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Plan d’intervention SST : comment réagir efficacement face à un accident en entreprise

Un malaise, une chute, un accident sur machine… En entreprise, tout peut basculer en quelques secondes.

Le plan d’intervention SST permet de réagir immédiatement, selon un protocole structuré enseigné lors de la formation Sauveteur Secouriste du Travail. Il guide chaque action : protéger, examiner, alerter, secourir.


Ce déroulé repose sur les recommandations de l’INRS et du Code du travail. Il s’applique à toute situation d’urgence, avec des gestes simples, concrets et vitaux.


Dans ce guide, découvrez comment fonctionne ce plan, comment le mettre en œuvre et le transmettre efficacement à vos équipes.




Qu’est-ce qu’un plan d’intervention SST ?

Le plan d’intervention SST désigne la suite logique d’actions qu’un Sauveteur Secouriste du Travail doit suivre lorsqu’il est témoin d’un accident ou d’un malaise sur le lieu de travail. Il est enseigné pendant la formation SST, certifiée par l’INRS, et repose sur une approche systématique destinée à sauver des vies sans mettre en danger l’intervenant.

Ce plan a trois objectifs :

  1. Agir vite
  2. Assurer sa propre sécurité et celle des autres
  3. Stabiliser la victime en attendant les secours spécialisés

Le plan n’est pas un document administratif à afficher : c’est une procédure mentale et gestuelle que chaque SST doit connaître par cœur et être capable d’appliquer à tout moment. Il s’appuie sur 4 grandes actions : protéger, examiner, faire alerter, secourir.

Bon à savoir Le plan d’intervention SST peut être présenté sous forme de logigramme (schéma à suivre), souvent affiché dans les formations ou intégré à des supports pédagogiques interactifs validés par l’INRS.

Ce plan est applicable dans tous les secteurs d’activité, que ce soit en industrie, BTP, tertiaire, transport ou collectivités. Il s’adapte à la nature de l’accident, à l’environnement immédiat et à l’état de la victime.

Les 4 actions du SST : le socle du plan d’intervention

Le plan d’intervention SST repose sur une méthode simple et universelle, articulée autour de quatre actions successives. Ce sont les piliers de toute intervention de secourisme en milieu professionnel, et chaque Sauveteur Secouriste du Travail est formé pour les exécuter dans cet ordre.


Protéger

Avant toute chose, le SST doit évaluer la situation pour éviter un suraccident. Cela implique d’identifier les dangers persistants (risque électrique, feu, atmosphère toxique, chute d’objets, etc.) et de sécuriser la zone.

Si possible, il supprime le danger. Sinon, il l’isole ou en éloigne la victime uniquement en cas de danger vital.



Le SST sécurise la zone pour éviter tout suraccident avant d'intervenir sur la victime 


Examiner

Une fois la zone sécurisée, il faut évaluer l’état de la victime. Le SST vérifie si la personne :

  • saigne abondamment,
  • s’étouffe,
  • est consciente ou non,
  • respire ou pas.

Cette étape permet d’identifier une urgence vitale et de choisir les gestes adaptés (compression, position latérale de sécurité, massage cardiaque…).



Le SST évalue l’état de la victime pour détecter une urgence vitale et choisir les gestes adaptés


Alerter ou faire alerter

Le secouriste prévient les secours ou demande à un témoin de le faire. Le message d’alerte doit être clair, structuré et précis. Il mentionne le lieu exact de l’accident, la nature de l’incident, l’état apparent de la victime, les gestes déjà réalisés, ainsi que l’identité de la personne qui donne l’alerte.



Le SST fait alerter les secours avec un message clair, précis et complet sur la situation


Secourir

Enfin, le SST réalise les gestes de secours adaptés, en attendant l’arrivée des professionnels. Il agit sans aggraver l’état de la victime et reste à ses côtés, tout en rassurant et surveillant les signes vitaux.



Tous les pictogrammes ne sont pas représentés ici. La version complète est disponible sur le site de l’INRS.

Les étapes du plan d’intervention SST dans l’ordre d’exécution

Le plan d’intervention SST n’est pas un simple rappel des bons gestes : c’est un enchaînement structuré, validé par l’INRS, qui permet d’agir vite et efficacement face à un accident. Le suivre à la lettre augmente les chances de survie et évite l’aggravation de la situation.


Chaque étape doit être appliquée dans l’ordre, sauf si la situation impose d’alerter immédiatement les secours (ex. : danger majeur non maîtrisable).


Se protéger et protéger les autres

Avant toute action, le SST analyse l’environnement. Il repère les dangers persistants (électrocution, chute, émanation toxique, incendie, etc.) et s’assure que son intervention n’expose pas d’autres personnes.

Exemple : lors d’un accident impliquant une machine industrielle, le SST vérifie que l’alimentation électrique est coupée. Il empêche aussi les autres salariés d’approcher tant que la zone n’est pas sécurisée.

Cette phase doit rester rapide (moins de 3 minutes), mais elle conditionne toute la suite de l’intervention.


Supprimer ou isoler le danger

Si le danger peut être supprimé sans risque supplémentaire, le SST agit : arrêt d’urgence d’une machine, fermeture d’une vanne, éloignement d’un produit toxique, etc.


Sinon, il isole la zone (avec des barrières, rubans, palettes…), sans déplacer la victime, sauf si celle-ci est en danger vital immédiat (incendie, effondrement, explosion en cours…).

Référence : INRS ED 4085 – « Le SST doit toujours privilégier sa sécurité avant d’intervenir ».

Examiner la victime

Le SST doit ensuite évaluer l’état de la victime. Cette observation suit une logique précise.

  • La victime saigne-t-elle abondamment ?
    → Compression directe ou pose d’un garrot si nécessaire.

  • S’étouffe-t-elle ?
    → Réalisation des manœuvres de désobstruction (Heimlich ou claques dorsales selon les cas).

  • Est-elle consciente ?
    → Si oui : interrogatoire, mise au repos, protection.

  • Est-elle inconsciente mais respire ?
    → Mise en position latérale de sécurité (PLS).

  • Est-elle inconsciente et ne respire pas ?
    → Massage cardiaque et ventilation (RCP), utilisation du défibrillateur si disponible.

Chaque geste est directement lié au constat réalisé à cette étape.


Donner l’alerte

Si l’urgence vitale est confirmée, le SST alerte les secours spécialisés (ou délègue cette tâche à un témoin).
Le message doit être structuré et concis.

« Bonjour, je suis [Prénom, Nom], Sauveteur Secouriste du Travail sur le site [nom de l’entreprise]. Une personne est victime d’un accident au [lieu précis]. Elle présente [type de blessure ou état]. Les gestes suivants ont été réalisés [ex : compression, PLS]. Merci de me dire comment continuer et si je dois rester en ligne. »

Selon l’INRS, un message mal formulé peut retarder leur intervention de 2 à 4 minutes. Or, en cas d’arrêt cardiaque, chaque minute sans action fait chuter les chances de survie de 10 %.


Secourir sans aggraver

Enfin, le SST applique les gestes de secours conformes à sa formation, adaptés à la situation, et sans mettre la victime en danger supplémentaire.

Il reste présent jusqu’à l’arrivée des secours, surveille la victime, la rassure et peut adapter sa position ou son traitement si l’état évolue.

Tous ces gestes sont détaillés dans le référentiel national de compétences de l’INRS (v2023) et enseignés lors de la formation initiale ou du MAC SST.



Construire un plan d’intervention SST adapté à son entreprise

Chaque entreprise est unique. Le plan d’intervention SST doit donc être adapté aux réalités du terrain, au-delà du socle commun enseigné en formation. Un bon plan ne se contente pas de suivre une procédure type : il anticipe les risques propres à votre activité, vos locaux et vos effectifs.


Adapter le plan aux risques de votre secteur

Un atelier de mécanique n’expose pas aux mêmes dangers qu’un bureau ou qu’un entrepôt logistique. Le plan d’intervention doit tenir compte :

  • des machines présentes,
  • des produits chimiques utilisés,
  • des risques de chute, de feu, d’explosion, ou de stress thermique.

Par exemple, dans une blanchisserie industrielle, on prévoit une procédure spécifique en cas de brûlure par vapeur. Dans un élevage, on inclut la gestion d’un écrasement par un animal.


Pensez à croiser les résultats du DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) avec les scénarios de premiers secours envisagés.

Bon à savoir Le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) recense tous les risques identifiés dans l’entreprise, poste par poste ou zone par zone (chute, brûlure, écrasement, électrocution, intoxication…).

Le plan d’intervention SST prévoit quant à lui des scénarios types d’accident avec les gestes à appliquer immédiatement.

Croiser les deux, c’est s’assurer que chaque risque identifié dans le DUERP dispose d’une réponse claire dans le plan d’intervention.

Exemple : si le DUERP indique un risque de projection chimique, le plan doit prévoir la localisation des douches oculaires, les gestes de rinçage immédiat et les consignes à transmettre aux secours.

Intégrer les spécificités du site

Le plan doit être ancré dans la réalité du lieu de travail. Il doit inclure :

  • les zones d’intervention difficiles d’accès (toiture, sous-sol, chambre froide…),
  • l’emplacement des défibrillateurs, trousses de secours, alarmes incendie,
  • les noms des référents SST présents sur chaque poste ou chaque site.

Ce plan peut aussi intégrer un schéma d’évacuation et une fiche réflexe pour chaque type d’incident identifié comme probable ou critique.


Impliquer les équipes dans les exercices

Un plan d’intervention ne fonctionne que s’il est connu et maîtrisé. Il doit donc être présenté aux salariés, affiché de manière visible et testé en conditions réelles.
Les exercices peuvent être simples (simulation de malaise, appel fictif au 15, évacuation contrôlée), mais ils doivent être réguliers.

Un retour d’expérience (REX) après chaque simulation permet d’identifier les points d’amélioration et d’actualiser le plan.

Ce travail collectif renforce la culture sécurité et donne à chacun les bons réflexes en cas d’urgence.


Tester, mettre à jour et fiabiliser son plan d’intervention

Un plan d’intervention SST, même bien conçu, perd en efficacité s’il n’est pas testé, mis à jour et réévalué régulièrement. Les situations de travail évoluent, les équipes changent, les risques aussi. C’est pourquoi l’INRS recommande de considérer ce plan comme un outil vivant, à intégrer dans une logique d’amélioration continue.


Fréquence de révision : que dit l’INRS ?

Selon les recommandations INRS (ED 4085), le plan d’intervention doit être réexaminé chaque année, ou à chaque modification majeure :

  • Réorganisation d’un atelier ou d’un site,
  • Introduction de nouveaux équipements ou produits,
  • Rotation importante du personnel.

Ce suivi garantit que les consignes restent adaptées au terrain, compréhensibles et immédiatement applicables.

Le Code du travail (articles R4224-15 à R4224-17) impose également à l’employeur de s’assurer que les secours peuvent être organisés efficacement à tout moment.

Simulations, mises en situation et tests grandeur nature

Le meilleur moyen de vérifier qu’un plan d’intervention fonctionne, c’est de le tester. Organiser des exercices (prévus ou inopinés) permet de :

  • Valider les réflexes des SST,
  • Évaluer la clarté des consignes,
  • Repérer les points faibles (accès au DAE, temps de réaction, coordination...).

Selon l’INRS, une entreprise qui réalise des simulations de premiers secours au moins une fois par an divise par deux le temps de réaction moyen des équipes en cas d’accident réel. Et ce n’est pas tout, lors de simulations non préparées, les secouristes formés depuis plus de 18 mois ont oublié ou mal exécuté au moins une étape clé dans 34 % des cas (source : INRS, retour terrain – campagnes MAC SST).


Capitaliser sur chaque incident grâce au REX

Après chaque simulation ou situation réelle, il est essentiel de mener un REX (retour d’expérience). Ce débrief collectif permet d’identifier :

  • Ce qui a bien fonctionné,
  • Ce qui a ralenti l’intervention,
  • Les corrections à apporter au plan ou à l’organisation.
Le REX, ou retour d’expérience, est une méthode simple mais puissante pour améliorer vos plans d’intervention SST. Après un exercice ou un incident réel, l’équipe analyse ce qui a bien fonctionné, ce qui a posé problème, et ce qui peut être corrigé.
L’objectif : tirer des enseignements concrets pour éviter que les erreurs ne se répètent, et renforcer les bons réflexes.

Exemple : après une simulation de malaise, le REX a révélé que le défibrillateur était mal signalé. Résultat : l’entreprise a ajouté une signalétique visible et révisé le plan avec tous les salariés.

Lien avec le DUERP et le plan de prévention

Les mises à jour du plan d’intervention doivent être cohérentes avec les autres outils de prévention de l’entreprise :

  • Le DUERP, qui recense les risques et doit alimenter les scénarios d’intervention.
  • Le plan de prévention, notamment dans les entreprises extérieures ou les sites multi-employeurs, où l’intervention peut concerner plusieurs acteurs.

Mettre à jour ces documents en même temps que le plan d’intervention permet d’avoir une politique cohérente et à jour en matière de sécurité.


Le rôle du SST dans l’entreprise : bien plus qu’un formé

Être Sauveteur Secouriste du Travail (SST), ce n’est pas juste obtenir une attestation. C’est jouer un rôle actif et reconnu dans la sécurité de l’entreprise. Le plan d’intervention SST n’est efficace que s’il est porté par des personnes formées, identifiées et impliquées.


Un acteur de la prévention

Le SST n’intervient pas uniquement en cas d’urgence. Il est aussi un relai de terrain, capable de :

  • repérer un danger lors d’une tournée,
  • suggérer des améliorations sur un poste de travail,
  • sensibiliser ses collègues à des risques quotidiens.

Cette posture est encouragée par l’INRS : le SST est un acteur de prévention au quotidien, pas seulement un “secouriste d’urgence”.


Une fonction reconnue (et valorisable)

La présence de SST formés est obligatoire dans certains contextes (article R4224-15 du Code du travail), mais elle est valorisée dans toutes les entreprises, notamment :

  • dans les appels d’offres publics,
  • dans les audits sécurité (ISO 45001, MASE…),
  • dans la culture sécurité portée par les dirigeants.
À noter : la carte SST délivrée à l’issue de la formation est valable 2 ans, à condition de suivre un MAC SST pour conserver ses compétences à jour.

Une réponse humaine en cas de crise

Quand une situation critique survient, le SST est souvent le premier visage rassurant que voit la victime. Il prend les choses en main, agit avec calme, communique clairement avec les secours et maintient la cohésion autour de lui.

C’est aussi cela, le rôle d’un SST : faire preuve de sang-froid, de bienveillance et d’efficacité dans les moments qui comptent.


Le plan d'intervention SST en quelques chiffres
  • 70 % : proportion des accidents du travail évitables ou limités grâce à une intervention rapide des premiers secours (INRS).
  • 90 % : taux de survie en cas d’arrêt cardiaque avec une RCP immédiate par un témoin formé (Association Européenne de Réanimation).
  • Plus de 60 % des entreprises ne réalisent pas de simulation annuelle, réduisant l’efficacité de leur plan d’intervention (INRS 2022).
  • 15 minutes : délai moyen d’arrivée d’une ambulance en zone urbaine, soulignant l’importance du rôle du SST (Ministère de la Santé).
  • 80 % des blessures surviennent dans les 5 premières minutes suivant l’accident, rendant la première intervention cruciale (Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail).

    Ces chiffres renforcent la nécessité d’un plan d’intervention SST bien conçu, testé et connu de tous.

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