il analyse les risques et propose des solutions pour protéger les salariés.

 

Expert libre

Le CSE peut également choisir un expert « libre », payé sur son budget de fonctionnement, pour l'accompagner sur des sujets spécifiques. Ce recours permet d'avoir un regard extérieur, mais doit être anticipé car il pèse sur les ressources propres du comité.

 

Bon à savoir

  • Qui finance ? L'employeur prend en charge la plupart des expertises légales (économiques, santé-sécurité), sauf exceptions. Les experts « libres » sont financés par le budget du CSE.
  • Comment décider ? La désignation d'un expert suppose toujours un vote en réunion du CSE.
  • Quel cadrage ? La mission doit être précisée (objet, calendrier, coût estimatif) afin d'éviter les contestations.

 

Santé, sécurité et conditions de travail : le rôle du CSE ≥ 50

La santé et la sécurité restent au cœur du rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés.

 

Inspections et enquêtes

Les élus disposent d'un droit d'accès aux lieux de travail pour réaliser des inspections régulières. Ils participent également aux enquêtes après accident du travail ou maladie professionnelle (art. L2312-13 du Code du travail), afin d'identifier les causes et de proposer des mesures correctives.

 

Prévention au quotidien

Le CSE contribue à la prévention du harcèlement moral et sexuel, des agissements sexistes, ainsi qu'au maintien dans l'emploi des salariés fragilisés par leur état de santé ou un handicap. Ces interventions passent par des signalements, des recommandations ou des propositions d'adaptation de poste.

 

Droits d'alerte

La loi prévoit plusieurs droits d'alerte, qui permettent au CSE de réagir rapidement dans des situations sensibles :

  • atteinte aux droits des personnes : discrimination, harcèlement, libertés individuelles (art. L2312-59 du Code du travail) ;
  • danger grave et imminent pour la santé ou la sécurité des salariés, ou risque grave pour la santé publique et l'environnement (art. L2312-60 du Code du travail) ;
  • alerte économique : faits préoccupants pour la situation de l'entreprise (art. L2312-63 à L2312-65 du Code du travail) ;
  • recours abusif aux contrats précaires : CDD, intérim ou stages utilisés pour des emplois durables (art. L2312-70 du Code du travail).

 

Dans chacun de ces cas, l'employeur doit enquêter et apporter des réponses précises au comité.

 

Lien avec la CSSCT

Dans les entreprises de 300 salariés et plus, ou dans certains établissements à risques, la création d'une Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) est obligatoire (art. L2315-36 du Code du travail). En dessous de ce seuil, elle peut aussi être mise en place par accord ou sur décision de l'inspection du travail.

 

 

Obligations de l'employeur vs responsabilités des élus

Le bon fonctionnement du CSE repose sur un équilibre : l'employeur doit fournir les moyens et organiser les consultations, tandis que les élus ont la responsabilité de représenter efficacement les salariés.

 

Côté employeur

L'employeur a plusieurs obligations légales, prévues par le Code du travail :

  • organiser les consultations annuelles et ponctuelles, en respectant les délais prévus par les textes ;
  • transmettre les informations utiles et tenir à jour la BDESE (art. L2312-18 du Code du travail) ;
  • mettre à disposition les moyens nécessaires : budgets (art. L2315-61 et L2312-81 du Code du travail), local, matériel ;
  • convoquer les réunions du CSE selon la périodicité imposée par la loi (art. L2315-27 du Code du travail) ;
  • respecter les délais pour la remise des documents et l'obtention des avis du CSE (art. L2312-15 du Code du travail).

 

Côté élus

Les membres du CSE, de leur côté, ont la responsabilité d'exercer leur mandat de manière constructive et transparente :

  • représenter tous les salariés de l'entreprise, sans distinction de catégorie ou de service ;
  • respecter leur devoir de confidentialité et de discrétion, notamment sur les informations sensibles transmises par l'employeur (art. L2315-3 du Code du travail) ;
  • utiliser leurs moyens (heures de délégation, budgets, expertises) de façon responsable et justifiable ;
  • assurer la transparence financière en rendant compte de la gestion des budgets (art. L2315-69 du Code du travail) ;
  • se former et monter en compétence pour exercer pleinement leurs missions (formations économique et santé-sécurité) ;
  • préparer leurs avis et formuler des propositions constructives lors des consultations.

 

Quand l'effectif grandit : nouvelles obligations pour le CSE

Passé le seuil de 50 salariés, les missions du CSE s'élargissent fortement. Mais d'autres paliers d'effectif déclenchent encore de nouvelles obligations pour l'employeur et de nouveaux moyens pour les élus.

 

La CSSCT obligatoire à partir de 300 salariés

Dès 300 salariés, l'entreprise doit mettre en place une Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) (art. L2315-36 du Code du travail).

 

Cette instance, composée d'élus du CSE, se consacre exclusivement à la prévention des risques professionnels et au suivi des conditions de travail. Elle peut aussi être instaurée en dessous de ce seuil par accord ou par décision de l'inspection du travail, notamment dans les secteurs à risques.

 

Autres commissions selon la taille

Au-delà de la CSSCT, d'autres commissions deviennent obligatoires à mesure que l'effectif augmente : économique, formation, logement, égalité professionnelle ou encore marchés. Leur création dépend des seuils prévus par le Code du travail et vise à approfondir certains thèmes stratégiques pour l'entreprise et ses salariés.

 

Commission Seuil d’obligation
CSSCT (santé, sécurité et conditions de travail) Entreprises ou établissements distincts ≥ 300 salariés ; également obligatoire dans certains établissements à risques ; peut être imposée en dessous par l’inspection du travail
Commission économique Entreprises ≥ 1 000 salariés
Commission formation Entreprises ≥ 300 salariés
Commission logement (CIAL) Entreprises ≥ 300 salariés (possibilité de regroupement en dessous de ce seuil)
Commission égalité professionnelle Entreprises ≥ 300 salariés
Commission des marchés CSE dépassant au moins 2 des 3 seuils : 50 salariés ; 3,1 M€ de ressources annuelles ; 1,55 M€ de total de bilan

 

Le rôle du CSE dans une entreprise de plus de 50 salariés s'étend bien au-delà des missions de base : il touche aux choix stratégiques, à la politique sociale, aux conditions de travail et à la santé des salariés. Cette évolution renforce la place du comité dans le dialogue social et demande des élus formés et outillés. Pour s'y préparer, vous pouvez comparer les sessions disponibles et réserver sur oùFormer.

logo ouformer
Réalisation :Definima
Utilisation des cookies

Nous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.

Tout refuser
Tout accepter