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Définition du risque chimique : comprendre pour mieux prévenir

Chaque jour, des millions de travailleurs sont exposés à des substances chimiques sans toujours le savoir. Selon l’INRS, 1 salarié sur 3 manipule ou respire des produits potentiellement dangereux, parfois cancérogènes, souvent mal identifiés.


Encadré par le Code du travail (articles R.4412-1 et suivants) et surveillé de près par des organismes comme l’INRS, l’Anses ou la CNAM, le risque chimique est partout, y compris là où on ne l’attend pas.

Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Décryptage d’un risque aussi omniprésent qu’incompris.


Qu’est-ce que le risque chimique ?

Le risque chimique, c’est le danger lié à la présence de produits chimiques dans notre environnement de travail. Ces produits peuvent être :

  • utilisés volontairement : comme une peinture, un solvant, une colle ou un produit de nettoyage,
  • ou émis sans qu’on y pense : sous forme de fumée, de gaz, de poussière, par exemple lorsqu’on soude, découpe, ou manipule certains matériaux.

On a souvent l’image du laboratoire ou de l’usine chimique… mais en réalité, ce risque est partout : dans un salon de coiffure, un garage, un chantier, un cabinet dentaire, ou même un bureau mal ventilé.

Ce qu’on appelle « risque chimique », c’est donc toute situation où une substance chimique peut nuire à la santé ou à la sécurité, si elle est mal utilisée, mal stockée, ou simplement inhalée ou touchée.

Quels sont les effets d’une exposition aux produits chimiques ?

Les produits chimiques peuvent avoir des effets graves sur la santé, à court comme à long terme. Et contrairement à ce que l’on croit souvent, il ne faut pas forcément être exposé tous les jours à des substances toxiques pour que les conséquences soient sérieuses.


Deux types d’effets à connaître :

Selon le type de produit, la dose et la durée d’exposition, les effets sur la santé peuvent être très différents : certains sont visibles tout de suite, d’autres mettent des années à se manifester.

  • Effets immédiats (exposition aiguë) : brûlure, irritation de la peau ou des yeux, étourdissement, nausée, ébriété, perte de connaissance, voire coma ou décès par asphyxie, notamment en espace confiné

  • Effets différés (exposition chronique) : asthme, eczéma, insuffisance rénale, stérilité, troubles neurologiques, maladies respiratoires, ou cancers professionnels pouvant survenir des années après l’exposition, parfois 10, 20 ou 40 ans plus tard.

Le cancer est aujourd’hui la 2e cause de maladie professionnelle reconnue en France, juste après les troubles musculo-squelettiques.

Plusieurs facteurs influencent la gravité du risque

Un même produit peut être inoffensif dans certaines conditions… et redoutable dans d’autres. Tout dépend de la dose, de la fréquence et de la façon dont il entre en contact avec notre corps.

  • La nature du produit : irritant, corrosif, CMR (Cancérogène, Mutagène, Reprotoxique)…
  • Les voies d’entrée dans l’organisme : inhalation, contact cutané, ingestion
  • La fréquence, la durée et l’intensité de l’exposition
  • L’état de santé de la personne exposée (antécédents, tabac, médicaments…)

80 % des expositions à des substances CMR en entreprise se font par inhalation. C’est la voie d’exposition la plus courante, mais souvent la plus sous-estimée car invisible ou inodore. (Source : enquête SUMER, INRS)

Pour aller plus loin sur les idées reçues et les bons réflexes : Comment prévenir le risque chimique efficacement ?


Entre obligation et prévention : le cadre légal du risque chimique

Face aux risques pour la santé des travailleurs, la loi ne laisse aucune zone grise : les obligations en matière de risque chimique sont définies avec précision dans le Code du travail (R.4412-1 à R.4412-57). Quelle que soit la taille de l’entreprise ou la quantité de produits utilisés, la réglementation s’applique.

Les textes imposent notamment :

  • une évaluation rigoureuse des risques liés aux produits utilisés ou émis sur les postes de travail,
  • la substitution obligatoire des agents CMR (Cancérogènes, Mutagènes, Reprotoxiques) quand une alternative est disponible,
  • l’information et la formation de tous les salariés exposés, quel que soit leur niveau de responsabilité,
  • la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées : captation à la source, ventilation, EPI, procédures d’urgence, etc.

Ces exigences s’appuient sur les recommandations de l’INRS, des services de santé au travail, et les jurisprudences récentes liées à la faute inexcusable de l’employeur en cas d’exposition non maîtrisée.

La jurisprudence confirme régulièrement que le non-respect des obligations de prévention du risque chimique peut constituer une faute inexcusable de l’employeur. C’est le cas notamment lors d’expositions à des substances CMR ou à l’amiante, comme l’a rappelé la Cour de cassation (Cass. civ. 2e, 8 oct. 2020, n°18-26.677).

Pour aller plus loin : Notre article Risque chimique et Code du travail détaille les textes de loi applicables, les obligations concrètes pour les employeurs, et les recommandations issues des sources officielles (INRS, Santé Publique France, CNAM).



Tous les secteurs sont concernés

On a souvent tendance à croire que le risque chimique ne concerne que les laboratoires ou les usines. En réalité, il est présent dans presque tous les secteurs d’activité, parfois de manière invisible.


Selon l’INRS, environ 1 salarié sur 3 est exposé à au moins un produit chimique sur son lieu de travail, dont 10 % à un agent cancérogène.


Les secteurs les plus touchés :

  • Industrie : chimique, pharmaceutique, cosmétique, métallurgie, plasturgie
  • BTP : expositions à la silice, aux colles, aux poussières de chantier, au bitume…
  • Agroalimentaire : désinfection, fumigation, nettoyage haute pression
  • Entretien & nettoyage : produits irritants, décapants, solvants
  • Coiffure & esthétique : colorations, formaldéhyde, sprays
  • Santé & soins : anesthésiques, désinfectants, gaz médicaux
  • Tertiaire : toners d’imprimantes, produits d’entretien, pollution de l’air intérieur

Même dans les bureaux, on retrouve des expositions au formaldéhyde (issu du mobilier ou des colles) ou au radon, un gaz radioactif naturel pouvant s’infiltrer depuis le sol.

Dans les très petites entreprises, le risque chimique est souvent peu identifié, faute de temps ou de ressources. C’est pourtant là qu’on observe le plus d’écarts de conformité selon les CARSAT.


Comment prévenir le risque chimique ?

La prévention du risque chimique ne repose pas sur une seule mesure, mais sur une démarche structurée, continue, et adaptée aux réalités du terrain.

Elle s’appuie sur trois grandes étapes, conformes aux principes généraux de prévention du Code du travail.


1. Évaluer les risques de manière rigoureuse

Cette étape est obligatoire et constitue le socle de toute action efficace.


Elle consiste à :

  • Recenser tous les produits utilisés ou générés (y compris poussières, fumées, gaz…),
  • Analyser les conditions d’exposition réelles : fréquence, durée, gestes à risque, zones mal ventilées,
  • Étudier les Fiches de Données de Sécurité (FDS), les étiquetages (phrases H/P, pictogrammes),
  • Identifier les agents CMR et leur substituabilité,
  • Prendre en compte les expositions accidentelles (fuite, déversement, mélange imprévu…).

Des outils gratuits comme Seirich (développé par l’INRS) ou OIRA peuvent vous aider à formaliser cette étape, même dans les petites structures.


2. Mettre en œuvre un plan d’action priorisé

L’objectif : agir d’abord sur la source du danger, puis sur les conditions de travail. Voici les leviers à activer :

  • Supprimer ou substituer les produits les plus dangereux (obligatoire pour les CMR quand c’est possible)
  • Mettre en place des protections collectives : ventilation, captation à la source, système clos, automatisation, mécanisation
  • Fournir les EPI adaptés : masques filtrants, gants, lunettes, vêtements, avec entretien et suivi
  • Former et informer les équipes : consignes de sécurité, affichages, procédures, conduite à tenir en cas d’incident

Pourquoi privilégier les protections collectives ?
Les mesures de protection collective (ventilation, captation des polluants à la source, systèmes clos, automatisation…) agissent directement sur le danger, avant qu’il n’atteigne les salariés. Elles protègent toutes les personnes présentes et fonctionnent en continu, sans dépendre du comportement individuel.

À l’inverse, les équipements de protection individuelle (EPI) ne réduisent pas le danger lui-même : ils limitent seulement l’exposition, à condition d’être correctement choisis, portés et entretenus. C’est pourquoi la réglementation et l’INRS recommandent de recourir aux EPI uniquement lorsque les protections collectives ne suffisent pas.

3. Assurer le suivi et l’efficacité dans la durée

Prévenir, ce n’est pas cocher une case : c’est s’assurer que les mesures restent efficaces dans le temps. Pour cela :

  • Réévaluer les risques régulièrement (notamment en cas de changement de produit, de procédé ou d’organisation),
  • Vérifier l’efficacité des protections mises en place,
  • Mettre à jour les procédures, le document unique et les consignes,
  • Intégrer les retours terrain et incidents signalés.

L’INRS rappelle que toute démarche de prévention efficace repose sur une approche globale, mobilisant à la fois la direction, les équipes opérationnelles et les services de santé au travail.

Pour approfondir la méthode :
Réussir son évaluation du risque chimique en entreprise
Optimiser la gestion du risque chimique dans votre structure


Transmettre les bons réflexes face au risque chimique

Informer, expliquer, rendre les équipes autonomes face au danger : c’est l’un des piliers de la prévention.


Dès lors qu’un salarié est exposé à des produits chimiques, l’employeur a l’obligation de lui donner les moyens de :

  • reconnaître les dangers (étiquetage, pictogrammes, phrases H/P…),
  • maîtriser les bons gestes pour manipuler, stocker, nettoyer ou éliminer en toute sécurité,
  • utiliser correctement les équipements de protection (masques, gants, lunettes…),
  • réagir en cas d’incident (projection, fuite, brûlure, intoxication…).

Selon l’activité de l’entreprise, cela peut passer par :

  • une sensibilisation aux risques liés aux produits utilisés au poste ;
  • un brief pratique sur le port des EPI et leur entretien ;
  • une présentation des consignes à suivre en cas d’urgence chimique ;
  • ou, pour certains environnements industriels, des dispositifs réglementés comme l’habilitation N1 ou N2.

L’objectif n’est pas de former pour former, mais bien de préparer concrètement les salariés à affronter des situations réelles, de prévenir les erreurs, et de les protéger durablement.


Pour découvrir les solutions de mise en conformité, les parcours adaptés et les formations disponibles dans le secteur, rendez-vous sur notre page dédiée : Risque chimique en industrie chimique

Le risque chimique : les réponses à vos questions

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