Nous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.
Choisir mes préférences
Près de 12 millions de salariés sont aujourd’hui représentés par un Comité social et économique (CSE). Créée en 2017, cette instance a profondément transformé le dialogue social en France. Qu’il s’agisse de santé au travail, de stratégie économique ou d’avantages sociaux, le CSE est désormais incontournable. Mais derrière ce sigle, quel rôle joue-t-il vraiment dans l’entreprise ?
Le rôle du CSE n’est pas figé : il dépend directement de la taille de l’entreprise. La loi française a prévu un socle d’attributions dès 11 salariés (article L.2311-2 du Code du travail), puis un élargissement significatif à partir de 50 salariés.
En 2025, cela représente plus de 500 000 entreprises concernées par l’obligation de mettre en place un CSE (Ministère du Travail). La majorité sont des structures de moins de 50 salariés, ce qui fait du CSE de proximité une réalité quotidienne du tissu économique français.
Le CSE est l’interlocuteur direct entre salariés et employeur. Ses missions sont centrées sur le quotidien :
Ici, le CSE agit comme une vigie sociale : il veille à la sécurité, au respect des règles et au dialogue de proximité dans des structures où l’absence de service RH est fréquente.
Lorsque l’effectif atteint 50 salariés, le rôle du CSE change d’échelle. Il conserve toutes ses missions de proximité, mais se voit attribuer des responsabilités élargies :
Ici, le CSE devient un partenaire institutionnel : il analyse les orientations stratégiques, intervient dans les crises sociales (PSE, restructurations) et contribue au pouvoir d’achat des salariés via les ASC.
Ce que dit le Code du travail
La santé au travail fait partie des missions centrales du CSE. Les élus participent concrètement à la prévention des risques, aux enquêtes après accident et au suivi des mesures de protection.
Le CSE participe à la mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), obligatoire dans toutes les entreprises (article R.4121-1).
Concrètement, cela signifie que les représentants du personnel peuvent :
Lorsqu’un accident du travail ou une maladie professionnelle est constaté, le CSE participe obligatoirement à l’enquête conjointe menée avec l’employeur (article L.2312-13 du Code du travail).
Cette enquête vise à identifier les causes précises de l’incident, à vérifier le respect des obligations de prévention et à proposer des mesures correctives inscrites dans le plan de prévention de l’entreprise. Les conclusions sont consignées et peuvent être transmises à l’inspection du travail ou au service de prévention de la CARSAT si nécessaire.
Chaque élu du CSE dispose d’un droit d’alerte individuel (articles L.2312-59 et L.2312-60). S’il constate une situation dangereuse, comme l’utilisation d’un produit chimique sans protection adaptée ou une machine sans dispositif de sécurité, il peut déclencher une alerte immédiate.
L’employeur est alors tenu de réagir et d’ouvrir une enquête. En cas de blocage, le CSE peut saisir l’inspection du travail, qui tranche.
Le CSE ne s’arrête pas à l’alerte. Il contrôle la mise en œuvre des actions de prévention décidées par l’employeur :
CSSCT : une vigilance renforcée dans les grandes entreprises
La Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail (CSSCT) est une émanation du CSE. Elle est obligatoire dans les entreprises ou établissements distincts de 300 salariés et plus (article L.2315-36 du Code du travail). Elle peut également être instaurée dans des structures plus petites si l’inspection du travail l’estime nécessaire en raison de la nature des activités ou des risques encourus.
La CSSCT prépare les travaux du CSE sur toutes les questions liées à la santé, la sécurité et aux conditions de travail. Elle analyse les situations à risques, suit les mesures de prévention et formule des recommandations aux élus.
Pour mieux comprendre le rôle des commissions spécialisées du CSE (obligatoires ou facultatives), consultez notre guide complet.
Au-delà de sa mission de prévention des risques et d’amélioration des conditions de travail, le CSE change de dimension dès 50 salariés. Il doit alors être consulté sur la stratégie, l’économie et la politique sociale de l’entreprise.
L’article L.2312-17 du Code du travail impose à l’employeur de consulter chaque année le CSE sur trois thématiques majeures :
Ces consultations donnent aux élus un droit de regard permanent sur la trajectoire de l’entreprise. Les avis rendus sont inscrits dans les procès-verbaux de réunion et versés aux archives, ce qui en fait des documents opposables.
Le CSE peut également se faire assister d’experts agréés (notamment un expert-comptable pour l’examen des comptes), financés en grande partie par l’employeur, afin d’analyser en profondeur les informations transmises et de rendre des avis éclairés.
Au-delà des consultations récurrentes prévues par l’article L.2312-17, l’article L.2312-8 du Code du travail impose la consultation du CSE chaque fois qu’une décision de l’employeur est susceptible d’avoir un impact direct sur l’organisation, la gestion ou la marche générale de l’entreprise.
Cela couvre notamment :
Le CSE dispose alors d’un délai légal pour rendre son avis, lequel doit être transmis à l’employeur et intégré dans le dossier soumis aux autorités administratives. L’absence de consultation régulière constitue une irrégularité de procédure, pouvant entraîner l’annulation des mesures envisagées et être sanctionnée pour délit d’entrave (article L.2317-1).
En 2023, la Dreets a validé ou homologué plus de 1 200 PSE en France. Dans chacun de ces dossiers, la consultation du CSE a été un passage obligé, confirmant son rôle central dans les périodes de restructuration et de crise sociale.
Les avis rendus par le CSE sont consultatifs : l’employeur n’est pas tenu de les suivre, mais leur absence ou leur irrégularité constitue une cause d’annulation de la procédure et peut être sanctionnée au titre du délit d’entrave (article L.2317-1).
Le comité dispose également d’un droit d’alerte économique (article L.2312-63) en cas de faits préoccupants : il peut demander des explications à l’employeur, et si elles s’avèrent insuffisantes, saisir le commissaire aux comptes.
Si la santé, la sécurité et les consultations économiques sont des missions parfois techniques, les activités sociales et culturelles (ASC) incarnent le rôle le plus concret et visible du CSE pour les salariés. Elles participent directement à l’amélioration du pouvoir d’achat et de la qualité de vie au travail.
L’article L.2312-78 du Code du travail confie au CSE la gestion d’un budget spécifique pour financer les ASC. Ce budget est fixé par accord d’entreprise ou, à défaut, doit être au moins équivalent à celui de l’année précédente.
Il ne peut pas être détourné vers d’autres usages : il est exclusivement destiné aux prestations sociales et culturelles offertes aux salariés et à leur famille.
Dans la pratique, les ASC se traduisent par :
Selon l’ANCSE, plus de 12 millions de salariés ont bénéficié en 2022 d’au moins une prestation financée par leur CSE. À l’échelle nationale, le montant global des ASC dépasse les 7 milliards d’euros par an.
La Cour de cassation a confirmé en avril 2024 que l’accès aux ASC ne peut être conditionné à une ancienneté minimale : tous les salariés doivent en bénéficier, quelle que soit leur durée de présence dans l’entreprise.
Ce principe d’égalité s’applique également aux stagiaires, intérimaires et salariés en CDD. Toute restriction injustifiée peut être considérée comme une discrimination.
À savoir : guide ASC complet 2025
Découvrez le guide 2025 « Activités sociales et culturelles CSE » sur oùFormer pour :
Un CSE ne peut remplir son rôle qu’à condition de disposer de moyens adaptés. La loi encadre précisément le temps, les budgets, les formations et l’accès aux expertises qui permettent aux élus de mener à bien leurs missions.
Chaque élu titulaire bénéficie d’un crédit d’heures mensuel, payé comme du temps de travail effectif (article L.2315-7).
Ces heures servent à préparer les réunions, rencontrer les salariés, réaliser des enquêtes ou consulter des experts.
Le CSE gère deux enveloppes financières distinctes :
Ces deux budgets sont étanches : l’un finance l’activité institutionnelle, l’autre les avantages aux salariés.
Tous les élus bénéficient d’un droit à la formation :
Ces formations sont rémunérées comme du temps de travail effectif et prises en charge par l’employeur ou par le budget du CSE.
Le CSE et ses obligations légales
Si le CSE dispose de prérogatives étendues pour représenter les salariés et dialoguer avec l’employeur, il est également soumis à des obligations légales. Dès 11 salariés, il doit être mis en place et respecter un cadre précis : organisation d’élections, réunions régulières, consultations obligatoires, gestion d’un budget et actions en matière de santé et sécurité.
Retrouvez l’ensemble de ces règles dans notre guide complet sur les obligations du CSE.
Huit ans après sa création, le Comité social et économique est devenu la véritable clé de voûte du dialogue social en France. Plus de 80 000 comités fonctionnent aujourd’hui, représentant près de 12 millions de salariés (Ministère du Travail).
De la défense des intérêts individuels à la protection de la santé et de la sécurité, en passant par les consultations économiques et la gestion d’avantages sociaux, le CSE couvre un spectre d’action particulièrement large. Il incarne à la fois un contrepoids institutionnel face aux décisions de l’employeur et un partenaire de gouvernance capable d’accompagner les évolutions de l’entreprise.
Infos
Trouver le bon CACESComprendre l'habilitation éléctriqueMentions légalesConditions d'utilisationNous utilisons des cookies pour vous fournir l'ensemble de nos services, notamment la recherche et les alertes. En acceptant, vous consentez à notre utilisation de ces cookies.
Choisir mes préférences